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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 07:40

 

 

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Publié le 19 Septembre 2013 par Naturalistes en lutte contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

 

La Direction Régionale de l’Environnement travaille en ce moment sur la définition d’un Schéma Régional de Cohérence Écologique devant servir de base à l’élaboration des Trames Vertes et Bleues des Plans Locaux de l’Urbanisme.


Le décret n° 2012-1492 du 27 décembre 2012 nous indique que la Trame Verte et Bleue constitue un outil d’aménagement durable du territoire et contribue à un état de conservation favorable des habitats naturels et des espèces et au bon état écologique des masses d’eau. Les continuités écologiques qui constituent la trame verte et bleue comprennent des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques.


Un réservoir de biodiversité est un espace dans lequel la biodiversité est la plus riche ou la mieux représentée, où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie. C’est à partir de ces noyaux de populations d’espèces que les individus se dispersent au travers des corridors écologiques.


Une liste d’habitats dits de cohérence Trame Verte et Bleue a été identifiée, notamment certains habitats de zones humides.


Concernant la faune, des espèces dites de cohérence Trame Verte et Bleue ont été définies à l’échelle de la région administrative des Pays de la Loire. Au total, 64 espèces animales ont été retenues, dont 22 espèces sont indicatrices pour les réservoirs et 42 espèces pour les corridors.


Nous avons donc appliqué ces dispositions à un territoire de mieux en mieux connu dans le secteur de Notre-Dame-des-Landes, la Zone À Défendre. En effet, sur ce secteur on recense déjà une diversité importante d’espèces avec 28 espèces d’intérêt communautaire et 74 autres espèces protégées par le droit français.


En menant l’analyse sur les espèces dites de cohérence définies par la Direction Régionale de l’Environnement et au regard de la connaissance actuelle de la zone, ce sont 22 espèces de cohérence Trame Verte et Bleue qui ont été recensées et 7 autres espèces de cohérence qui sont potentiellement présentes (aucune recherche spécifique n’ayant été réalisée dans le cadre des différentes études menées sur le secteur), soit un total possible de 29 espèces. Pour comparaison, le Lac de Grand-lieu comptabilise 30 espèces de cohérence.


En regardant dans le détail, 13 espèces indicatrices de réservoir de biodiversité sur les 22 espèces définies à l’échelle des Pays de la Loire sont présentes sur la Zone À Défendre, soit environ 59 % (68 % en incluant les espèces potentiellement présentes). Pour les corridors ce sont 9 espèces indicatrices qui ont été inventoriées sur les 42 espèces définies à l’échelle des Pays de la Loire, soit environ 21 % (33 % en incluant les espèces potentiellement présentes).


Parmi les espèces indicatrices de réservoir de biodiversité, on peut citer par exemple, le triton marbré Triturus marmoratus dont la population est remarquable (la population est estimée entre 1500 et 8000 individus adultes dans le Dossier « loi sur l’eau », l’une des plus importantes au niveau régional) ou encore le lézard vivipare Zootoca viviparadont la population est très importante.


Quant aux habitats de cohérence Trame Verte et Bleue, nous sommes à plus de 90 % en zone humide dans un contexte de bocage dense (plus de 121 ml de haie par ha avec une présence importante de Chêne tauzin Quercus pyrenaica), dont de remarquables ensembles de prairies humides, des boisements marécageux, des landes humides, un réseau de mares exceptionnel, autant d’habitats de cohérence de la Trame Verte.


Par ailleurs, la position géographique de la Zone À Défendre ajoute à ce site une fonctionnalité majeure pour la dispersion et la circulation des espèces. Située en tête de bassin versant et à cheval entre le bassin versant de l’Isac (affluent de la Vilaine) et le bassin versant du Gesvres (affluent de l’Erdre puis de la Loire), cette position confère à ce réservoir de biodiversité un rôle fondamental à l’échelle départementale. Cette zone non fragmentée par l’urbanisation ou par un important réseau routier permet la circulation de la faune et de la flore et participe pleinement au maintien de la biodiversité du territoire.


Le décret du 27 décembre 2012 nous informe que les documents de planification et projets relevant du niveau national doivent être compatibles avec les orientations nationales pour la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques. Nous attendons donc avec impatience l’identification et le classement de la Zone À Défendre de Notre-Dame-des-Landes en tant que réservoir de biodiversité et le respect de ce décret.


Nous mesurons ainsi la chance que représente pour la collectivité la conservation à Notre-Dame-des-Landes de ce patrimoine exceptionnel qui traduit la richesse du bocage, aujourd’hui résiduel car en grande partie démantelé dans le reste de la Bretagne. C’est cette richesse que nous avons le devoir collectif de préserver et pour laquelle nous nous battons.

 


 

Source : http://naturalistesenlutte.overblog.com/

 

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