Île-de-France & Oise>Essonne| Laurent Degradi|11 novembre 2018, 12h23|MAJ :
Bièvres, 4 décembre 2017. Le pavillon du couple Morel a été touché par un incendie il y a un an. Depuis, ils attendent toujours le rapport d’expertise. LP/L.D.
A Bièvres, le pavillon du couple Morel a été détruit en partie par les flammes il y a un an. Ils mettent en cause le compteur Linky et dénoncent le manque de transparence d’Enedis.
En vingt minutes à peine, une partie de leur pavillon a été ravagée par les flammes. Un sinistre qui remonte quasiment à un an jour pour jour. Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2017, à Bièvres, le garage attenant à la maison du couple Morel prend feu. Il est totalement détruit, ainsi que la cuisine de leur maison. En cause, selon cette famille, le compteur nouvelle génération Linky développé par Enedis, installé par un prestataire dans leur garage un mois et demi plus tôt et duquel « sortaient des flashs lumineux » la nuit du sinistre assure Régis Morel. Un équipement qui provoque des levées de boucliers dans certaines communes.
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Un an après, le couple et son fils de 5 ans ont réintégré le pavillon remis en état. Pourtant, la page est loin d’être tournée. « Durant toute cette procédure, nous avons été choqués par le comportement d’Enedis qui a manqué de réactivité et dont nous n’avons vu aucun représentant durant plusieurs semaines. Il a fallu que nous choisissions de médiatiser cette affaire pour que l’entreprise entre enfin en contact direct avec nous. »
Dix jours après l’incendie, la famille dépose une demande pour l’installation d’un compteur électrique de chantier. « Il fallait absolument brancher des radiateurs de secours afin de préserver le reste de notre pavillon qui se dégradait à cause du froid », précise Delphine Morel. En la matière, Enedis lui indique qu’il n’existe aucune mesure d’urgence. « Personne n’a envie de faire une heure supplémentaire, m’a répondu le service clientèle. »
Les Morel en sont réduits à se brancher chez leur voisin pour pouvoir enfin chauffer la partie de leur habitation restée intacte. Le fameux compteur sera posé le 6 décembre, le lendemain de la parution dans nos colonnes d’un reportage consacré à cet incendie. Hasard du calendrier.
« Nous n’avons pas digéré non plus qu’on cherche à acheter notre silence, s’agace encore Régis Morel. Un expert d’Enedis nous a contactés par téléphone. Il a proposé que les analyses de cause du départ de feu, confiées à un laboratoire indépendant, soient suspendues. Cette personne nous a demandé de signer une clause de confidentialité sur l’affaire. En contrepartie, Enedis s’engageait auprès de notre assurance à prendre en charge l’intégralité du sinistre. Nous avons bien sûr refusé car il est important pour nous de connaître la vérité pour éviter que cela se reproduise ailleurs. »
Le rapport du laboratoire, prévu pour le mois de mars dernier, n’est toujours pas parvenu aux Morel. Le couple fait part de tous ces éléments dans un courrier adressé en juillet à Philippe Monboulou, président d’Enedis, avec copie à la présidence de la République et au ministère de la Transition écologique.
« Ce dossier constitue pour Enedis une priorité. Tous les moyens techniques et humains ont été mis en œuvre pour intervenir le plus rapidement possible, notamment pour rétablir l’électricité chez M. Morel en urgence et lui réinstaller un branchement permanent », répond l’entreprise pour qui « M. Morel a fait l’objet d’un accompagnement régulier ».
Sur les causes de l’incendie, Enedis précise que « seul le laboratoire indépendant, saisi d’un commun accord par l’expert de l’assureur de M. Morel et celui d’Enedis, peut se prononcer après analyses. Enedis est toujours, comme M. Morel, dans l’attente des résultats de ces analyses. » Après l’incendie, l’entreprise avait expliqué que « ce matériel est testé en laboratoire et que la pose est confiée à des techniciens habilités ayant reçu une formation spécifique ».
Un nouveau compteur électrique et son boîtier Linky, en flammes à Châlette-sur-Loing
Publié le 10/11/2018 à 18h04
Trois boîtiers, dont un appareil Linky, composaient le compteur électrique qui s'est enflammé vendredi 9 novembre, rue Salengro, à Châlette-sur-Loing. Quelle est l'origine exacte de ce feu ? C'était déjà la question soulevée après l'incendie survenu dans un compteur électrique similaire, dans la même commune, le mois dernier...
Les sapeurs-pompiers du Loiret confirment une intervention pour un feu sur un compteur électrique survenu à Châlette-sur-Loing, à l'extérieur d'un bâtiment de la rue Salengro, dans la matinée du vendredi 9 novembre.
Qu'y a-t-il à cette adresse ? La Boucherie du Centre. Et là aussi, on évoque cet incident : la fumée qui sort du compteur, les flammes, l'intervention des secours, puis d'un opérateur spécialisé, etc. L'origine de l'incendie serait accidentelle, a confirmé une source policière, ce samedi.
Des vidéos réalisées par des témoins, consultées par La République du Centre, montrent le compteur fumant et ce boîtier Linky très reconnaissable... On y voit l'incendie commencer par un crépitement, suivi d'une fumée noire et enfin de grosses flammes qui s'échappent du boîtier, installé heureusement à l'extérieur du commerce. Et n'a donc pas fait de victime.
Un pavillon prend feu en octobre
Impossible alors de ne pas penser à cet autre incendie survenu le 13 octobre, dans la même commune, et qui mettait en cause une installation similaire.
Souvenez-vous, cet incident révélé par La Rep' a fait grand bruit.
