Etiquetage non-conforme, traces de métaux lourds, ou encore fausses allégations : le 23 juin 2017, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a révélé les résultats d'une enquête menée courant 2016 sur plus de 8.000 produits cosmétiques en circulation sur le marché français. 700 d'entre eux ont même fait l'objet d'une analyse en laboratoire. "Des anomalies ont été détectées pour 22% [des contrôles], 39% des établissements présentant au moins une anomalie", signale la DGCCRF.
Obligations déclaratives et réglementaires négligées
D'après cette enquête, l'étiquetage de plus de 600 cosmétiques manque d'informations sur la nature du produit, ne fournit pas de liste des ingrédients, de numéro de lot, ni certaines mentions obligatoires telles que "à utiliser avant fin". "8% des produits analysés – toutes catégories confondues – ne mentionnaient pas la présence d'allergènes dans la liste des ingrédients alors qu'ils en contenaient", relève l'organisme. Certains emballages et produits présentaient même de fausses allégations du type "sans allergènes", "sans parabènes", "sans parfum" et "sans soude", "dont certaines erronées ou déloyales, sont de nature à troubler la perception du consommateur".
Le règlement européen entré en vigueur en 2013 rend pourtant obligatoire un étiquetage clair ainsi qu'une déclaration auprès du portail européen des produits cosmétiques.
"15% des produits prélevés se sont révélés dangereux"
Plus préoccupant encore, sur près de 700 produits ayant subi des analyses physicochimiques et microbiologiques en laboratoire, 37% se sont révélés non-conformes et 15% dangereux. "Ces contrôles ont notamment mis en évidence des dépassements des limites réglementaires pour les filtres chimiques des produits solaires et des traces de métaux lourds, majoritairement dans les masques de beauté contenant de l'argile", alerte la DGCCRF.
La DGCCRF précise que les sociétés ayant mis sur le marché des produits dangereux ont pour la plupart procédé à des retraits volontaires des produits. Toutefois, "dans 7 cas, des arrêtés préfectoraux ont du prescrire un retrait-rappel avant destruction". En tout, l'enquête a permis 377 avertissements, 188 mesures de police administrative, 79 procès-verbaux et 16 saisies.
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