Rien de tel qu’une bonne grosse salade commandée en terrasse pour se croire en été Rien de tel, excepté la sauce vinaigrette industrielle farcie au glutamate monosodique que le restaurateur utilise généralement pour l’assaisonner.

L’E621, comme on l’appelle aussi, c’est la pincée magique des industriels de l’agroalimentaire. Une poudre blanche cristalline et inodore, que l’on retrouve dans les vinaigrettes pour salades, mais aussi dans les légumes en conserve, les céréales du petit déjeuner, les chips, les soupes déshydratées et quasiment tous les fonds de sauce et les plats cuisinés.

Il faut dire que l’E621 est un fantastique « exhausteur de goût ». Au point que l’agroalimentaire en utilise jusqu’à 1,5 million de tonnes par an. Pour la petite histoire, un tiers sort des usines du japonais Ajinomoto, qui est aussi l’inventeur et le premier producteur mondial d’aspartame. Non seulement l’E621 permet à des aliments pas folichons de vous exciter les papilles, mais en plus il vous titille l’appétit. De sympathiques expériences menées sur des rats ont montré que cet additif alimentaire a la propriété d’augmenter de 40 % la sensation de faim.

Seul bémol : quand on force la dose sur les rats, on leur nécrose le cortex. Et pour cause : le glutamate est un neurotransmetteur, en clair un messager chimique qui transmet les infos d’un neurone à l’autre. De plus en plus de chercheurs pensent que, ingéré en excès, il s’attaque au cerveau. Certains scientifiques se demandent même si notre surconsommation de glutamate ne pourrait pas jouer un rôle dans les maladies de Parkinson ou Alzheimer.

Les industriels jurent, eux, que l’E621 est absolument sans danger pour l’homme. La preuve ? Sa présence doit être indiquée sur l’étiquette, mais aucune dose limite n’est à ce jour imposée. Ouf, pour un peu on aurait cru qu’on était faits comme des rats !

Le Canard Enchaîné N° 4793 du 5 septembre 2012