Vendredi 1 Février 2013 Virginie Bhat
:Txingudi, Izadia, les Barthes de l’Adour, Errota Handia... Alors que demain la Terre célèbre la journée mondiale des zones humides, le Pays Basque organise quelques animations autour de ces zones essentielles à la vie. Le but : comprendre leur rôle au sein du cycle de l'eau. Car cette année, la journée mondiale a pour thème les zones humides et la gestion de l'eau.
On ne se pose même plus la question quand, sous le toit de sa maison, le robinet ouvert, l’eau étanche les soifs les plus pressantes. Mais pourtant, se souvient-on quelle est sa source ? Quel chemin a-t-elle parcouru avant de couler dans les éviers ? Quelle pollution l’a menacée alors qu’elle coule potable dans les verres ? Quelle place les zones humides tiennent-elles dans le cycle de l’eau ? Pour le rappeler cette année, la journée mondiale des zones humides a été placée sous le thème : « les zones humides et la gestion de l’eau ».
La France abrite 152 zones humides d'importance majeure
Vasières, prairies humides, marais et lagunes littoraux, simples mares... les zones humides prennent de multiples visages. Elles ont toutes des points communs : de l’eau au moins une partie de l’année, des sols hydromorphes (sols saturés en eau) et une végétation de type hygrophile, adaptée à la submersion ou aux sols saturés. Ou plus simplement, ce sont des milieux, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire.
Essentielles à la planète, l’homme se penche depuis plus de quatre décennies sur leur sort. C’est la raison pour laquelle, le 2 février 1971, de nombreux Etats ont signé une convention appelée Ramsar (1) pour assurer leur pérennité. Une convention ratifiée par la France en 1986.
Le réseau Ramsar comprend plus de plus de 2000 sites protégés, soit plus de 1,9 millions de km². Un réseau qui représente plus de 15 % des zones humides mondiales.
En France, Il n’existe pas à ce jour d’inventaire exhaustif des zones humides à l’échelle nationale. Pour autant, elle abrite 152 zones humides d’importance majeure (hors tourbières). Parmi ces sites, 42 sont classés d’importance internationale et représentent une superficie de trois millions d’hectares. Parmi lesquels, à deux pas du Pays Basque, le marais d’Orx. Un peu plus loin au nord le delta de la Leyre.
Les activités humaines menacent les zones humides
Depuis la création de la convention Ramsar, certaines zones humides ont disparu. Selon un dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (Pnue), la surface des zones humides a été réduite de près de 50 % au cours du dernier siècle.
En France, en dépit des mesures de conservation mises en place, la situation des zones humides est toujours préoccupante. Une étude (2) parue en octobre 2012 sur 152 zones humides relève que « selon les experts, plus de la moitié des sites ont été fortement ou partiellement dégradés entre 2000 et 2010. 28% des sites sont estimés stables et 14% améliorés. » En cause :
1° l’urbanisation, les loisirs, le tourisme, la prolifération des espèces invasives et le drainage pour tous les types de zones humides.
2° l’intensification agricole ou l’abandon de certaines pratiques agricoles (en particulier l’élevage) pour les plaines intérieures.
3° l’exploitation des granulats, l’intensification de l’agriculture pour les plaines alluviales.
Des animations au Pays Basque pour mieux comprendre les enjeux des milieux humides
« A contrario, les améliorations notées sont dues à la mise en place de plans de gestion, que ce soit par les collectivités, les conservatoires, dans le cadre de Natura 2000... » constate l'étude.
Or « Les zones humides sont l’infrastructure aquatique naturelle de la Terre, fournissant une source d’eau propre et stockant l’eau douce. Leur perte et leur dégradation intensifient directement les problèmes d’approvisionnement en eau et compromettent le bien être humain » rappelle l’Unesco associé à cette journée internationale des zones humides. Car outre des réservoirs de la faune et de la flore, les zones humides ont un rôle essentiel dans le cycle de l’eau : elles purifient et dépolluent l’élément. Elles régulent les débits des cours d’eau.
Pour mieux appréhender leur rôle et les enjeux de leur protection, plusieurs animations sont organisées ce week-end au Pays Basque. Le 2 février sur les vasières de Beltzenia à Hendaye, au cœur du Larla à St-Martin d'Arrossa, au parc écologique d'Izadia à Anglet (jusqu'au 3 février), à Bayonne, et la réserve naturelle régionale d'Errota Handia à Arcangues. Ou encore à Larrau pour découvrir les indices de présence des mammifères semi-aquatiques.
Et si ce week-end est trop chargé, le 6 février prochain, le Cpie Littoral basque propose une conférence sur les enjeux de l'eau dans le bassin de l'Adour à 18 heures. Et le 15 février, à Saint Jean de Luz, une sortie crépusculaire pour aller à la rencontre des espèces d'amphibiens présentes localement dans leur milieu naturel.
(1) La mission de la Convention, telle qu’elle a été adoptée par les Parties contractantes en 1999 et affinée en 2002, est « la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable dans le monde entier »
(2) Etude du Service de l’observation et des statistiques du ministère de l'Ecologie.
Source : http://www.xoriburu.info/Zones-humides-au-coeur-de-l-eau_a604.html