09/07/2013 Carole SUHAS
Le Comité de soutien aux victimes de Fertiladour veille au grain. Après que l’enquête d’experts de l’agence régionale de la santé, de la Dreal, de la Direccte et de Timac Agro, confirme le principe d’une “exposition aux rayonnements ionisants” pour les travailleurs du site de Fertiladour, le comité ne veut pas baisser sa garde et tient l’entreprise Timac Agro, propriétaire du site, à l’œil.
Parmi les obligations de la direction de l’ancienne usine, l’élaboration d’une “fiche d’exposition” pour tous les anciens salariés de Fertiladour. “Elle devait déjà faire ces fiches d’exposition à chaque départ en retraite et cela n’a jamais été fait”, précise Jean-Yves Deyris, président du comité. Autre point d’achoppement : alors que la direction recense 43 personnes contaminées, pour l’association, les chiffres sont plus proches des 200. “Il y a eu beaucoup de va-et-vient dans l’entreprise” entre postes ou entre permanents et intérimaires, souligne M. Deyris.
Kit d’accompagnement
Une méfiance à l’égard de la direction qui a motivé la nouvelle action du comité. Passé le stade de la reconnaissance du problème, il faut maintenant accompagner tous les anciens salariés qui le désirent dans leurs démarches administratives. “Nous avons lancé un kit d’accompagnement explicatif, parce que sinon, l’employeur ne l’aurait pas fait et beaucoup de personnes se seraient trouvées démunies”, explique M. Deyris. Bien conscient du travail que cela engendre, le comité “étudie dès aujourd’hui la possibilité de recruter un permanent salarié et, pour ce faire, sollicitera les collectivités (conseil régional, conseil général 64 et 40, mairie de Boucau et mairie de Tarnos) pour des aides financières et logistiques”. “Nous ne voulons pas être seulement un guichet comme à La Poste, nous voulons suivre les cas et surtout inciter les gens à venir nous raconter leurs propres histoires”, complète M. Deyris. Selon lui, le silence autour du site contaminé de Fertiladour est encore de mise.
“Nous voyons là une tendance de fierté des travailleurs qui veulent assumer les conséquences de leur travail, mais au fur et à mesure que certains témoigneront, d’autres suivront”, assure, confiant, le président du comité.