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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 07:23
L’urgence d’une capture du CO2 massive

 

Le samedi 8 août 2015 - 15:00 by Jean Zin

 

Comme tous les écologistes, je pensais qu'une modification de nos modes de vie et de production s'imposait pour éviter un réchauffement catastrophique, j'étais même plus radical que mes petits camarades dont le réformisme ne me semblait pas à la hauteur des enjeux. Malgré le ralliement tardif de Naomi Klein, qui débarque au dernier moment pour nous assurer que "Tout peut changer", il est bien difficile d'y croire. Il n'y a aucun signe d'un tel changement alors que le temps presse. Bien fou qui se fierait au fantasme toujours déçu d'une sorte de soulèvement mondial réorientant l'économie. L'économie se transforme à grande vitesse, au point qu'on peut dire que jamais période ne fut aussi révolutionnaire, mais à cause de l'accélération technologique et du déferlement du numérique, sans que nous y soyons pour grand-chose. Par contre, la prise de conscience de notre incontournable responsabilité du climat est plus lente et rencontre l'opposition d'intérêts puissants et de marchands de doute pernicieux.

 

Il faut bien avouer que l'évolution du climat est encore plus incertaine que celle de l'économie et qu'il est très difficile de s'en faire une idée claire entre quelques bonnes nouvelles et de très mauvaises qui s'accumulent. Ainsi, le ralentissement du Gulf Stream pourrait atténuer un peu le réchauffement en Europe. Le minimum d'activité solaire ("minimum de Maunder") prévu pour la prochaine décennie est plus difficile à évaluer mais devrait être minime (bien que pouvant augmenter la couverture nuageuse par augmentation des UV et des particules cosmiques). Pas de quoi nous rassurer dans l'état actuel des savoirs mais ces incertitudes n'aident pas à mobiliser et il n'est pas sûr qu'un catastrophisme sans nuance soit plus mobilisateur, pourtant l'existence de risques majeurs ne peut plus être ignorée. Même s'il y a une multitude d'inconnues, il ne s'agit pas de prétendre que le pire serait sûr mais il serait complètement irresponsable de minimiser les risques alors qu'on souffre déjà d'un réchauffement pourtant très loin de ce qui va nous arriver.

 

Cependant, même lorsque l'urgence en est reconnue, les engagements restent très insuffisants. On se rend bien compte que "la stratégie du choc" n'est pas l'apanage des néolibéraux. Y compris pour des enjeux aussi vitaux que ceux de l'écologie, il faut être sous le choc pour prendre des mesures radicales. Heureusement, les énergies renouvelables connaissent un développement prodigieux et deviennent assez compétitives pour n'avoir plus besoin de notre militantisme pour prospérer ni même de subventions aveugles (il faudrait plutôt se concentrer sur les goulots d'étranglements et les freins à leur développement). C'est un mouvement qui devrait s'accélérer et il se pourrait que les voitures autonomes électriques se substituent assez rapidement à notre parc automobile si polluant.

 

La grande révolution à venir des taxis autonomes devrait permettre, en effet, des avantages économiques et environnementaux significatifs, réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 63 à 82% par rapport à un véhicule hybride et 90% par rapport à un véhicule à essence. Près de la moitié des économies serait d'ailleurs attribuables à un dimensionnement adapté au nombre de voyageurs et si 5% des ventes de véhicules (environ 800 000 véhicules) étaient remplacées par des taxis autonomes, cela permettrait d'économiser environ 7 millions de barils de pétrole par an !

 

Il n'est pas vraisemblable pour autant que ces tendances soient assez fortes pour corriger une trajectoire qui s'oriente plutôt vers un dépassement assez sensible des 2°C (ce qui constitue déjà un réchauffement absolument désastreux). L'échec semble bien programmé. Entre des prévisions climatiques de plus en plus inquiétantes (même si elles sont controversées), des progrès technologiques continus permettant d'y faire face et notre impuissance à prendre des mesures à la hauteur des enjeux, il y a de quoi désespérer les écologistes les plus lucides et devenir des "climate defeatists".

