Lundi 3 Février 2014 - 23:18
Après les jeunes phoques, des macareux moines. La tempête qui a sévi ces derniers jours sur la côte basque a jeté sur le sable des oiseaux de haute mer épuisés. Les plus chanceux ont été recueillis par Hegalaldia.
Entre les bois morts, les bouts de plastique et les mailles de filet, des plumes qui légèrement frémissent. Tête noire plumage blanc, l’oiseau git sur le sable que la marée haute a balayé un peu plus tôt. Le chien s’approche, truffe en avant. L’oiseau des mers ne bouge pas. Ses plumes vibrent sous le vent et non la vie. L’animal des grands espaces salées est mort.
Hegalaldia accueille surtout des macareux moines, oiseaux pélagiques
Après les jeunes phoques, ce sont donc les oiseaux marins que l’océan déchainé a rejeté sur le littoral. Cadavres pour le pire, animaux exténués, déshydratés pour le meilleur. La semaine dernière le vent les a secoués ces espèces qui vivent en haute mer. Et ce week-end, les intempéries qui ont explosé les digues et les baies vitrées des établissements du bord de plage n’ont pas été plus tendres avec elles.
Dès le 30 janvier, le centre de sauvetage de la faune sauvage Hegalaldia installé à Ustaritz lançait un message d’alerte. Depuis le week-end précédent, il avait accueilli plus de vingt-cinq oiseaux. Des oiseaux marins pour la plupart, dont plusieurs macareux moines et guillemots de Troïl.
Le lendemain, alors que la tempête reprenait de plus belle, la cadence devenait infernale : trois guillemots de Troïl, douze macareux moines et une mouette tridactyle. Tous ramassés sur le littoral du Pays Basque et du sud des Landes par des bénévoles qui les avaient arrachés des mains de la grande faucheuse. Une vraie chaîne de solidarité s’était alors créée.
« Nous n'avions jamais accueillis autant de macareux en si peu de temps depuis la marée noire du Prestige, du jamais vu! » devait écrire l’équipe sur sa page Facebook. Les oiseaux sont aujourd’hui en bonne main. Lorsqu’ils auront récupéré ils pourront retrouver l’appel du grand large. Ils partiront vers la haute mer, oiseaux pélagiques, qu'ils ne quittent pour la terre ferme afin de se reproduire.
Aujourd’hui, lundi 3 février, les conditions météorologiques se calment. L’océan déchiré s’apaise. Les vagues submersives s’éloignent. Peut-être le ressac sur le littoral laissera-t-il encore quelques plumes volées au vent ? Oiseaux épuisés ? Alors promeneurs du littoral si vous les remarquez...
Les vagues sub-mersives reviennent sur le littoral mercredi au matin
Mais attention, la région est à nouveau placée en vigilance orange dès mercredi 5 février, 6 heures. Elle devrait être levée jeudi 6 février, 00h000. Evitons donc de s'approcher des plages !
Virginie Bhat