Une chose est sûre, le trafic sur la ligne Bordeaux-Hendaye a nettement diminué, surtout en terme de marchandises. © PHOtO ARCHIVES JEAN-DANIEL CHOPIN
Publié le 20/10/2014 à 06h00, modifié le 20/10/2014 à 08h52 par Olivier Darrioumerle
L’Observatoire des trafics montre que le nombre de trains diminue en gare de Dax, Bayonne et Hendaye. L’enquête publique a débuté partout, sauf au Pays basque.
Les enquêtes publiques de la LGV ont démarré le 14 octobre sur le tronçon Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Seul le Pays basque n'est pas concerné. « Le tronçon Dax-Espagne a été différé à 2030. Il n'est pas nécessaire d'engager une enquête publique maintenant », explique le sous-préfet, Patrick Dallennes.
Plusieurs considérations ont motivé le renvoi aux calendes grecques de la traversée du Pays basque par une nouvelle ligne ferroviaire. Le gouvernement avait différé la construction du tronçon Dax-Espagne pour des raisons financières. « Les priorités étaient fixées en fonction des besoins les plus urgents. La saturation de la ligne existante est aussi entrée en ligne compte, reconnaît le sous-préfet. Mais si les choses évoluent différemment, la situation peut changer. »
Loin de la saturation
Selon le dernier rapport de l'observatoire des trafics, datant du 26 juin 2014, seul le nombre de TER a augmenté (34,1 %) pour un nombre de voyageurs… équivalent ou en progression, selon les chiffres contradictoires de diverses sources. Difficile de faire la part du vrai et du faux dans ces chiffres.
Une chose est sûre, le trafic sur la ligne Bordeaux-Hendaye a nettement diminué, surtout en terme de marchandises. « Entre 2006 à 2012, le mouvement des trains toutes activités a diminué de 10,4 % en gare d'Hendaye, 6,3 % en gare de Bayonne et 23,3 % en gare de Dax. » Le recensement des dernières années, 2011-2012, montre une diminution dans chaque gare d'environ 10 %, De l'autre côté des Pyrénées, le trafic a aussi baissé. « Entre 2006 et 2012, le nombre de circulations de trains toutes activités a diminué de 21,7 % en gare de Vitoria, 14,1 % en gare de Tolosa, 15,1 % en gare de Saint-Sébastien et en gare d'Irun. »
Un constat qui éloigne de plus en plus la date de saturation de la ligne existante Bordeaux-Hendaye. En 2006, le moment fatidique était prévu à 2025, Maintenant, c'est 2030. L'État mise sur l'arrivée de la LGV à Bordeaux pour augmenter le trafic en gare de Bayonne. « Le dossier a été refermé pour un moment, peut-être 30 ans, mais on sera vigilant, assure le sous-préfet. En effet, le tronçon Dax-Hendaye a été mis sous cloche par un arrêté ministériel de ‘‘prise en considération des études d'élaboration des lignes ferroviaires'', en date du 23 octobre 2013. La construction a été gelée jusqu'à nouvel ordre dans un fuseau de 500 mètres sur le tracé de la LGV. Le sous-préfet contrôlera que les quinze maires basques concernés ne délivrent pas d'actes d'urbanisme sur ces zones « sanctuarisées ».
L'État mise sur l'arrivée de la LGV à Bordeaux, puis à Dax, pour augmenter le trafic en gare de Bayonne. Les associations anti-LGV anticipent ce moment, où elles seront dos au mur. « Les enquêtes publiques ont débuté au Sud de Bordeaux, sauf chez nous, pour nous diviser, commente Victor Pachon, porte-parole du Collectif d'associations de défense de l'environnement (Cade). Mais nous ne lâchons rien, nous sommes solidaires. Ils prennent plus de précaution chez nous car les données ne sont pas favorables. Mais notre tour viendra. »
Source : http://www.sudouest.fr/2014/10/20/la-ligne-loin-d-etre-saturee-1709806-3350.php