La qualité de l’eau de mer était sur toutes les lèvres cet été. Entre canicule et pollutions liées aux activités humaines, la microalgue toxique et le parasite urticant se sont une fois de plus invités à la baignade.
03 JAN. 2024 - 08:30h
Tidjan Peron
Des plages ont été fermées à la baignade cet été à cause de la présence de la microalgue toxique Ostreopsis ovata. (Guillaume FAUVEAU)
C’est le feuilleton estival dont beaucoup de baigneurs et de professionnels se seraient bien passés. Conséquence du réchauffement climatique, la qualité des eaux de baignade n’a pas cessé de faire parler d’elle au cœur de la saison touristique. Au point que beaucoup ont réfléchi à deux fois avant de faire tremper le moindre orteil dans l’océan Atlantique.
En premier, c’est la microalgue toxique Ostreopsis ovata, dont le nom est désormais connu de tous, qui a fait son retour dès les premiers rayons de soleil de juin. État grippal, irritations cutanées, troubles gastriques quatre à six heures après la baignade… Les symptômes, eux aussi, commencent à être familiers. L’intoxication touche même ceux qui travaillent en bord de mer et sont exposés aux embruns.
Avant l’été, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu publique une étude sur l’Ostreopsis. Elle recommandait aux stations balnéaires de multiplier les contrôles, et aux baigneurs de prendre une douche après être allés à l’eau. L’Agglo a bel et bien mesuré, tout l’été, la concentration de la microalgue dans l’eau et diffusé les résultats sur Internet. La pratique montrera que certains relevés n’ont pas été publiés à temps. Quant aux douches de plage, l’été 2023 a marqué leur disparition, une des mesures du Plan sécheresse.
Autre nuisible qui s’est invité cet été sur les plages, les physalies, ces petits organismes qui ressemblent à des méduses, qui vivent en colonie et dont les tentacules sont urticantes et peuvent provoquer jusqu'à une chute de la pression sanguine. Sa présence a été observée en Gipuzkoa et en Labourd.
Canicule marine
La microalgue et la petite méduse ont plus de points en commun que leur présence simultanée cet été sur le territoire. Tous les deux vivent habituellement plus au sud, dans des eaux plutôt tropicales. Mais comme le prévoyait l’océanographe Didier Swingedouw dans nos colonnes début août, les températures de l’eau cette année au Pays Basque ont atteint des niveaux « sans précédent ». Le 5 août, le record de 24,81 °C de 2022 en Atlantique Nord était battu. Les températures en surface sont restées au-delà tout le mois d’août, pour atteindre la barre des 25,19 °C, le 31.
À cette canicule marine s’ajoutent des facteurs de stress déjà connus au Pays Basque, qui rendent l’eau de l’Océan toujours moins propre. L’augmentation rapide de la population à l’année et l’afflux de touristes l’été font déborder les stations d’épuration littorales sous-dimensionnées. Celle d’Archilua, à Saint-Jean-de-Luz, non conforme, devrait être rénovée d’ici à 2027. Dans trois étés.
Tout sur Rétrospective 2023
Source: https://www.mediabask.eus/fr/info_mbsk/20240103/ostreopsis-physalies-le-mauvais-sort-de-l-ete