20 JAN. 2023 - 07:30h
Iker Lagrenade
Les militants du Cade ont présenté, mercredi 18 janvier, des arguments en faveur de la modernisation des lignes existantes face au Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Ils demandent la réalisation d'une étude indépendante et comparative des deux projets.
Les membres du Cade ont présenté leurs arguments lors d'une conférence de presse à Bayonne. (Guillaume FAUVEAU )
Le projet de la LGV continue de provoquer l'ire de ses détracteurs. Le Collectif des associations de défense de l’environnement du Pays Basque salue « le courage des maires de Bordeaux, de Bayonne et d’Irun ». En décembre dernier, les trois élus avaient lancé un « appel pour une modernisation urgente de la ligne ferroviaire existante entre Bordeaux et Irun ». Dans le même élan, les militants du Cade ont appuyé, mercredi 18 janvier, leur soutien en présentant des arguments en faveur de la modernisation des lignes existantes face au Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO).
En plus de l’aspect environnemental, l'association dénonce des gains de temps « ridicules » en cas de construction d’une nouvelle ligne. D’après le GPSO, le trajet Bayonne-Bordeaux serait d’1h05 sans arrêt. Or en s'arrêtant à Dax et à Mont-de-Marsan, le trajet serait rallongé de 12 minutes, soit 1h17 au total. En cas d’amélioration des lignes existantes, une estimation de Réseau ferré de France (RFF) prévoit une durée de 1h19 pour le même trajet, soit deux minutes économisées avec la nouvelle ligne. Aujourd’hui les mêmes TGV mettent plus de 1h50.
Des coûts « erronés »
Les membres du Cade soulignent également le fait que d’importants coûts ont déjà été investis dans la modernisation des voies depuis la fin des années 2010. Selon leur calcul, en un peu plus de dix ans, 588,9 millions d’euros ont déjà été alloués à des travaux en tout genre sur le tronçon Bordeaux-Bayonne. Même si des investissements sont encore nécessaires, ils estiment que les coûts annoncés par Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine sont « erronés ». L’étude de la Région estime qu’une nouvelle voie coûterait 3,7 milliards d’euros et un réaménagement 4,4 milliards d’euros. Le Cade demande ainsi la mise en place d’une étude indépendante pour évaluer les deux propositions.
Les militants pointent enfin du doigt les différents impôts qui servent à financer le projet. Ils reviennent sur la nouvelle taxe spéciale d’équipement entrée en vigueur en 2023 pour les ménages et les entreprises. Mais également sur une taxe additionnelle de 34 % à la taxe de séjour, instaurée à compter du 1er janvier 2024, et qui serait notamment perçue dans les Pyrénées-Atlantiques au bénéfice de la « Société du Grand Projet du Sud-Ouest ».