Alberto Pradilla | MADRID
BUDGETS GENERAUX DE L’ETAT ESPAGNOL
Plus de 60% de l’investissement de l’Etat en Gipuzkoa, Bizkaia, et en Araba sont destinés au TAV. En Nafarroa, par contre, le Ministère de l’Equipement ne dépensera que 2,95 millions d’euros pour financer le projet, en raison du pacte signé avec le Gouvernement d’Iruña qui continue de financer le chantier. Les budgets de l’Etat espagnol mettent en évidence sa situation économique difficile: le réglement de 27 000 millions d’euros ne servent même pas à payer les intérêts des marchés.
Les budgets espagnols du “coup de ciseaux” arrivent à Hego Euskal Herria médiatisés par le TAV. Par contre la situation entre la CAV et Nafarroa est diamétralement opposée en analysant les comptes présentés par le Ministre des Finances, Cristóbal Monoro. Pendant que l’infrastructure contestée dévore 60% de l’argent que Madrid consacre aux investissements en Gipuzkoa, Bizkaia et Araba, en Nafarroa ce sera encore le Gouvernement d’Iruña qui déboursera le plus. Cette année, le Ministère du Développement a prévu de dépenser 2,95 millions d’euros dans l’attente de commencer le remboursement des sommes engagées, à partir de 2013, comme précisé dans l’accord signé par l’ex-président Miguel Sanz et par le titulaire du Ministère espagnol de l’époque José Blanco. Au total, Euskal Herria aura des investissements en provenance de Madrid à hauteur de 601,73 millions d’euros. Alors que ce chiffre tend à la hausse dans la CAV, avec un total de 521,75 millions d’euros (17,53% de plus reversé par l’Etat par rapport à l’année dernière), l’argent que l’Etat Madrilin investira en Nafarroa chute de 40,6% , jusqu’à 79,98 millions. Du total de Gipuzkoa, Bizkaia et Araba, 445,04 millions correspondent au Développement et à l’Environnement. Ils sont destinés à des projets tels que réaliser une étude préalable sur une autre infrastructure avec un fort rejet social: le port extérieur de Pasaia, qui sera doter de 935 000 euros.
En Nafarroa, le chiffre apporté par ces deux portefeuilles s’élève à 61,38 millions d’euros, dans lequel est inclus, une part pour le canal de Nafarroa (29 481 000 euros). Tout cela dans un contexte de récession dans lequel le Développement disposera d’un budget d’investissement de 11 928 millions, ce qui représente une baisse de 6,5% par rapport à 2011.
Malgré le dur panorama économique qu’affronte l’Etat espagnol -marqué par une importante baisse des dépenses sociales- les budgets présentés hier mettent en évidence que le TAV continue d’être un objectif prioritaire. La différence des investissements dans la CAV et Nafarroa s’explique par les pactes de financement signés par Lakua et Iruña. Pendant que les premiers décidaient de faire l’avance et de recevoir les remboursements dans les trois mois, les seconds assumaient la charge pendant deux ans. Donc, pendant que Lakua reçoit 314,5 millions d’euros pour le TAV, la partie reçue par Nafarroa correspond uniquement au projet, et ne revient qu’à 2,95 millions.
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Réajustement pour payer la dette
Les comptes avancés vendredi par le Conseil des Ministres, supposent un autre découpage important pour l’économie de l’Etat espagnol, qui devra réduire son budget pour s’aligner sur le plafond de déficit de 5,8 % imposé par l’Europe. Paradoxalement, et ce qui met en évidence sa mauvaise situation monétaire, c’est que Madrid devra destiner tout ce qui aura été économisé dans son réajustement forcé, à payer les intérêts de sa dette.
Au total, l’Etat espagnol devra dédier 28 876 millions d’euros pour solder sa dette avec les marchés, ce qui est supérieur au chiffre de 27 300 millions des projets budgétaires. Cet indicateur a augmenté de 30% par rapport aux comptes de l’an dernier. Les chiffres rouges pointent également si l’on compare les versements en intérêts avec la somme que Madrid débourse pour payer ses fonctionnaires et qui s’élève à 27 338 millions.
C’est devenu habituel, depuis que le PP est arrivé au Gouvernement (et elles furent avancées par le précédant exécutif du PSOE avec un découpage historique en 2010) les mesures de réajustement affectent spécialement les dépenses sociales. Les pensions sont les seules à y échapper avec un déboursement qui s’élève à 115 825,93 millions d’euros, ce qui impliquent 37,1% du total. Cela suppose une augmentation de 3,2% par rapport à l’année dernière. L’autre face: les prestations de chômage qui s’élèvent à 28 805,05 millions d’euros mais qui est en baisse de 5,5% par rapport à 2011.
Parmi les ministères, la Présidence et l’Intérieur sont des cabinets qui maintiennent le taux. Par contre, le réajustement affecte avec plus de virulence d’autres portefeuilles comme celui de l’Education ( avec un baisse de presque 22% ) et de la Culture (15,1%).
Le projet budgétaire, qui inclus des mesures comme l’amnistie fiscale annoncée vendredi dernier, passera bientôt son épreuve parlementaire. La majorité absolue du PP n’aura pas de problème au moment de l’approuver, même si ces derniers temps elle a cherché l’appui de CIU : La non inclusion dans les comptes de l’argent qui est dû à la Generalitat rendra difficile son obtention