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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 14:19

 

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Fin 2011, le Pamplonais Julio Villabuena et trois complices entartaient la présidente de la Navarre.

(photo thierry suire)


Publié le 25/05/2013 à 06h00 | Mise à jour : 25/05/2013 à 08h39
Par pantxika delobel


L’Audiencia nacional doit décider de juger, ou pas, l’entarteur de Yolanda Barcina


Prenez une pâte feuilletée, tout ce qu’il y a de plus simple. Garnissez-la généreusement de crème chantilly. Ajoutez-y un soupçon de provocation et vous obtiendrez l’arme (blanche) du crime. L’affaire remonte au 27 octobre 2011. Un groupe de quatre activistes du mouvement de désobéissance civile contre la construction d’un axe ferroviaire à grande vitesse en Navarre, Mugitu ! (Bougez !), prend la direction de Toulouse.


La Communauté de travail des Pyrénées (CTP) - qui promeut notamment le développement de la LGV, au nord, comme au sud de la frontière - y tient son assemblée plénière. Le concile se déroule en présence du président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, et de la présidente de la Communauté forale de Navarre, Yolanda Barcina. L’ancienne maire de Pampelune se souviendra longtemps de cette réunion. Pas parce qu’elle prend alors la tête de la CTP. Non. Mais parce que ce jour-là, la très autoritaire chef du gouvernement navarrais se fait entarter, à trois reprises, face à une assemblée en costume trois pièces, médusée.


« Nos Pyrénées en gruyère »

Julio Villabuena, un Pamplonais de 55 ans, fait partie de l’expédition subversive. « Notre intention était de dénoncer la politique de développement à outrance de la CTP en général et de la Navarre en particulier. Leur ambition est de transformer nos Pyrénées en gruyère. Et de notre point de vue, Yolanda Barcina était alors le symbole de cette catastrophe écologique annoncée », explique l’écolo à l’allure d’éternel ado.


L’opération « Tempête de tartes à la crème » terminée, les militants de Mugitu ! aurait pu prendre leurs jambes à leur banderole. Que nenni. Les quatre agitateurs restent dans l’enceinte du Conseil régional de Midi-Pyrénées pour se constituer prisonniers.


Mais, les forces de l’ordre ne les interpellent pas. Pis, elles les laissent rentrer chez eux. « Ça sentait le roussi. Nous avions imaginé toutes les hypothèses, sauf celle-là. » Car, avant de passer à l’action, Julio Villabuena et ses complices avaient pris conseil auprès d’un avocat français. « Selon lui, la dernière fois que quelqu’un avait entarté une personnalité, il avait écopé d’une amende de 400 euros pour violences avec préméditation. » Romain, un étudiant en anthropologie de 24 ans, s’en était pris l’ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. « La sanction nous paraissait honnête », reconnaît Julio Villabuena.


Dépôt de plainte en Navarre

Mais le lendemain des faits, de l’autre côté de la frontière, les activistes se font passer les menottes par la police navarraise. « Yolanda Barcina a déposé plainte en Navarre, pour que l’on soit jugé côté espagnol », accuse le militant.


De là à sous-entendre qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de Navarre… Disons qu’ici, on ne plaisante pas avec la sécurité de la présidente. Un doux euphémisme au regard de la peine encourue. Les quatre rebelles ont été mis en examen pour « attentat contre une autorité ». Le procureur a requis cinq ans de prison ferme. L’accusation en réclame six. Le tribunal examine depuis hier la requête des activistes pâtissiers. Ils souhaitent que l’Audiencia nacional soit dessaisie au profit des tribunaux français.

 



Source:  http://www.sudouest.fr/2013/05/25/activiste-et-patissier-1064330-648.php

 

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