Écrit par J.Maherou Créé le lundi 11 janvier 2016 09:23
Non contente d’avoir des effets sur les systèmes respiratoire et cardiovasculaire, la pollution de l’air a décidé d’affecter aussi le système nerveux. Une étude américaine vient effectivement de montrer que les particules fines PM2,5 pouvaient jouer un rôle dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson.
Classée cancérigène certain pour l’Homme par l’OMS, la pollution de l’air affecte non seulement notre système respiratoire en favorisant l’asthme, les rhinites, voire même le cancer du poumon, mais aussi notre système cardiovasculaire. Les pathologies les plus fréquentes sont l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Pire, elle peut même augmenter le risque de mortalité prématurée. Chaque année, on estime que les particules fines sont à elles seules à l'origine de 42 000 décès prématurés en France.
Une étude américaine vient de montrer que ces particules peuvent également agir là où on ne les attendait pas. Les auteurs ont utilisé les données de 9,8 millions d’assurés au système américain Medicare, qui fournit une couverture sociale aux 65 ans et plus, dans 50 villes du nord-est des Etats-Unis entre 1999 et 2010. Ils ont comparé les concentrations de PM2,5 - particules dont le diamètre est inférieur à 2,5 µm - dans l’air avec les hospitalisations pour un diagnostic de démence, de maladie d’Alzheimer ou de maladie de Parkinson.
Ils ont alors constaté qu’une augmentation de la concentration en PM2,5 de 1 µg/m3 augmente le risque d’être hospitalisé pour ces diagnostics dans l’année : 8 % de risque en plus pour une démence ou une maladie de Parkinson et 15 % pour une maladie d’Alzheimer. Il s’agit de la première étude épidémiologique sur le lien entre une exposition à long terme aux PM2,5 et les maladies d’Alzheimer et de Parkinson.
C’est à cause de leur petite taille que les PM2,5 pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire pouvant ainsi se rendre jusque dans les alvéoles pulmonaires. De là, elles peuvent passer dans le sang et atteindre différents organes tel que le cerveau ou le cœur. Mais le pire, c’est qu’elles ne viennent pas seules ! Sur leur chemin, elles entrainent des polluants plus gros comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques ou les métaux lourds.
Références bibliographiques :
Kioumourtzoglou MA, Schwartz JD, Weisskopf MG, Melly SJ, Wang Y, Dominici F, Zanobetti A., Long-term PM2.5 Exposure and Neurological Hospital Admissions in the Northeastern United States, Environ Health Perspect. 2016 Jan;124(1):23-9. doi: 10.1289/ehp.1408973. Epub 2015 May 15.
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