Reconstruire ensemble pour résister ensemble
La mobilisation de centaines de policiers pendant 3 semaines n'a pas été suffisante pour vider la zone menacée. Avec la manifestation de réoccupation nous marquons plus fortement encore que nous ne lâcherons pas le terrain. Il s'agit aujourd'hui de construire ensemble et rapidement un espace d'organisation et de lutte. Nous voulons faire de ces nouvelles bâtisses collectives un carrefour pour les opposant.e.s, un point de départ pour de nouvelles occupations, une antenne pour organiser la résistance aux travaux à venir.
Le terrain sur lequel s'effectue la reconstruction est prêté par un agriculteur en cours d'expropriation. Ce choix marque la solidarité et l'action commune entre agriculteur.rice.s, habitant.e.s "historiques" de la zone et occupant.e.s arrivé.e.s au cours des dernières années. En parallèle à cette grande construction, de nouvelles cabanes et espaces de vie sont actuellement édifiés sur des terrains squattés appartenant à Vinci.
Il ne s'agit pas d'une simple manifestation mais d'une action collective sur une temporalité plus longue. Nous invitons toute.s les participant.e.s qui le peuvent à rester pour le week-end et même au-delà, ainsi qu'à revenir régulièrement dans les semaines à venir pour, entre autres, parer à de nouvelles tentatives d'expulsions. D'autres reconstructions sur les terres menacées vont continuer au long des semaines à venir.
Vinci et La Préfecture annoncent vouloir raser la forêt de Rohanne en décembre, et commencer les travaux du barreau routier au cours de l'hiver. Nous nous organiserons sur le terrain, avec celles et ceux qui sont venu.e.s manifester aujourd'hui, pour les en empêcher.
Contre l'aéroport et son monde
Cette lutte contre l'aéroport ne peut être réduite à des enjeux de préservation environnementale ou de danger climatique. Ce que l'aéroport révèle, par ailleurs, c'est la manière dont bétonneurs et décideurs rêvent d'aménager chaque mètre carré de territoire dans une stricte logique de contrôle et de rentabilité, au nom de la croissance et du progrès. Nos vies et les liens qui nous unissent, à Notre Dame des Landes et ailleurs, ne rentrent plus dans leur critères et échappent à leurs chiffres d'affaires. Les bétonneurs broient des existences, tandis qu'en parallèle les décideurs veillent à maintenir l'illusion d'une participation démocratique. La reccurence de ces méthodes est d'ailleurs un élément majeur dans l'adhésion d'un si grand nombre de sympathisants à cette lutte. Le refus qui s'exprime aujourd'hui symbolise l'opposition à tous ces autres projets imposés, en France et ailleurs.
La pilule que l'on essaie de faire passer sans scrupules avec cet aéroport, c'est celle du capitalisme vert. Dans un même élan le futur aéroport se gratifie d'être HQE et la métropole nantaise, dans sa mégalomanie dévorante, aspire à être célébrée capitale verte en 2013. Paysan.e.s, sans-terres, ou simples habitant.e.s du coin, il s'agit pour nous de lutter contre l'accaparement des terres agricoles et la privatisation du commun. Nous voulons préserver des champs et forêts où l'on puisse vivre, cultiver, se balader, et nous nous opposerons à tout nouveau désert bétonné ou dédié à l'agriculture industrielle.
Qui organise cette manifestation ?
L'appel à réoccuper en cas d'expulsion avait été lancé il y a plus d'un an par des occupant.e.s et collectifs solidaires au niveau national. La manifestation du 17 novembre a été organisée par une assemblée générale qui s'est constituée il y a 3 semaines dans la foulée de la 1ère vague d'expulsions. L'assemblée d'organisation a réuni à Nantes plus de 200 personnes toutes les semaines. Elle a fédéré, sur un mode de
fonctionnement horizontal, des habitant.e.s et paysan.e.s de la zone menacée et des personnes de divers horizons, affiliées ou non à des collectifs, assos, comité locaux, partis, syndicats... Contrairement à ce qui est dit dans un certain nombre de grands médias, il ne s'agit donc pas d'une manifestation organisée par EE-LV.
La réussite de la manifestation est aussi le fait de nombreux comités locaux contre l'aéroport. Des actions et manifestations de soutien ont été organisées de manière quotidienne un peu partout en France, le sont
aujourd'hui même, et le seront encore jusqu'à l'abandon définitif du projet d'aéroport.
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