Dans le cadre de l'état d'urgence "sanitaire", le gouvernement a établi une ordonnance qui permet, pendant toute sa durée, l'installation d'antennes 5G sans aucune autorisation (de l'ANFR, des mairies, des régies ou syndic d'immeubles !). Il veut aussi promouvoir des dispositifs de traçage numérique qui pourraient survivre à l'urgence...
Le gouvernement a décrété l’"état d’urgence sanitaire" le 22 mars, texte qui, a priori, aurait dû privilégier des mesures permettant enfin de lutter efficacement contre la pandémie de coronavirus : quarantaines pour ceux venant de pays ou zones à risque ; généralisation des tests ; doter soignants, malades et porteurs sains de masques ; investir massivement dans les lits, respirateurs et traitements ; mesures spécifiques pour les plus exposés (soignants, pensionnaires des EPHAD, prisonniers, migrants, travailleurs de l’alimentation, milieux populaires mal logés…). Pour ce faire, il aurait dû généraliser les réquisitions de cliniques privées, d’usines, prévoir une dotation exceptionnelle pour un système de santé publique exsangue suite aux restrictions budgétaires...
Au lieu de cela, cet "état d’urgence" sert surtout à imposer un dispositif répressif aveugle, des mesures défavorables aux salariés et d’autres qui n’ont rien à voir avec l’urgence sanitaire. Ainsi, il a promulgué très rapidement (seulement trois jours après !) une ordonnance le 25 mars qui, pour la pose des nouvelles antennes 5G, supprime toute obligation de contrôle par les mairies et l’Agence nationale des fréquences (ANFR, qui doit notamment veiller à la protection des écoles), permet l’accès sans autorisation préalable aux parties communes des immeubles et aux toits pendant toute la durée de l’état d’urgence sanitaire. C’est un cadeau fait à Orange, Bouygues, SFR et Free pour leur permettre de déployer très rapidement, et sans contestation citoyenne possible, leur réseau pour la 5G, donc avant son démarrage prévu en France à partir de juillet 2020.
Ce coup de force permet d’ignorer les garanties apportées par la loi Abeille du 9 février 2015, laquelle impose une concertation avant toute installation, pour garantir que soient protégées les personnes électro hypersensibles (EHS), ainsi que les enfants, face aux ondes électromagnétiques. Il est manifeste que ce gouvernement préfère la santé des intérêts privés, industriels et financiers, à celle de la population. Or, de nombreuses études scientifiques menées par des chercheurs de renommée internationale ont mis en évidence les effets non thermiques (non pris en compte par les normes officielles) des champs électromagnétiques sur le vivant. La 5G a précisément été conçue pour générer des pulsations très puissantes afin de pouvoir acheminer un volume de données colossal. Les conséquences gravissimes pour la santé s’accompagnent d’une baisse généralisée des défenses immunitaires. Si les autorités sanitaires des différents pays continuent de minorer l’ensemble de ces effets, la justice commence à les prendre en compte, comme la Cour d'Appel de Turin le 13 janvier 2020.
Dans le même souffle, le pouvoir a mis en place auprès d’E. Macron un Comité d’Analyse, de Recherche et d’Expertise (CARE) qui doit "réfléchir sur l’opportunité de mettre en place des mesures de suivi numérique en France". Or, d’après Médiapart, sur les cinq membres de ce conseil, quatre sont directement liés à des labos ou des fournisseurs de matériels. L’un d’eux promeut ainsi un robot pour réaliser des tests express, fabriqué par l’un de ses financeurs. Nul doute qu’ils sauront écouter les fournisseurs d’applications diverses. Pour notre santé et la défense de notre vie privée ?
Rien n’est moins sûr. Beaucoup de propositions d’applications pour smartphones utilisent nos données personnelles sans notre consentement (positionnement GPS pour connaître nos déplacements, nos fréquentations). L’attestation en ligne française nous rapproche du modèle chinois. Des drones et des caméras pourraient même mesurer notre température et les mettre en lien avec nos données de santé... Le Défenseur des droits demande le respect de la vie privée et la garantie du secret médical, La Quadrature du Net demande que le gouvernement "s’engage à faire immédiatement la transparence sur toutes les mesures de surveillance de la population mises en œuvre". Amnesty International et d’autres organisations dénoncent : "Les initiatives des Etats visant à contenir le virus ne doivent pas servir de prétexte à entrer dans une nouvelle ère de systèmes généralisés de surveillance numérique invasive."
