Publié le 16/05/2022 à 18:37
Les larves de homard exposées au champ électromagnétique des câbles sous-marins ne peuvent plus nager. Pixabay
Les câbles sous-marins, moins chers que les satellites, représentent près de 99 % du trafic total sur Internet ! Malheureusement, selon une étude scientifique anglaise publiée dans le "Journal of Marine Science and Engineering" le 21 avril dernier, la présence de ces câbles a un impact négatif sur la santé des animaux marins. Les chercheurs révèlent que des espèces comme le homard européen seraient en train de muter à cause des champs électromagnétiques (CEM) émis par ces câbles électriques sous-marins.
En recréant, dans un aquarium, l'exposition à laquelle sont soumis deux types d’animaux marins, les chercheurs ont étudié la croissance du homard et du crabe de l'œuf à la larve. Après plusieurs mois, ils ont constaté que les homards ont été plus affectés que les crabes par le champ électromagnétique, qui a notamment diminué leur capacité de nage, ce qui les empêcherait de se nourrir, d’échapper aux prédateurs, et donc de survivre. "Les homards exposés étaient également trois fois plus susceptibles d'être déformés. Les déformations les plus courantes que nous avons trouvées comprenaient des sections de queue pliées et réduites, ce qui pourrait expliquer les mauvais résultats des tests de natation. De plus, certains avaient un développement des yeux perturbé ou des corps bouffis et enflés", peut-on lire dans l'étude. Les résultats ne sont pas aussi négatifs du côté des crabes, mais les chercheurs vont continuer leur suivi pour surveiller l’apparition d’éventuelles déficiences à long terme, ou d’une mortalité accrue.
Si le homard n'est pas une espèce en voie de disparition, il subit une pression soutenue en raison de sa valeur commerciale. L'équipe de chercheurs insiste sur la nécessité de surveiller les effets des câbles sous-marins sur ces espèces. Une solution potentielle pourrait être d’enterrer les câbles dans le fond marin, mais ce serait plus coûteux et difficile à entretenir.