"C'est comme pendant la guerre, il ne manque plus que l'attaque aérienne"
Depuis plusieurs mois, nos amis italiens du mouvement NO TAV (Non LGV), qui sont co-signataires de la Charte d'Hendaye, dénoncent avec force la militarisation de leur vallée, alors qu'ils font tout pour faire reconnaître pacifiquement et dans le dialogue leur opposition et leurs arguments. Car ici au Pays Basque comme là-bas en Vallée de Suze, la construction de la LGV est un projet ruineux, inutile, et dévastateur de leur vallée.
Ce matin, une nouvelle étape dans le déni de démocratie et une escalade vers la violence a été franchie, puisque pour ne pas laisser passer des subventions européenne soumises à un début de travaux avant fin juin, c'est par la force que 2000 policiers ont tenté d'installer un chantier de construction d'une "descenderie". Les habitants ont tout de suite réagi, des ouvriers ont quitté leurs usines (le syndicat Fiom a immédiatement déclaré une grève de 8 heures en signe de protestation et de solidarité).
Voici un message reçu d'une habitante de cette vallée :
" Chers amis,
Ils sont venus ce matin à six heures, avec des canons à eau et du gaz lacrimogène, avec des bennes et des bulldozers. Nos barricades n'ont pas pu résister à un telle attaque. Ils ont attaqué de trois cotés et sont entre-temps sur le terrain où s'est trouvé notre maison de garde. D'après mes informations (mon initiative est presque complètement près de la Maddalena), il n'y a pas encore eu de blessés. Des centaines et centaines de NO TAV essaient en ce moment, après que tous s'étaient plus ou moins dispersés dans la forêt, de se rassembler pour tenir conseil. Les maires sur place semblent négocier, ensemble avec les avocats, mais nous savons ce que cela apporte. Entre-temps, la circulation est apparemment bloquée, du moins plus haut, et l'autoroute a été fermée par la police.
C'est comme pendant la guerre, il ne manque plus que l'attaque aérienne. A sarà düra! "