On le sait bien, ces mesures prises "dans des circonstances exceptionnelles" pourront être intégrées dans la législation ordinaire comme cela s’est passé avec l’état d’urgence contre le terrorisme. C’est la "stratégie du choc" bien décrite par Naomi Klein : un état utilise une crise, renforcée par une mise en scène guerrière, pour imposer à la population des mesures prévues de longue date.
Par ailleurs, la promesse d’anonymisation de nos données est une fausse solution, particulièrement dans le domaine de la santé où quelques données médicales suffisent à retrouver n’importe quel patient.
En conséquence,
- Nous appelons, comme d’autres, à la mise en place de vraies mesures pour soigner efficacement et solidairement.
- Nous nous opposons à l’ordonnance du 25 mars 2020 qui va permettre l’installation massive d’antennes 5G sans aucun contrôle, et aux dispositifs qui prévoient notre pistage numérique en niant le secret médical et la protection de notre vie privée.
Vous pouvez signer notre pétition en ligne.
- Nous appelons à des rassemblements le 13 juin 2020, partout en France, pour s’opposer au déploiement des Linky, 5G et de la société de surveillance.
Les collectifs et associations signataires
02 Stop Linky 02
04 Stop Compteurs Communicants Forcalquier
04 Stop Linky Montagne de Lure
04 Stop-Linky Vivo (Villeneuve-Volx)
05 Collectif Stop Linky 05
09 Stop Linky Arize-Léze
13 A nos ondes ! Pays Salonais
13 Anti-Linky Mouriès
14 Stop Linky Pays de Condé
15 Stop Linky 15
16 Stop Linky 16
17 AntiLinky-5G Périgny
30 collectif stop linky 5Gard
30 Stop Linky & 5G Gard - Beaucaire & Environs
30 Stop Linky Sauve
31 Info Linky Auterive
31 Stop Linky Carbonne
31 Stop Linky de Colomiers et environs
31-32 Non au Linky Savès-Louge-Volvestre
33 Stop Linky Artigues
34 Stop Linky-5G Montpellier
34 Stop Linky Languedoc-Roussillon
35 Stop Linky Guignen
42 Halte au contrôle numérique
42 StopLinky5G Loire
43 Stop Linky 43 Les Marches du Velay-Rochebaron
44 Association Résistance 5G Nantes
44 Cercle nantais pour une social-écologie
44 Collectif 44 contrelinly5G
44 Nantes1-Anti-Linky 5G
59 Stop Linky Lambersart
60 Combalinky Beauvaisis
62 Anti Compteurs Communicants Artois Douaisis
62 Anti Linky Boulogne sur Mer
62 CALGEA 62 Avion
62 Collectif 62 Boulonnais
62 Leforest-Environnement
64 Action Citoyenne Environnementale
64 Anti-Linky & 5G de Soule
64 Askilinky (Ahetze )
64 Association Stop Linky Pau-Béarn
64 CALA 64600 d'Anglet
64 Non Linky plaine de Nay
64 Ondes de choc
64 Salies Sans Linky
64 Stop Compteur 64
64 Stop Linky Bayonne
65 Solidarité Gerdoise Stop Linky
66 Non au compteur Linky Bages 66
66 Stop Linky 66
68 Stop Linky 68
68 Stop Linky Baldersheim
68 Stop Linky Le Hauts Soultzbach
68 Stop Linky Zimmersheim
69 Saône-Beaujolais Stop LIinky/5G
69 Stoplinky St Pierre la Palud
71 ACCU 71-StopLinky-Stop5G
73 Zéro Linky Coeur de Savoie
74 CLACC Léman
75 Stop Linky Grand Paris
76 Stoplinky-5G de la Pointe de Caux
76-27 Stop Linky 76-27
81 Robin des Toits 81
83 Stop Linky Golfe de St Tropez
83 Stop Linky Sainte Maxime
83 Stop Linky Var Ouest Ste Baume
84 CALPA (Collectif Apt Lubéron Pays d'Aigues)
84 Stop Linky Comtat Ventoux
85 Collectif Mouilleron Le Captif
85 Stop Linky des Olonnes
85 Stop Linky La Roche/Yon
85 Stop Linky Riezvie
88 Stop Linky 88
91 Stop Linky Draveil
92 Stop Linky Clichy La Garenne
Fr Robin des Toits national