La nouvelle ligne et son financement très contesté font l'objet de débats au sein des collectivités territoriales, où les tendances divergent.
27 OCT. 2021 - 13:45h
Anaiz Aguirre Olhagaray
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Manifestations contre la LGV en présence d'élus locaux. © Archives Bob EDME
Réuni le vendredi 22 octobre en session plénière, le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques a porté au débat la relance du projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Dax. Si certains questionnent le principe même d'une voie nouvelle, d'autres critiquent la participation trop élevée du département, de l'ordre de 305 millions d'euros.
Le président Jean-Jacques Lasserre juge le financement « totalement inacceptable » et conteste sa répartition. Pour autant, il défend le prolongement de la ligne jusqu'à Bayonne. Joseba Erremundeguy, conseiller départemental du canton de Bayonne 2, issu de la majorité départementale, est « contre » le projet en lui-même. « La LGV en Pays Basque est un non-sens écologique. À ce non-sens écologique s'ajoute une gabegie financière ». Pour le conseiller, « le compromis n'est pas possible, et la LGV n'est pas souhaitable, ni jusqu'à la frontière, ni jusqu'à Bayonne, et on peut même s'interroger sur son arrivée à Dax ». Le Bayonnais plaide pour une rénovation des lignes existantes et une amélioration des transports ferroviaires du quotidien.
Le mouvement EH Bai est du même avis. Il qualifie le projet de « totalement inutile » et propose que « cet investissement soit réalisé pour optimiser les voies existantes et améliorer le maillage local. L’argent public doit exclusivement servir au bien public ». Les abertzale rappellent que ce sont « près de 6 000 hectares qui seront artificialisés » pour les besoins de la LGV, « au moment où le dérèglement climatique s'accentue et que la souveraineté alimentaire du territoire est plus que jamais entamée ». Du côté du Parti socialiste, la discrétion est de mise au Pays Basque. Le groupe socialiste siégeant au Conseil départemental n'a, pour sa part, pas participé au vote lors de la séance du 22 octobre.
À la Communauté d'agglomération Pays Basque, le débat se tiendra le 6 novembre prochain à la Cité des Arts de Bayonne, en présence des membres de l'exécutif, du président du Conseil régional Alain Rousset ainsi que du préfet en charge du projet. Interrogé par MEDIABASK, le président de l'Agglo, Jean-René Etchegaray, estime que « le niveau de financement attendu par les collectivités locales est délirant ! Mais le débat reste la pertinence d'une ligne LGV au Pays Basque ». Le Collectif des associations de défense de l'environnement du Pays Basque et du sud des Landes (Cade) appelle à un rassemblement dès 9 heures devant le lieu de la réunion.
