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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 07:20

 

 

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Le gouvernement pourrait renoncer à des projets de construction de lignes ferroviaires à grande vitesse

afin de restaurer l'équilibre des finances publiques. © SADAKA EDMOND / SIPA



Le Point.fr - Publié le 11/07/2012 à 16:00


Le gouvernement pourrait renoncer à des projets de construction ou de prolongation de lignes ferroviaires à grande vitesse afin de restaurer l'équilibre des finances publiques, comme le préconisait récemment la Cour des comptes. Le volet transports du Grenelle de l'environnement, qui prévoit notamment la construction de 14 nouvelles lignes de trains à grande vitesse (TGV) sur 2 000 kilomètres d'ici à 2020, aurait un coût total de 260 milliards d'euros, dont 166 milliards de développement, d'après la Cour des comptes.

Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, a estimé mercredi qu'il faudrait "élaguer" dans les projets prévus. "L'État, ceux qui le dirigeaient en son nom ont prévu une multitude de projets sans avoir le début du commencement du moindre financement. Il y a eu un effet d'affichage", a-t-il déclaré sur France 2. "Il faudra, je crois que la Cour des comptes a raison, élaguer dans les projets qui ont été proposés (...). Le gouvernement n'aura pas d'autre choix que de renoncer à certaines des options qui ont été privilégiées", a-t-il ajouté. La SNCF s'est refusée à tout commentaire dans l'immédiat.

Arbitrage

Les propos de Jérôme Cahuzac ont fait reculer en Bourse Eiffage et Vinci, deux groupes de BTP et de concession. Le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a indiqué qu'il se réunirait dans la journée avec les parlementaires de la commission concernée pour évoquer ce sujet. Il a précisé à la sortie du conseil des ministres qu'aucune ligne TGV ne serait supprimée et que les projets déjà engagés seraient menés à terme. Trois des quatorze lignes TGV prévues ont déjà été lancées, rappelle la Cour des comptes dans son rapport. Le gouvernement aura en revanche à faire un arbitrage sur les projet pas encore engagés.

"Il faut regarder quels sont les critères pour les choix, notamment lors de la rentrée où il y aura un débat sur les transports : quelle est la plus-value des choix qui seront opérés en termes d'aménagement du territoire, de fracture territoriale, d'éléments de terme de croissance", a estimé Frédéric Cuvillier. Le développement des lignes à grande vitesse sur le territoire français a durement concurrencé Air France, en grande difficulté et largement responsable des pertes du groupe franco-néerlandais formé avec la compagnie KLM.

Dans son rapport sur l'état des finances publiques publié début juillet, la Cour des comptes pointe du doigt les projets d'infrastructures de transport lancés sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et dont 33 % seraient à la charge de l'État et 38 % à la charge des collectivités territoriales. Elle cible plus particulièrement le programme ferroviaire. Les nouvelles lignes TGV prévues "ne sont pas budgétairement soutenables" et "ni (leur) rentabilité financière, ni (leur) rentabilité socioéconomique, ni (leur) intérêt environnemental ne sont établis", écrit-elle.

Modernisation et entretien du réseau existant

La Cour s'inquiète, entre autres, du lancement prochain de la liaison Lyon-Turin, qui devrait coûter 11 milliards d'euros pour la partie française. Elle déplore un manque de hiérarchisation des projets et rappelle avoir déjà recommandé en 2011 aux pouvoirs publics d'accorder la priorité à la modernisation et à l'entretien du réseau ferroviaire existant. Un message repris mercredi par Jérôme Cahuzac, qui a déploré le manque d'entretien du réseau secondaire. "On peut se demander si prolonger telle ou telle ligne TGV pour un gain de temps marginal est préférable à l'entretien du réseau secondaire de transport ferroviaire, indispensable car utilisé par beaucoup", a-t-il dit sur France 2.

Six à dix milliards d'euros de recettes pourraient manquer pour tenir l'objectif de réduction du déficit public à 4,4 % du PIB fin 2012, selon la Cour des comptes. Le gouvernement espère donc faire des économies via une remise à plat des projets ferroviaires. Une annonce qui fait suite à celle de la ministre de l'Égalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot, qui a déclaré fin juin que le Grand Paris restait d'actualité, mais devrait s'adapter aux contraintes budgétaires du nouveau gouvernement. Le coût de ce vaste projet de remodelage de la région capitale avait également été épinglé par la Cour des comptes, qui l'estimait "incompatible avec la situation des finances publiques".

 

Source:http://www.lepoint.fr/economie/la-france-pourrait-renoncer-a-des-lignes-de-tgv-11-07-2012-1484229_28.php 

 

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