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26 janvier 2024 5 26 /01 /janvier /2024 10:52

 

 

 

TRIBUNE LIBRE - Le Collectif des associations de défense de l'environnement du Pays Basque et du sud des Landes reprend et corrige les arguments pro-LGV du président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset.

23 JAN. 2024 - 18:10h

Pierre Recarte

Les opposants à la LGV ont fêté en 2023 leurs 30 ans de lutte. (Patxi BELTZAIZ)

Les opposants à la LGV ont fêté en 2023 leurs 30 ans de lutte. (Patxi BELTZAIZ)

Nous sommes le 16 novembre dernier, Alain Rousset planche devant un parterre d’étudiants lors des Rencontres de Sciences Po à Bordeaux. Interrogé sur la LGV GPSO [NDLR : Grand projet du Sud-Ouest de ligne à grande vitesse], en moins de 20 minutes, il assène plusieurs fausses affirmations. Un comble pour des rencontres dont le thème était “La quête du vrai - Journaliste, acteur ou témoin ?”.

Passons sur les contrevérités dont il a le secret et qu’il ressasse à l’envi devant un auditoire privé de droit de réponse : “Les lignes actuelles sont saturées” ; “La LGV va servir à mettre des camions sur les rails” ; “La LGV va permettre le report modal de l’avion sur le train” ; “Il est impossible de faire rouler les trains à 220 km/h sur les lignes existantes” ; “Sans la LGV, pas de RER métropolitain” ; “Les opposants au projet ne proposent pas de solutions”…

Revenons au cœur du débat qui nous intéresse. Avec l’aplomb qu’on lui connaît, Alain Rousset affirme : “Il n’y a pas d’imperméabilisation des sols dans le cadre de ce projet”. Christophe Huau, le directeur du GPSO, lui emboîte le pas en déclarant au quotidien Sud Ouest : “Même la zone de ballast (sous les rails) n’est pas imperméable. L’eau passe au travers”. Faut-il les croire ? Dans le dossier d’enquête d’utilité publique, voilà ce qu’indique SNCF Réseau : “La réalisation des projets ferroviaires entraîne également une augmentation des surfaces imperméabilisées, avec pour conséquences une augmentation des débits et des quantités d’eau pluviale ruisselée par bassin versant”.

À propos des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse, SNCF Réseau tient le même discours : “L’élargissement de la plateforme ferroviaire va entraîner une augmentation de la surface de ruissellement des eaux. Cette imperméabilisation nouvelle créée par les nouvelles infrastructures est compensée par la mise en œuvre d’ouvrages de gestion des eaux pluviales”. Alors, qui colporte des fake news ?

Mais il y a pire dans la mauvaise foi. Le président de région estime que le projet LGV au sud de Bordeaux ne détruirait que 700 hectares. Devant l’incompréhension des opposants et de la presse, il précise au journal Sud Ouest qu’il se réfère à “l’emprise de la voie”. Christophe Huau tente une fois de plus de venir à son secours en déclarant : “Il faut distinguer l’emprise ferroviaire de la surface artificialisée. Ce n’est pas du tout la même chose”. Pour étayer son propos, il fait appel à une image saisissante : “Quand vous prenez le train et que vous regardez par la fenêtre, vous voyez bien que tout ce qui se trouve à côté des rails est enherbé. Nous ne pouvons pas laisser penser que nous allons bétonner 4800 hectares”.

 

Artificialisation, de quoi parle-t-on ?

La réponse est donnée par le maître d’ouvrage : “En moyenne, une LGV consomme une surface de dix hectares par kilomètre (emprises ferroviaire stricto sensu + emprises des rétablissements de voiries, des rétablissements hydrauliques, des aménagements paysagers, etc.).”

Dès 2014, le maître d’ouvrage livre des chiffres précis : une emprise de 4830 hectares et non de 700 pour Bordeaux-Dax-Toulouse et de 6000 hectares pour la totalité du programme dont 1500 hectares de terres agricoles, 3300 hectares de forêts, 370 hectares de zones humides, 90 plans d’eau.

Ces chiffres sont repris dans le rapport de la commission d’enquête publique et par l’Autorité environnementale. Ne sont pas comptabilisées les emprises déportées du tracé comme l’extension ou l’ouverture de carrières pour alimenter les remblais, les Zac autour des nouvelles gares, les bassins hydrauliques, les aménagements connexes… N’en déplaisent à messieurs Rousset et Huau, il s’agit d’une artificialisation des terres car dans l’emprise “de grillage à grillage”, s’il y pousse de la végétation, la forêt a été détruite, les terres agricoles ont été sacrifiées et les zones humides ont disparu ! Selon la loi Climat et résilience du 22 août 2021 : “L’artificialisation est définie comme l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage” (article 192). Fermez le ban !

“À aucun moment l’environnement ne sera perdant”, se plaît à répéter Alain Rousset. Non, monsieur Rousset, avec votre projet, l’environnement sera saccagé et cela vous devez l’assumer, ne vous en déplaise.

Tout sur Tribune Libre

 

 

Source: https://www.mediabask.eus/fr/info_mbsk/20240123/lgv-alain-rousset-deraille-sur-l-environnement

 

 

 

Pour rappel:

http://ace-hendaye.over-blog.fr/2024/01/lgv-les-grandes-variables-de-la-grande-vitesse.html

 

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