23/03/2013 P.M.
Touché, mais pas encore coulé. Le 20 février, le projet de super-port de Pasaia a reçu un avis défavorable de la commissaire enquêteuse, Maite Arrieta, au terme de l’enquête publique organisée sur le territoire français (littoral du Pays Basque Nord) du 27 décembre 2012 au 28 janvier 2013.
Rappelons que l’aménagement de l’infrastructure, au programme du plan directeur des infrastructures du port de Pasajes-Pasaia (PDIPP), concerne l’État français dans la mesure où l’estuaire d’Oiartzun n’est situé qu’à 12 km de la frontière. C’est à ce titre et en application de la convention d’Espoo du 25 février 1991, que sa population a été consultée.
Si Mme Arrieta “ne remet pas en cause la nécessité de réaménagement” du port, elle justifie son opposition au projet actuel par une ribambelle d’arguments : “L’évaluation du trafic” ne lui paraît “pas réaliste”, elle s’interroge quant aux incidences sur le Jaizkibel, site Natura 2000, craint une modification de la mécanique littorale (courant et transports de sédiments), une qualité des eaux affectées par le dragage et les rejets d’hydrocarbures liés aux travaux, des atteintes à la faune pélagique et à la ressource halieutique ou encore un impact sur l’économie française de la glisse.
Autant d’éléments qu’avait soulevés le Cade (Collectif des associations de défense de l’environnement) notamment via l’une de ses organisations membre, ACE Hendaye (Action citoyenne environnementale).
Près de 600 avis
“Nous avons effectué un gros travail là-dessus : 595 avis ont été déposés côté français, c’est une très forte participation”, s’est réjoui hier lors d’un point presse le porte-parole du Cade, Victor Pachon. “La commissaire enquêteur a repris nos arguments. Sa décision est une première étape.”
La seconde ? “Que l’enquête publique côté Sud [Pays Basque Sud] aboutisse aussi à un avis défavorable. On a bon espoir”, poursuit-il. Le cas échéant, le combat n’en restera pas là : “Avec d’autres associations du Sud, nous demandons que soit réalisée une dépollution et une modernisation du port de Pasaia. Et que soit en même temps mis en place un couloir écologique marin de Saint-Sébastien à l’embouchure de l’Adour”, conclut Victor Pachon.
