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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 07:29

 

 

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Ouigo, l'offre TGV low cost, a enregistré un taux d'occupation de 99% pendant l'été 2014. © DR


12 septembre 2014 | par Marc Fressoz

Cet été, les voyageurs ont été moins nombreux que l'an passé à prendre le TGV. Une phénomène inquiétant pour l'entreprise, car l'effet de ses efforts tarifaires ne se fait pas sentir. Par ailleurs, elle a dû absorber la hausse de la TVA qui rogne un peu plus les marges de son activité phare.

Morne été pour l’activité TGV, vache à lait de la SNCF. En juillet et août 2014, la courbe de fréquentation a été “légèrement négative pour les TGV, IDTGV et Ouigo", explique Barbara Dalibard, dg de la branche Voyages, qui ne donne toutefois pas de chiffres précis. "Le démarrage a été morose à cause de la météo, mais août a été meilleur“ a-t-elle précisé lors du séminaire commun SNCF-RFF, le 10 septembre 2014.

Une politique tarifaire agressive

Barbara Dalibard préfère indiquer que “hors effet grève, la fréquentation aurait été de +1,3% en juillet et août“, une projection toute virtuelle de ce qu’aurait été la trajectoire du trafic sans la grève anti-réforme emmenée par la CGT Cheminots et Sud Rail au mois de juin 2014. En réalité, sur ces deux gros mois, le recul du trafic TGV est d'un peu moins de 1%, indique-t-on dans son entourage.

A l’évidence, la perfusion des tarifs à petits prix - entre 20 et 35 euros selon la distance -pratiqués par la SNCF a tout juste évité au trafic de s’effondrer durant la période des grands départs et retours de vacances en garantissant un taux moyen de remplissage des rames à grande vitesse de “80% dont 99% pour dans les TGV Ouigo“. Sur cette offre à bas prix de la SNCF, “le trafic est très supérieur aux attentes mais le prix moyen est bien plus bas que ce que prévoyait notre business plan“, précise Barbara Dalibard.

Haro sur la TVA

Cette situation soulève une question : l’entreprise publique est-elle entrée dans la spirale de la déflation, phénomène de baisse des prix que les économistes redoutent ? En fait, la réponse n’est pas évidente. La hausse des trois points de TVA dont deux à la charge de la SNCF, perturbe l'analyse.

Pour nos clients TGV, “la hausse des tarifs TTC a été limitée, elle est bien inférieure à l’inflation“, signale la dirigeante qui prendra en octobre la tête d’une nouvelle branche Voyages regroupant notamment TGV, TER, Intercités. En revanche pour nous, le prix du transport hors taxe baisse fortement“.

Opération petits prix

L’entreprise va tenter à nouveau de doper le trafic avec une nouvelle opération marketing ce mois de septembre 2014. Elle met en vente 1 million de billets à petits prix à partir de 29 euros. Voulant rompre avec l’idée que le train est cher, la SNCF revendique, par la voix de Barbara Dalibard, d'avoir capté 70% de part de marché sur les billets à petits prix sur les trajets longue distance tous types de transports confondus (aérien, bus, covoiturage, train).

Reste que l’opération est risquée, l’entreprise faute de pouvoir toucher au tabou de son organisation sociale, dispose de peu de solutions pour limiter ses coûts et maitriser l’inflation ferroviaire de l’EPIC, chroniquement supérieure à l’inflation normale.

Cap sur les iD

Par ailleurs, en s’investissant fortement en dehors des rails pour contrer les formes de mobilités qui depuis la crise viennent concurrencer le TGV, elle participe elle-même à la pression sur les prix. Après iDBUS – 63 000 passagers en juillet, 77 000 en août -l’offre iDVROOM positionne la SNCF sur le marché du covoiturage. Si l’entreprise veut d’abord axer son offre sur la courte distance en agglomération (domicile-gare), elle ne s’interdit pas de venir répondre à Blablacar sur les longs trajets, qui fait tant de tort à la grande vitesse.

Seule certitude, la marge opérationnelle du TGV fond comme l'a rappelé Guillaume Pepy - 18-19% en 2008 contre 10% actuellement. “En 2007, le TGV dégageait un peu moins d'un milliard d’euros de marge, aujourd’hui, c’est autour de 500 millions, et lorsqu’on achète 12 rames à Alstom, cela nous coûte 400 millions d’euros...“

Mais ça c’est un autre sujet.

 

Source : http://www.mobilicites.com/011-3048-La-SNCF-a-peine-a-maintenir-le-trafic-TGV-cet-ete-malgre-ses-petits-prix.html

 

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