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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 10:06

 

 

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Le projet consiste à mettre des semi-remorques sur des wagons surbaissés afin de libérer les routes des camions. © photo AFP

 

Publié le 30/05/2014 à 06h00 par Stéphane Durand


Le conseil municipal de Saint-Jean-d’Angély a pris une délibération s’opposant à son passage. Dominique Bussereau, lui, défend ce projet.


L'autoroute ferroviaire Atlantique, qui reliera en 2016, sur une distance d'environ 1 050 km, les terminaux de Tarnos dans les Landes et de Dourges dans le Pas-de-Calais, proposant une alternative au transport routier sur un axe particulièrement saturé, fait des vagues en Charente-Maritime.


Alors que le tracé passe, provisoirement, par Niort, Saint-Jean-d'Angély et Saintes pour rejoindre Bordeaux, en attendant une mise au gabarit de tunnels sur la ligne de chemin de fer passant par Angoulême et la fin des travaux de la LGV (ligne à grande vitesse) en 2017, les élus de Saint-Jean-d'Angély s'y opposent.


Ils ont fait passer lundi une délibération prise en ce sens lors du conseil municipal du 22 mai au commissaire-enquêteur chargé de recueillir les doléances des uns et des autres. Les travaux doivent en effet commencer à l'automne 2014, dès que les autorisations nécessaires à la réalisation de chaque terminal (déclaration de projet, permis de construire, dérogation « espèces protégées », police de l'eau…) auront été obtenues.


Un et demi de travaux

Ces travaux dureront environ un an et demi et se dérouleront en plusieurs phases : préparation des terrains, terrassements et mise en place de l'assainissement, construction des bâtiments, travaux de génie civil (chaussées, voies ferrées…) et réalisation des stations de transbordement.


Des essais des matériels précéderont de quelques semaines la mise en service commerciale du projet, qui est prévue au printemps 2016. Sur le tronçon de Charente-Maritime, il n'y a, selon le commissaire-enquêteur Pierre Dollé, plus de gros travaux à effectuer pour le passage de ces trains de 750 mètres de long.


« Les travaux les plus importants ont eu lieu à Saintes, notamment avec la démolition et la reconstruction du pont de la route des Arcivaux pour que les trains de marchandises puissent circuler », renseigne-t-il. Mais pour la maire socialiste de Saint-Jean-d'Angély Françoise Mesnard, sa ville va devoir subir tous les inconvénients de ces trains de fret sans en tirer aucun avantage.


« Des trains de 750 mètres de long provoquent des vibrations importantes. Plus de 60 maisons seront impactées par ce problème. Sans compter les nuisances sonores qui toucheront, elles, une quarantaine d'habitations. La circulation automobile va également être perturbée. Le chemin de fer traverse Saint-Jean-d'Angély en son cœur. Les passages à niveau resteront baissés pendant un quart d'heure à chaque fois », assure l'élue qui pointe également du doigt des perturbations pour le trafic des TER (train express régional) voyageurs.


De plus, le projet ne comporte pas l'électrification de la ligne pour permettre à d'éventuels TGV d'emprunter un jour ce trajet. « Cette autoroute ferroviaire ne nous rapporte rien. Au contraire… Pourquoi ne pas attendre la solution alternative qui est de passer par l'ancienne ligne TGV d'Angoulême une fois le chantier de la LGV terminé. Ils pouvaient attendre quelques mois. Mettre au gabarit quelques tunnels n'est pas compliqué », s'emporte Françoise Mesnard.


Une colère que ne comprend pas le président UMP du Conseil général et ancien ministre des Transports Dominique Bussereau. « Mme Mesnard n'y connaît rien », lance-t-il. C'est lui qui a appuyé ce projet avec Jean-Louis Borloo dans le cadre du Grenelle de l'environnement. « Je rappelle que ça consiste à mettre des semi-remorques sur des wagons surbaissés pour libérer les grands axes routiers des camions. Une autoroute ferroviaire a déjà été testée à l'est de Lyon. Il fallait une liaison du même type tournée vers l'Espagne à l'ouest », explique-t-il.


Un itinéraire bis provisoire

La ligne Poitiers-Angoulême-Bordeaux posait des problèmes, quatre tunnels n'étant pas au gabarit pour que ces trains puissent passer. « Avec tout le trafic présent sur ce tracé, de lourds travaux ne pouvaient pas être envisagés tant que la nouvelle ligne n'était pas opérationnelle. On a donc décidé d'un itinéraire provisoire bis Niort-Saintes-Bordeaux. Après 2017, ça basculera. Raison pour laquelle je trouve la position des élus de Saint-Jean-d'Angély scandaleuse », ajoute Dominique Bussereau.


Le président du Conseil général précise qu'il n'y aura qu'un train de marchandise par jour, peut-être deux. Le commissaire-enquêteur, lui, parle au début de « deux allers et retours quotidien. » Toujours est-il que c'est pour la bonne cause plaide l'ancien ministre des Transports.


Quant à l'électrification de la ligne, il précise qu'elle concerne le contrat de projet Etat-Région. Le commissaire-enquêteur, lui, terminera sa mission le 5 juin.

 

 

Source : http://www.sudouest.fr/2014/05/30/des-desaccords-auto-ur-du-trace-1570671-1391.php

 

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