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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 17:44

 

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03/10/2012 Giuliano CAVATERRA


Les nuages continuent de s’amonceler sur les projets de ligne à grande vitesse (LGV), crise économique oblige. Après le ministre français du Budget qui annonçait en juillet que certains projets pourraient être suspendus, c’est cette fois de l’autre côté des Pyrénées que la rigueur budgétaire frappe de plein fouet le projet de “Y basque”. Samedi, en effet, on a appris que l’Etat espagnol ne verserait “que” 190 millions d’euros en 2013 pour le financement du projet, soit 40 % de moins qu’en 2012. Cette nouvelle a provoqué l’ire du gouvernement de la Communauté autonome basque (CAB) qui estime que la fin des travaux va être repoussée de plusieurs années. Hier, le délégué du gouvernement de la CAB, Carlos Urquijo, a pourtant confirmé que le “Y basque” restait un projet “stratégique” pour Madrid.


La semaine dernière, le gouvernement espagnol a adopté son projet de budget pour 2013 et, samedi 29 septembre, le détail de celui-ci a été rendu public. Or, la partie consacrée aux investissements dans les travaux de la LGV dans la CAB (le fameux “Y basque”) indique un budget de 190 millions d’euros. Comparé aux 314 millions d’euros destinés aux mêmes travaux pour 2012, cela représente une baisse de 40 % des investissements du gouvernement central pour la LGV en Pays Basque Sud.


Aussitôt, le conseiller aux Transports du gouvernement de Gasteiz, Iñaki Arriola, affirmait selon le quotidien bizkaitar El Correo que “la baisse [de l’investissement] contredit l’engagement du ministère du Développement de terminer les travaux en 2016”.


Effectivement, le projet de budget espagnol estime la fin des travaux de la LGV en Pays Basque Sud à 2017. Or, il y a seulement un an et demi, relève El Correo, cette date était fixée à 2016.


Le PNV conteste à cause d’ETA 

Du côté du Parti nationaliste basque (PNV), on s’inquiète aussi. Toujours selon El Correo, le porte-parole du groupe PNV au Parlement espagnol, Josu Erkoreka, a ainsi considéré lui aussi que cette réduction budgétaire allait “paralyser les travaux”. Pour lui, le gouvernement central a rompu “l’intense engagement” qu’il avait pour le “Y basque”.


D’autant que pour le député jeltzale, les attentats d’ETA contre la LGV basque lui confèrent une dimension symbolique. “On ne peut pas lui faire subir les mêmes coupes budgétaires qu’aux autres projets alors que durant des années, elle a souffert d’attentats”, affirme J. Erkoreka. Et d’ajouter que longtemps, “le gouvernement central situait la LGV dans une situation qualitative différente du reste des grands travaux” à cause de la situation particulière en Pays Basque et “maintenant, on voit bien qu’il a fini de prendre en compte tout cela”.


Iñaki Ortuzar, principal dirigeant de ce parti pour Bizkaia, a, lui, des arguments plus économiques. Dans des déclarations à la radio Info7 (http://www.info7.com/2012/10/02/andoni-ortuzar-3/), il affirme que la LGV correspond aux “travaux publics les plus importants en train d’être réalisés” dans la CAB et il ajoute que ces travaux produisent “beaucoup d’emplois et que maintenant, certainement, certains de ces postes de travail sont en danger”.


Il est vrai que depuis le début des travaux, jamais autant de tronçons n’avaient été en chantier en même temps et donc jamais les besoins d’investissement n’avaient été aussi nécessaires.


Le PNV a d’ailleurs fait aussi de cette question un thème électoral. Sa tête de liste pour les prochaines élections autonomiques, Iñigo Urkullu, a déclaré hier lors d’une réunion électorale que la décision de Madrid était “un incompréhensible pas en arrière” et il a proposé que le gouvernement de Gasteiz avance les fonds destinés à la LGV.


Le délégué du gouvernement espagnol dans la CAB, C. Urquijo, a, lui, balayé les critiques. Pour lui, le précédent gouvernement a “dépensé ce qu’il n’avait pas” et le nouveau va “dépenser ce qu’il peut et quand il pourra plus, il le fera”. C. Urquijo a également réaffirmé le caractère “stratégique” qu’a pour le gouvernement espagnol le projet.


Une commission à Paris 

Par ailleurs, c’est aujourd’hui que devrait être nommée la commission chargée dans l’Etat français de “hiérarchiser” les divers projets prévus au Schéma national des infrastructures de transport (Snit). C’est cette commission qui proposera ou non l’enterrement du projet de tronçon “Bordeaux-Espagne” de la LGV Sud Europe Atlantique (SEA).

 


 

Source: http://www.lejpb.com/paperezkoa/20121003/365213/fr/Les-travaux-LGV-Pays-Basque-Sud-touches-par-crise

 

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