Jean-Marc Lespade, Dominique Launay, Pierrette Fontenas et Victor Pachon sont tous intervenus pour dire leur opposition au projet de terminal ferroviaire à Tarnos © Photo J.-Y. I.
Publié le 20/05/2014 à 06h00 par Jean-Yves Ihuel
L’association contre le terminal de l’autoroute ferroviaire a tenu une réunion d’information sur l’état du projet. Elle compte 1 500 signataires pour sa pétition.
La salle Thorez était comble, jeudi 15 mai, pour la réunion organisée par l'association contre le terminal de l'autoroute ferroviaire à Tarnos (CTAFT). La concurrence de la réunion du Front de Gauche, à Ondres, n'a pas détourné pléthore d'opposants au projet. Pierrette Fontenas, présidente de CTAFT, a rappelé l'historique du dossier, a présenté les intervenants et annoncé que le PDG de la société concessionnaire a été invité, mais n'a pas répondu à sa sollicitation.
Pierrette Fontenas a évoqué les 1 500 signatures de la pétition, la motion du Conseil municipal de Tarnos contre le terminal, les avis défavorables de la Communauté de communes du Seignanx et du Scot. « Ensemble, les Tarnosiens peuvent faire capoter ce projet, une aberration économique et environnementale », a-t-elle considéré.
Incompatibilité avec le PLU
Jean-Marc Lespade a réaffirmé l'intérêt de faire circuler des marchandises par le rail, mais a manifesté son opposition au projet de terminal tarnosien, en rappelant les circonstances de la concertation de 2013 (moins de 15 jours, le ministre sourd aux arguments du maire), l'impossibilité de se faire communiquer certaines pièces du dossier.
Il a argumenté sur les menaces qui pourraient peser sur l'activité économique et industrielle, notamment vis-à-vis de l'espace technologique Bertin (350 emplois) et du projet de Turbomeca (1 800 salariés à Tarnos) de faire de Tarnos le site support du groupe pour la maintenance des moteurs d'hélicoptère.
Le maire a aussi mis l'accent sur l'insuffisance des accès routiers au terminal projeté (la RD 85 uniquement), l'incompatibilité avec le plan d'occupation des sols, l'implantation en zone fréquemment inondable, puisque coïncidant avec l'ancien lit de l'Adour, la proximité de 160 logements, du FJT, d'une crèche, d'un lycée, de locaux d'organismes de formation. « Le projet ne tient pas la route », a-t-il affirmé, rappelant l'avis négatif d'experts comme l'autorité environnementale, le commissariat général à l'investissement, la cour des comptes.
Manifestation le 3 juin
Dominique Launay, de l'Union interfédérale des transports CGT, a précisé qu'avec une autoroute ferroviaire on transporte des camions et pas seulement des marchandises. Ce mode de transport reviendrait plus cher que le combiné. Il a affirmé son opposition au projet tarnosien de terminal en citant quelques-uns de ses impacts (environnement, coût, absence de multimodalité).
Les questions de la salle ont montré l'inquiétude et la mobilisation de plusieurs riverains. Après avoir informé le public de la tenue d'un conseil municipal spécial dédié à l'autoroute ferroviaire le 3 juin prochain et à l'organisation d'une manifestation, ce même jour, avant le conseil, le mot de la fin est revenu à la présidente de CTAFT : « On est prêt à se coucher sur les rails ! »
Source : http://www.sudouest.fr/2014/05/20/on-est-pret-a-se-coucher-sur-les-rails-1560303-3566.php