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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 14:30

 

 

 

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Jacques Dousset, Patrick Vaccari et Charles d'Huyvetter ne sont pas à court d'arguments.

(photo émilie drouinaud)

 

Par valérie deymes

Le collectif lot- et-garonnais soumet à la Ministre un recours en annulation de la validation du tracé LGV Bordeaux-Toulouse.

 

Le paquet pèse la bagatelle de 7,5 kilos et a été expédié, mardi matin, au ministère de l'Écologie et des Transports à Paris à l'attention de la nouvelle ministre, Nicole Brick. 7,5 kilos d'arguments et d'études réalisées par Réseau ferré de France (RFF), par GPSO (Grands projets Sud-Ouest) ou par l'État destinés à abonder les arguments avancés la Coordination 47, collectif lot-et-garonnais des associations anti-LGV. Le tout accompagné d'une lettre de dix pages où le collectif demande auprès de la ministre, une requête en annulation de la validation du tracé LGV Bordeaux-Toulouse prise par François Fillon, le 30 mars 2012.


La Coordination 47 construit sa requête sur la base de l'article 121-12 du Code de l'environnement stipulant que l'ouverture d'une enquête publique doit être prévue dans un délai de cinq ans suivant la date de publication de la Commission du débat public. Débat public qui a été mené en 2005 et clôturée en décembre de la même année. Et l'enquête publique est prévue courant 2013. Le Code prévoit qu'un nouveau débat public puisse être initié si, dans ce délai, des modifications substantielles sont intervenues. Et des modifications, la Coordination 47 en a trouvé qu'elle a décliné en douze points.


http://www.sudouest.fr/img/ico_publicite.gif
http://memorix.sdv.fr/0/default/empty.gif 

La lettre à François Hollande 

La Coordination 47 a également écrit au président de la République, François Hollande. Et ce, pour lui rappeler ses engagements de candidat. En effet, pendant la campagne pour la course à l'Élysée, le candidat socialiste avait effectué un déplacement à Villeneuve-sur-Lot. C'est là que les anti-LGV l'avaient interpellé. « Il nous avait invités à nous rapprocher de son "Monsieur transport", le sénateur, Roland Ries. Celui-ci nous avait répondu en rendant compte devant le Sénat de son rapport sur la question. Rapport dans lequel il stipulait que si les projets de LGV en cours tels que le Tours-Bordeaux seraient honorés, il soulignait la nécessité d'analyser l'utilité sociale des nouveaux projets tels que le Bordeaux-Toulouse », précisent les porte-parole du collectif anti-LGV qui demandent donc à François Hollande, Président, une nouvelle étude sociale mais aussi un rendez-vous afin de lui présenter leurs arguments et de l'informer des conclusions de l'étude Claraco sur l'aménagement des voies existantes. Étude que RFF a contestée point par point avec ses arguments.


1 Coût, saturation, fréquentation 

S'agissant du coût de la LGV Bordeaux-Toulouse, « on peut dire qu'il a drôlement évolué puisqu'au moment du débat public en 2005, il était évalué à 2,9 milliards d'euros et, en 2011, RFF annonçait un coût de 7,8 milliards », soulignent les porte-parole du collectif, Charles d'Huyvetter, Jacques Dousset et Patrick Vaccari.


Sur le registre de la fréquentation et du trafic, le collectif trouve également à redire, affirmant que les prévisions avancées par RFF (1) sont « surestimées ». « RFF prévoyait en 2005 que le projet LGV et la circulation des autres trains avec, au final, 25 arrêts par jour en gare d'Agen se solderaient par une fréquentation de 2,5 millions de voyageurs. Or sur une gare comme celle de Valence dans la Drôme, le nombre annuel de voyageurs est de 2,15 millions avec 62 arrêts par jour ! » poursuit la Coordination 47 et à chaque argument de renvoyer à un des documents fournis avec le numéro de la page.


2 Temps et retombées économiques 

Sur la question du gain du temps sur le trajet Bordeaux-Toulouse, elle pointe du doigt les incohérences concernant l'alternative, à savoir l'aménagement des voies existantes. « En 2005, le gain avec un aménagement des voies existantes était estimé à 7 minutes, puis, en 2012, à 33 minutes ! Et l'écart entre LGV et voie réaménagée était évalué à 48 minutes sur Paris-Toulouse en 2005 et à 24 minutes en 2012. Les chiffres se suivent et ne se ressemblent pas. »


Parmi les autres arguments avancés par les anti-LGV, on retiendra celui des retombées économiques. Il va sans dire que tant les élus que les acteurs économiques tablant sur une ligne à grande vitesse y voient la perspective de faire venir des entreprises et de générer une certaine activité économique pour le territoire. « De nombreux rapports établis depuis le débat public de 2005 démontrent que la relation entre la grande vitesse et les retombées économiques n'est pas établie. » Et de citer quatre études allant dans ce sens dont une commandée par RFF.


On l'aura compris, les anti-LGV considèrent que, depuis 2005, des modifications importantes sont intervenues et qu'il est « nécessaire de reconsidérer le dossier ». La ministre a deux mois pour répondre favorablement ou non. « Si nous n'obtenons pas une révision de ce projet avec une étude indépendante et ce, alors qu'il existe une alternative qui a été étudiée, nous déposerons une requête auprès du Conseil d'État. » Une chose est sûre, la Coordination 47 ne lâche pas le combat.



(1) Notre rédaction n'a pas réussi à joindre RFF hier.

 


Source : http://www.sudouest.fr/2012/05/30/le-recours-des-anti-lgv-728742-710.php

 

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