Bonjour,
Je vous envoie un résumé fait par une personne présente dans l'assistance lors de la réunion du 26 avril à Mouguerre, où l'association Mouguerre Cadre de Vie avait invité 2 riverains du chantier en cours entre Tours et Bordeaux.
Cordialement
Martine Bouchet
Le 26 avril à Mouguerre, des riverains de la LGV Tours-Bordeaux témoignent… cela fait froid dans le dos !
Des témoignages qui font froid dans le dos !
Ces riverains nous ont détaillé les « déboires » que connaît le chantier, les promesses faites lors de l’enquête publique et non tenues par le constructeur, les nuisances prévues et imprévues, en un mot le calvaire qu’ils vivent au quotidien sans parler des actions en justice qu’ils mènent pour obtenir une indemnisation correcte de leurs biens. Cynisme de Coséa (Vinci) de RFF, abandon de la population par les élus, sous évaluation des biens par les Domaines, juges d’expropriation à la botte du constructeur…
Des promesses à la réalité
Les engagements de l'Etat issus de la Déclaration d’utilité publique non respectés :
Les promesses sur l’emprise foncière ne sont pas respectées, le concessionnaire a finalement besoin de beaucoup plus que l’emprise de 1 000 hectares prévue dans l’enquête pour déposer les déblais. Les aménagements anti-bruit prévus ne sont pas mis en place. Les riverains sont face à une dilution des responsabilités due à la « cascade de sous-traitants », « du coup, tout le monde se renvoie la balle et il est difficile de savoir à qui s’adresser ».
Les promesses des élus non tenues :
Les aides juridiques promises par les élus aux riverains expropriés ne sont plus d’actualité. De même oubliés le dégrèvement des impôts fonciers. Exit la concertation du concessionnaire avec les riverains et les entreprises recrutées pour les travaux…
Les déboires du chantier :
Le chantier a débuté sans autorisation, le projet n’était pas finalisé et bâclé par RFF pour tenir les délais. Ainsi 1000 ha d'emprise supplémentaire sur le tracé notamment pour les dépôts de déblais non prévus dans la DUP ont été annexés. Un nouvel arrêté loi sur l'eau a été pris pour permettre davantage de remblais en lit majeur et en zones humides.
La première campagne de déboisement a été calamiteuse réalisée par des sous traitants incontrôlés et les travaux ont été commencés avant expertise.
Le dossier bruit de chantier validé par le Préfet permet des horaires de travail de 6h00 à 22 h00 ! Des dizaines de chantiers simultanés, des responsabilités saucissonnées, une coordination déficiente.
Des déviations initialement non prévues sont mises en place sur plusieurs dizaines de Km et sur plusieurs mois.
Avant les tirs de mine, le périmètre d'expertise et l’état des lieux et des bâtiments avant travaux sont définis arbitrairement par COSEA. Certains bâtiments se fissurent.
Sans parler des vibrations des compacteurs, des routes défoncées et boueuses, des dépôts de matériaux qui occupent des emprises importantes et des hauteurs impressionnantes.
Le reboisement acté se fait donc ailleurs que sur les communes impactées voir dans des départements voisins !
L'expropriation
Les riverains dénoncent :
- l'évaluation des biens expropriés par le service des domaines (se fait avec les moyens disponibles du service et sans la présence des propriétaires pour les biens autres que des bâtiments : ex : les boisements)
- le comportement, le manque de compétence et/ou de temps et d'indépendance du commissaire du gouvernement
- le rôle des élus qui ne veulent pas s'immiscer dans la procédure d'expropriation considérant que c'est du domaine privé
- le comportement des opérateurs fonciers et des avocats travaillant pour l'expropriant
- les modifications du cadastre pour matérialiser l'emprise sans que les riverains en soient informés et sans que soit organisé un bornage contradictoire
La nombreuse assistance était unanime à reconnaître qu’il ne fallait pas négocier « à l’amiable » avec RFF et ses représentants avant la déclaration d’utilité publique et de ne répondre à aucune sollicitation de leur part. Tout le monde reconnaissait que l’enquête d’utilité publique était illégitime et qu’il fallait s’y opposer !