Le 13 octobre, cet habitant de Châlette-sur-Loing racontait s'être levé "pour aller actionner le commutateur", à la suite d'une interruption de courant : "C'est alors que j'ai entendu des bruits pétaradants et que le compteur électrique Linky, installé depuis à peine une quinzaine de jours, a explosé et pris feu."
Bilan : en quelques secondes, le couloir du pavillon s'embrase et les flammes ne tardent pas à se propager à l'escalier, à l'étage et à la toiture...
Pas d'expertise pour le moment
Depuis ? Enedis a souligné, dans nos colonnes, qu'un "compteur Linky n'explose pas. Comme dans tous les compteurs électriques, il y a des retardateurs de flammes. Il ne va pas prendre feu spontanément". Et de préciser : "On ne peut pas tenir pour responsable le compteur Linky, il ne peut pas prendre feu spontanément. C'est plus sur la façon dont le compteur a été posé qu'il peut y avoir un problème. " Malheureusement, quatre semaines plus tard, l'expertise qui devrait permettre d'être fixé n'a toujours pas eu lieu.
Contactée ce samedi 10 novembre, la permanence d'Enedis dans le Loiret a assuré qu'elle communiquera sur le sujet lorsqu'elle sera en possession d'informations.
Le propriétaire des locaux de la Boucherie du Centre, qui tient une épicerie de l'autre côté de la rue, a quant à lui indiqué vouloir se retourner contre Enedis. Son nouveau compteur aurait été installé voici trois mois, en son absence.
Lilian Maurin et Jean-Baptiste Dos Ramos
Incendies : Le maire de Châlette invite ses administrés à refuser le compteur Linky
Publié le 13/11/2018 à 16h43
Pascale Auditea
Franck Demaumont, le maire de Châlette-sur-Loing, réagit après les incendies de compteurs sur le territoire de sa commune. Il exige notamment l'arrêt du déploiement des compteurs Linky dans sa ville. Le maire de Châlette-sur-Loing, a rencontré ce mardi matin le directeur territorial d’Enedis.
Le 13 octobre, un pavillon, sur le territoire de sa commune, a été la proie d’un incendie, dû à un feu de compteur. Selon son propriétaire, le compteur Linky « a explosé et pris feu ». Une partie de la maison a été détruite par les flammes. Heureusement, les occupants n’ont pas été blessés.
Le 9 novembre, un nouvel incendie de compteur s’est produit dans le quartier de Vésines. Dans les deux cas, des compteurs Linky avaient été installés récemment. Rien n'indique toutefois que ce boîtier soit à l'origine de l'incendie de vendredi dernier.
L'arrêt du déploiement demandé
« D’après Enedis, c’est le coupe-circuit qui est mis en cause et non le compteur», rapporte Franck Demaumont. « Dans l’attente des résultats d’enquêtes et d’expertises, et garant de la sécurité des Châlettois, j’ai exigé que des mesures soient immédiatement prises: l’arrêt du déploiement de l’installation des compteurs dans la ville et la vérification des installations déjà effectuées sur la commune. »
L’élu invite également ses administrés à refuser toute installation d’un compteur Linky, en attendant le résultat des expertises.
Sous le feu des questions après les incendies à Châlette, Enedis défend son compteur Linky
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Vénissieux: trois mois après l’incendie de Pyramide, les commerçants perdent patience
Le 3 novembre 2018
À la suite du sinistre du 8 août, cinq des occupants du petit centre commercial des Minguettes ont dû baisser leur rideau. Près de trois mois plus tard, ils déplorent l’absence d’avancées dans ce dossier.
Des palissades ont été dressées devant les cinq commerces ayant été plus ou moins gravement endommagés par l’incendie nocturne, début août. Photo H. P.
Après l’incendie dont a été victime, dans la nuit du 7 au 8 août, le petit centre commercial Pyramide aux Minguettes, une partie des occupants avait pu rouvrir leurs portes rapidement : épicerie, boulangerie, tabac-presse, bar. Mais les gérants des cinq boutiques (boucherie, pharmacie, coiffeur, fast-food et call-box) ayant dû baisser leur rideau après le sinistre, restent près de trois mois plus tard dans l’expectative (1).
Une première réunion avait bien été organisée dès le 10 août à l’initiative de la Ville pour répondre à l’urgence. Elle devait être suivie d’une seconde, fin septembre, qui n’a pas eu lieu. Et ce, faute d’éléments tangibles à communiquer aux commerçants privés de leur outil de travail.
Le pharmacien et le boucher ont engagé des démarches pour rouvrir à proximité du centre commercial
D’autant que l’un d’entre eux, le pharmacien, a saisi le tribunal afin que soit diligentée une expertise judiciaire permettant de déterminer la cause de l’incendie. La procédure va prendre un « certain » temps, elle est destinée à confirmer ou infirmer le caractère accidentel du sinistre.
Rappelons, en effet, que pour la police scientifique, le feu s’est déclaré au niveau de l’officine à la suite du dysfonctionnement d’un boîtier électrique, avant de se propager aux locaux voisins.
La situation pénalise bien sûr la population de ce secteur des Minguettes (Martyrs-de-la-Résistance), en particulier les personnes âgées. Des habitants qui déplorent notamment être privés de la pharmacie et de la boucherie. Or les deux gérants, M. Mermet pour la première, M. Oukhattou, pour la seconde, ont engagé des démarches afin de relocaliser provisoirement leur activité dans des structures modulaires, à proximité du centre commercial Pyramide. Dans cette optique, tous deux ont sollicité l’indispensable feu vert municipal. Mais depuis plusieurs semaines, ils déploraient le silence radio de la Ville à ce sujet. Avant de recevoir, mercredi dernier, une invitation à une nouvelle réunion fixée début novembre.
(1) Outre les cinq commerces, la petite bibliothèque municipale de Pyramide a dû fermer ses portes.