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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 15:10

 

 

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                                 Quand la LGV passera-t-elle enfin par Bayonne ? © Photo  archives J.-D. C.

 

Publié le 21/12/2013 à 06h00 par Thomas Villepreux


Ça a eu payé, mais l’ACBA a de nouveau suspendu sa participation annuelle pour le projet, attendant d’y voir plus clair sur toute la ligne. Surtout celle vers l’Espagne.


Quand (si ?) la Ligne à grande vitesse (LGV) passera enfin par Bayonne, un beau jour, la future gare multimodale devra accueillir deux millions de voyageurs chaque année, dans la sous-préfecture. Jean Grenet, maire de Bayonne et président de l’Agglomération (ACBA), attend impatiemment cette nouvelle ère. Dans un futur pas si proche, la gare serait forcément redimensionnée (nos précédentes éditions). Or les travaux induits par ce dessein sont liés au trafic… Lequel dépend de l’existence même de la LGV. Un vrai casse-tête, depuis l’annonce faite par le gouvernement d’un report à 2032 du projet de LGV sur le tronçon Dax - Hendaye.


10 millions seulement

Pour l’heure, les nouvelles fonctionnalités du bâtiment voyageurs de la gare ne sont donc pas définies. De plus, ni le financement ni le calendrier du projet de la Gare grande vitesse de Bayonne ne sont finalisés… Et 2032, c’est loin. Très loin. De quoi conduire les élus communautaires à voter, hier soir, comme l’an dernier, la suspension des paiements de l’ACBA, dans l’attente d’une confirmation du projet de redimensionnement de la gare et du tracé définitif Dax-Espagne.


Pour l’heure, ces paiements ont surtout alimenté le pot commun en direction du tronçon Tours - Bordeaux de la ligne Sud Europe Atlantique (SEA). Soit près de 10 millions d’euros. Quant au Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), qui doit rallonger le tracé jusqu’à l’Espagne, il patine toujours et ne représente qu’un engagement mesuré de l’ACBA : 250 000 euros pour les études. Des études concernant le tronçon Bordeaux-Dax.


Bordeaux-Dax, dites-vous ? « J’étais surpris de constater qu’on ne parlait plus du tronçon Bordeaux-Bayonne, mais j’ai su pourquoi hier (jeudi, NDLR) (1). Une erreur de tracé avait été commise par RFF (2), puisque la bande réservée au tracé vers Bayonne empiétait sur la bande littorale, explique Jean Grenet. Ils ont été obligés de dessiner un autre tracé pour éviter des recours. Une étude est donc en cours. Elle implique de revoir le tracé entre Dax et Bayonne. »


Un accro de plus, qui rend le tableau encore plus abstrait. Un flou confirmé hier par les débats en conseil communautaire. Et Martine Bisauta de planter le décor. « J’hésite entre une abstention et un vote contre. Suspendre les paiements, oui, bien sûr. Mais voter en même temps le soutien à GPSO et SEA, en poursuivant nos engagements financiers pour la Tours-Bordeaux, cela me questionne. » Martine Bisauta votera finalement contre le projet. De même que Georges Daubagna, qui pointe « la gabegie financière » et les « dégâts écologiques » de cette LGV. Jean Grenet et Henri Labayle, eux, ont défendu ce projet, rappelant qu’il était crucial pour favoriser l’attractivité du territoire et qu’il répondait à des exigences écologiques que l’automobile ne satisfait pas. Enfin, Didier Borotra (qui a voté pour) a tenu un discours encore plus tranché : « Mon problème est contraire à celui de Madame Bisauta. Je suis favorable à ce que nos engagements financiers soient tenus. Financer la Bordeaux - Tours, c’est déjà un atout pour notre région. » En clair, aller de Paris à Bayonne deviendra un peu plus rapide grâce à ce tronçon. « Ce qui est pris est pris, annonce le maire de Biarritz. C’est important pour les chefs d’entreprises, qui gagneront du temps pour venir chez nous, mais aussi pour le tourisme. »


Qui décide ?

Didier Borotra, qui dit avoir évoqué le sujet avec le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, glisse toutefois cette petite phrase, qui ne manquera pas d’assombrir le tableau selon les défenseurs du projet : « Ce n’est pas moi qui décide, c’est le premier ministre ». Jean-Marc Ayrault, donc, qui avait reporté aux calendes grecques le projet vers l’Espagne.


En attendant d’y voir plus clair, cinq votes contre et une abstention n’ont pas empêché la délibération de passer. Et Jean Grenet de délivrer des nouvelles fraîches : « Le prochain contrat de plan État-Région (46 millions d’euros) tiendra compte de notre revendication […] sur la gare multimodale. Le président de la Région s’y est notamment montré favorable. » Pour les défenseurs du projet, c’est déjà ça.

 


 

Source : http://www.sudouest.fr/2013/12/21/la-lgv-ca-ne-paie-plus-1409192-3350.php

 

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