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27 avril 2023 4 27 /04 /avril /2023 11:40

 

 

 

27 MAR. 2023 - 17:45h

Nina Merle

Une trentaine de militants du mouvement Ostia et du syndicat ELB s’est rendue, samedi 25 mars, à Sainte-Soline, pour manifester leur opposition au projet controversé de création de « méga-bassines » dans les Deux-Sèvres.

« L'eau est un bien commun qu'il faut protéger et partager », estime une militante d'ELB Gazte présente à Sainte-Soline. (Tidjan Perron )

« L'eau est un bien commun qu'il faut protéger et partager », estime une militante d'ELB Gazte présente à Sainte-Soline. (Tidjan Perron )

La colère tonne contre ces méga-bassines. Samedi 25 mars, des membres du réseau Ostia et de ELB Gazte se sont mobilisés, à Sainte-Soline, aux côtés de dizaines de milliers d’opposants pour dénoncer la privatisation de l’eau qui découle de ces installations. Bravant l’interdiction de manifester, les militants ont été violemment accueillis par les 3 000 policiers mobilisés pour protéger la bassine.

 

Solidarité 

Le collectif d’associations Bassines non merci, le mouvement écologiste Les Soulèvements de la terre et la Confédération paysanne ont appelé, samedi dernier, à la mobilisation internationale pour la défense de l’eau. Pour le réseau Ostia, il était important d’aller à ce rendez-vous, « de renforcer la solidarité » confie un des membres du collectif que MEDIABASK a contacté. Partis de Sainte-Soline, les manifestants ont effectué une marche d’environ six kilomètres pour aller rejoindre la réserve d’eau. « Une foule hallucinante » réunissant autant des jeunes que des moins jeunes, d’après une manifestante venue du Pays Basque.

 

Désastre écologique

Pour beaucoup, ces méga-bassines représentent une aberration. L’un parle d’« un modèle agro-industriel dépassé », l'autre les qualifie de « modèle agricole condamné ». Supposées aider le secteur agricole, ces réserves d’eau gigantesques sont, en réalité, un désastre écologique. Les méga-bassines sont des installations qui visent à stocker de l’eau puisée dans les nappes phréatiques en hiver, afin d’irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient. Financées à 70 % par l’État, elles incarnent beaucoup de contradictions pour une des membres d’ELB Gazte. Elles assèchent les sols, brisent la continuité écologique, renforcent les inégalités et privilégient l’agriculture intensive.

« L’eau, comme la terre, est un bien commun » revendique-t-elle. Le partage de l’eau est un enjeu qui surpasse tout. Un des membres du collectif Ostia explique que ces méga-bassines sont destinées à arroser principalement « des cultures utilisant des pesticides et des engrais chimiques ». « Nous défendons un autre modèle », souligne-t-il. « Un modèle agricole qui n’est pas destiné au marché mondial ».

 

Affrontements 

Dans les Deux-Sèvres, le projet de méga-bassines prévoit l’installation de 15 réserves d’eau, avec une capacité totale de six millions de mètres cubes. Pour notre interlocuteur d’Ostia, « la discussion est bloquée, mais ça ne va pas s’arrêter là ». La répression policière massive dont les militants ont été victimes semble avoir nourri leur désir de lutte.

« Ils ont fait le pari de la dureté et de la violence, alors qu’il n’y avait rien à protéger, la bassine étant encore vide » explique un des membres du collectif. Le champ lexical de la guerre est de mise pour les militants basques présents à Sainte-Soline. « Les violences allaient bien au-delà du front, ils ont utilisé des armes de guerre alors que des vies étaient en jeu » justifie-t-il. Afin d’empêcher l’accès à la méga-bassine, les forces de l’ordre ont tiré plus de 4 000 grenades en riposte aux quelques militants armés de cocktails Molotov et de battes de base-ball.

 

Scènes de violence

Ce sont « des images très fortes » et des « scènes de violence terribles » que les manifestants retiennent de cette journée. Le lendemain, la ville de Melle, située à 30 kilomètres de la future réserve d’eau, « était en état de siège », selon les mots des militants. « Des gens ont été arrêtés, les forces policières nous provoquaient. De notre côté, on avait reçu l’ordre de ne pas réagir, promesse qu’on a tenue » affirme un des membres d’Ostia. 

Le pronostic vital d’un des manifestants, âgé de 30 ans, reste encore engagé à ce jour, et d'après les dernières informations, un deuxième manifestant serait dans le coma, lundi 27 mars.

 

 

Source: https://www.mediabask.eus/fr/info_mbsk/20230327/anti-bassines-des-militants-basques-solidaires-au-rassemblement-a-sainte-soline

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