Les militants de Très grande vigilance en Albret n’ont pas organisé la votation citoyenne et en ont dit la raison sur des panneaux installés à l’entrée des bureaux de vote des communes. © Photo ph. m.l.
Publié le 26/05/2014 à 06h00 , modifié le 26/05/2014 à 11h23 par Michel Laffargue
L’association Très grande vigilance en Albret n’a pas organisé la votation citoyenne au regret de certains électeurs qui disent ne pas comprendre l’interdiction préfectorale. Ses militants se retrouveront mardi, à 14 heures, devant la préfecture à Agen pour protester
Les électeurs de Feugarolles, Montesquieu et Xaintrailles qui se réjouissaient de pouvoir donner publiquement leur opinion sur le projet de création d'une ligne à très grande vitesse (LGV) ont déchanté en arrivant, hier, sur les lieux de vote réservés aux seules élections européennes.
N'étant pas des adeptes du coup de force et ne souhaitant pas créer des problèmes aux maires concernés, les membres de l'association Très grande vigilance en Albret, qui avaient décidé de proposer une votation citoyenne, ont abandonné leur projet.
Ils n'ont donc pas monté comme prévu des chapiteaux et installé des urnes pour permettre ce vote parallèle qui se voulait être un acte de démocratie directe par rapport à un projet pour lequel ils estiment que la population n'a jamais été concernée.
Ils se sont contentés de disposer des panneaux à l'entrée des chemins menant aux lieux de vote en indiquant clairement que le scrutin avait été interdit par la préfecture.
Regrets
Ce qui n'a pas manqué de susciter des discussions avec des citoyens venus voter, dont certains ne mâchaient pas leur mot à l'exemple de Marcel, ancien agriculteur, à la sortie de la salle polyvalente de Feugarolles : « Je ne regrette pas de ne pas pouvoir m'exprimer sur le sujet, je suis indigné ! Parce que le préfet évoque des raisons qui ne sont fondées sur aucun texte et qu'il n'a pas pris d'arrêté pour interdire ce vote. J'aimerais savoir si nous sommes ou non en République. J'aurais aimé pouvoir exprimer mon opinion et j'aurais voté contre ce projet qui bouffe du terrain à l'agriculture et à cause de son coût financier. D'un côté, l'État nous dit qu'il ne faut pas gaspiller, qu'il faut économiser et d'un autre, coté on nous présente un projet inutile dont le coût est exorbitant. Tout cela pour gagner dix minutes à un quart d'heure entre Agen et Paris. Combien de maisons de retraite par kilomètre, d'hôpitaux pour enfants malades représenterait le financement de la LGV ? »
Pour avoir respecté « les écrits comminatoires » de la préfecture, les militants de Très Grande vigilance en Albret s'interrogeaient : « Si ce soir, des bulletins de la votation remplaçaient ceux des Européennes, ce n'est pas de notre côté qu'il faudra chercher les éléments ‘'de nature à troubler les opérations électorales''…»
Ils le diront de vive voix demain matin devant la préfecture où ils projettent d'aller manifester leur désaccord.