Katy Lissardy, présidente du club Urpean, et les plongeurs font l’inventaire de leurs trouvailles. Une pêche pas vraiment miraculeuse. © Photo é. A.
Publié le 02/10/2014 à 06h00 par édith Anselme
Le club Urpean se mobilise pour récolter les déchets laissés au fond de l’océan.
Des roussettes, des rascasses, toutes mortes, des bouteilles et des sacs de plastique, un livre, des réservoirs, des chaussures, des boîtes à appâts, des piles, des canettes de bière, des filets troués… C'est la pêche « miraculeuse » récupérée par les plongeurs du club Urpean, un jour presque ordinaire.
Katy Lissardy, la présidente, a organisé cette chasse aux trésors du côté du cap du Figuier, un endroit bien nommé pour la circonstance : la « baie des Cochons ». Elle a choisi symboliquement la Journée du patrimoine pour faire le ménage dans les fonds sous-marins, ce patrimoine naturel victime des négligences de l'homme. « C'est notre contribution à la protection de l'environnement », lance cette dynamique plongeuse.
Négligence
Poissons morts, prisonniers de filets accrochés aux rochers, et ordures ont été découverts ce jour-là. Pourquoi tant d'ordures au fond de l'eau ? Katy Lissardy n'accuse personne. Elle ne veut pas croire à la malveillance, juste aux négligences des pêcheurs ou plaisanciers qui perdent beaucoup d'objets. Le vent peut aussi être coupable en emportant des poubelles mal ficelées depuis la côte. La vie est près des rochers, les poissons s'y nichent, les pêcheurs le savent. Mais l'endroit est dangereux. Les filets s'accrochent aux roches, se déchirent, sans pouvoir être remontés et c'est le massacre. Les poissons sont pris dans les mailles, mais au lieu de finir dans les assiettes, ils meurent sur place entre les bouteilles de plastique et les canettes de bière.
Ce dimanche, le « Bixintxo » accoste au quai de la Floride. À son bord, les plongeurs d'Urpean un peu tristes. Ils déchargent leurs « prises ». Cela fait déjà quelques jours qu'ils explorent les fonds et le tas s'accumule devant le local du club. Aujourd'hui, la tâche n'a pas été facile. Il a fallu plonger plusieurs fois jusqu'à 20 mètres, puis 30 mètres, avec des instruments tranchants et même une scie pour extirper une trémaille de 800 mètres, coincée et déchiquetée au milieu des rochers.
Sauvetage d'un homard
Munie d'une caméra, Katy a filmé l'opération. À chaque bout de filet, un parachute de levage a été accroché pour le remonter plus facilement à la surface, comme un ascenseur, une mission presque impossible sans ce procédé. Un jour, lors d'une opération de ce type, les plongeurs ont réussi à sauver un homard qui se débattait dans les mailles d'un filet. C'était une rare et belle surprise.
À terre, on fait l'inventaire. Le livre est émouvant, son histoire est effacée ; les bouteilles jetées à la mer ne contiennent aucun message secret… ou peut-être celui bien compris des plongeurs d'Urpean qui n'enfilent pas toujours leur combinaison pour le plaisir.
Source: http://www.sudouest.fr/2014/10/02/les-plongeurs-nettoient-les-fonds-sous-marins-1689975-4171.php