© France 3 aquitaine Voici l'ouvrage le plus long de la ligne entre Tours et Bordeaux, le viaduc de la Dordogne. Non pas que le fleuve soit si large, mais les accotements sont trop meubles pour recevoir la ligne, il a fallu monter toute cette partie sur un viaduc. Ensuite la ligne chevauche l'autoroute et pénètre dans Ambarés.
Vitesse progresse vers sa destination Bordeaux, mais c'est une débauche de réalisations toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Les équipes travaillent sur les ouvrages et sur les soubassements de la ligne. Elle entre dans le département par le Nord, dans la forêt.
Par Bertrand Lerossignol Publié le 20/01/2014 | 12:12, mis à jour le 20/01/2014 | 15:34
Chaque chemin, route, autoroute, ruisseau, rivière, fleuve, rue, voie ferrée sont des obstacles sur le tracé en direction de Bordeaux. A chaque fois, pour contourner l'obstacle, il faut passer au-dessus, pas question de faire des tunnels.
Premier gros œuvre, lancer un viaduc au-dessus de la Dordogne Lorsque l'on circule sur l'A 10, aucun regard ne peut échapper aux travaux de réalisation du viaduc enjambant la Dordogne. Depuis plusieurs mois, les riverains ont vu évoluer l'érection de cet ouvrage. Il a fallu creuser les piles du pont. Dans la Dordogne, la technique était d'enfoncer des pieux côte à côte au point de créer une zone étanche. A cause du fond instable du fleuve, les pieux sont allés chercher un socle dur à plus de cinquante mètres de profondeur. Ensuite il a suffit de pomper l'eau au centre de ces cercles en acier, afin de pouvoir y couler les fondations. L'ouvrage n'est pas un simple pont dont les appuis seraient sur les berges, mais comme les abords sont marécageux, c'est un viaduc que les ingénieurs ont imposé sur ce tronçon. D'une longueur de 1350 mètres, c'est le plus long ouvrage de toute la ligne entre Tours et Bordeaux.
Pénétrer les communes avoisinantes pour atteindre la gare Saint-Jean Ambarès est la commune de tous les travaux. En effet, pas moins de 12 ouvrages sont à réaliser sur l'emprise de la commune. Les uns pour passer au-dessus des rues, les autres pour enjamber la ligne de chemin de fer de Bordeaux-Nantes. Lorsque des travaux ne sont pas réalisables dans la journée, parce que cela nécessiterait de bloquer la circulation sur une trop longue période, alors ils sont effectués la nuit. Ainsi une poutre de presque 20 tonnes fût installée de nuit parce que l'élément devait être placé avec une marge de 5 millimètres. Il a fallu du temps pour réaliser cette manoeuvre, inconcevable de jour.
Cenon est aussi un chantier impressionnant. Toute la ligne jusqu'à l'ancienne gare de la Benauge est doublée par un viaduc placé à côté de l'ancienne ligne. Chacun s'interroge sur la jonction entre la ligne arrivant d'Ambarès avec le viaduc de Cenon.
Au printemps, l'ensemble des ouvrages d'art seront réalisés pour la pénétrante vers la gare Saint-Jean. A ce moment débutera la pose des rails sur toute la partie de la ligne du Nord de la Gironde jusqu'à l'embranchement à l'ancienne gare de la Bénauge, partie déjà réalisée jusqu'à l'entrée dans la gare de Bordeaux par un pont à quatre voies. A terme, la mise en oeuvre de la Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique permettra de relier Paris en deux heures, avec au départ de la Gare Saint-Jean, 55 à 60 aller-retours par jour au lieu des 35 actuels. La capacité de voyageurs avec l'ouverture de la ligne en 2015/2016 permettra de doubler la fréquentation de la ligne. Actuellement de 9 millions de passager par an, elle passera à 18 millions de voyageurs par an lorsque la LGV sera en oeuvre.