Publié le 11/01/2014 à 06h00 , modifié le 11/01/2014 à 14h30 par T. Villepreux et J. Arotçarena
Le nouveau pôle Canopia et la vieille décharge Hazketa sont dans le collimateur.
Pour l'Association de défense des citoyens de Bayonne Nord (Adech), la situation ne sent pas bon du tout. « Ça va puer », annoncent ses membres, à propos du centre de valorisation des déchets Canopia, en service à Bayonne depuis un mois. Aussi, l'Adech prévoit de manifester aujourd'hui, de 10 h 30 à 12 h 30. Pour l'occasion, ses membres distribueront des tracts et des pinces à linge, histoire de bien diffuser le message.
Une mobilisation qui s'ajoute à celles déjà organisées en 2013. Et tandis que l'odeur redoutée à Bayonne est ciblée, d'autres craignent surtout la pollution. Ils habitent à Hasparren ou alentours et sont regroupés au sein de l'association Hazketa 2010.
Jeudi, ils organisaient une réunion publique, afin d'informer la population sur les risques d'extension du site de traitement des déchets d'Hasketa. Le tout avant une réunion organisée hier par le syndicat Bil Ta Garbi (1) qui visait à évoquer une possible extension et la poursuite de l'exploitation des déchets ultimes sur le site d'Hazketa.
L'extension redoutée
Le conseil municipal d'Hasparren, propriétaire du terrain, veut fermer le site en mai 2015. La recherche d'autres sites « plus appropriés » ou la fermeture n'étant pas à l'ordre du jour, il convient d'abord de se prononcer sur un dossier soumis au vote du syndicat de collecte des déchets : l'étude de faisabilité réalisée par le cabinet Safege, filiale de « Suez environnement », exploitant actuel de la décharge.
Cette étude inclurait une extension. Ce qui conduit Hazketa 2010 à noter un changement d'attitude de Bil ta Garbi. Rappelons qu'après 40 ans d'exploitation, dont 20 sous la gestion du groupe Suez, c'est environ 1,5 million de tonnes de déchets qui auront été déversés sur ce site, construit à ciel ouvert. Certes, les membres de l'association reconnaissent une amélioration des contrôles depuis que Bil Ta Garbi a mis son nez dans la décharge.
Cependant, « si ça ne sent pas, il est possible que ça pollue », indique Pierre Amestoy, de l'association. « On nous dit que l'eau n'est pas polluée et qu'il y a eu des contrôles. C'est vrai. Mais paradoxalement, l'eau en aval de la Nive et de meilleure qualité qu'en amont. Il faut dire qu'ils utilisent beaucoup de produits. Aussi, on peut se demander pourquoi nous avions retrouvé tout un tas d'anguilles mortes voilà trois ans. »
Quid de la qualité de l'air ?
« Quant à l'air, il y a bien eu une étude, mais à un instant T, reprend Pierre Amestoy. On sait bien que cela ne signifie rien. » L'association chercherait, en outre, à lancer une étude médicale pour savoir de quels maux éventuels souffriraient les Haspandars.
En attendant, ses membres mettent la pression. Hier, ils étaient une vingtaine à occuper le hall d'entrée du siège de Bil Ta Garbi. Ils ont ainsi pu interpeller le président, Alain Hiriart. Ce dernier a cherché à les rassurer, annonçant que le syndicat étudierait toutes les possibilités de création d'un site d'enfouissement de déchets ultimes non dangereux.
Alain Hiriart a aussi rappelé que « d'immenses progrès » avaient été réalisés sur le site en matière de surveillance et de nocivités environnementales.
(1) Syndicat mixte pour le traitement des déchets ménagers et assimilés
Source : http://www.sudouest.fr/2014/01/11/les-dechets-inquietent-a-bayonne-et-hasparren-1425796-4018.php