 

Il serait malgré tout criminel de baisser les bras. Il faut incontestablement continuer à défendre une relocalisation de l'économie et sa réorientation vers le développement humain mais on est bien obligé de constater que les villes en transition ne représentent pas grand-chose (et ce n'est pas la fin du pétrole le problème mais qu'il y en a beaucoup trop encore!). Les incitations politiques sont capitales mais là aussi, plutôt décevantes en général. Même l'amélioration de l'efficacité énergétique ne tiendrait pas ses promesses. Notamment, remplacer des chaudières en état de marche, ou même des fenêtres, coûterait bien plus que cela ne peut rapporter (y compris en énergie). Par contre colmater les trous et remplacer les ampoules reste très positif. Le problème est la surestimation des gains, pas le fait que cela diminue plus ou moins la consommation (il n'y a pas d'effet rebond). Il n'y a donc pas de solution miracle et s'il faut sortir de la société de consommation autant que faire se peut (en passant notamment à une économie de la fonction ou de l'accès, avec l'achat de services plus que de biens), relocaliser en faisant des monnaies locales et des coopératives municipales, il est tout aussi indispensable de pousser les énergies renouvelables (pas le nucléaire heureusement sur le déclin) et réduire la consommation d'hydrocarbures. Même en ajoutant les effets de toutes ces politiques, le compte n'y est pas et il faudra donc aussi s'engager résolument dans la capture massive du CO2.

 

Il ne s'agit pas d'une alternative à quoi que ce soit mais d'un complément dont on ne pourra se passer. La capture du CO2 ne peut tout régler - ni sans doute l'acidification des océans, pourtant si alarmant, ni la fonte des calottes glaciaires réduisant la réflexion des rayons du soleil - mais elle nous permettra sans doute d'éviter le pire, en appoint à toutes les autres mesures prises. En fait, sans la capture du CO2, il y aurait effectivement de quoi sombrer dans le défaitisme le plus complet ou la panique la plus stérile. Si la panique pouvait être bonne conseillère, comme le croient la plupart des écologistes, ce serait une bonne chose mais ce n'est pas le cas. Dans ces conditions, condamner la capture du CO2 serait complètement contre-productif et même dangereux à retarder une mise en œuvre vitale à laquelle on devrait s'atteler dès maintenant. C'est le fait de s'assurer qu'on ne dépassera pas des seuils dangereux qui peut donner sens aux autres actions. Sinon, de toute façon, on s'expose à des géoingénieries bien plus problématiques, voire à une relance du nucléaire, car, à mesure que la situation s'aggravera, on ne pourra pas rester sans réagir.

 

Jusqu'ici, je dois dire que je n'imaginais pas que la capture du CO2 puisse avoir un impact significatif et on en parlait relativement peu (notamment dans les conférences sur le climat mais le GIEC y insiste désormais). C'est de découvrir les techniques envisagées qui m'a fait changer d'avis. Si j'ai toujours souscrit à la critique écologiste de ceux qui prétendent que la technique pourrait résoudre tous les problèmes pour justifier de ne pas s'en préoccuper, je trouve encore plus absurde de nier qu'une technique puisse résoudre un problème quand c'est le cas. Mon point de vue est sans doute déformé par le fait que je suis des recherches en cours et qu'il y a nombre de découvertes qui ne tiennent pas leurs promesses, mais quand les progrès viennent de toutes parts, il y a de bonnes raisons de penser qu'on ne pourra qu'avoir des techniques de plus en plus efficaces ; et, en matière de climat, on doit raisonner justement sur le long terme et non pas en se limitant à l'état actuel des techniques.

 

Une des techniques qui m'a le plus convaincu de la faisabilité d'une capture massive, peut-être à tort, c'est avec des "résines échangeuses d’ions", pouvant être produites massivement et à bas prix, pour extraire le gaz carbonique de l'atmosphère simplement en portant des charges négatives (anions) capables de fixer, par temps sec (dans les déserts?), une molécule de dioxyde de carbone à chacun de ses anions. Je ne sais si ce principe est réellement opérationnel mais ce qui m'a impressionné, c'est le fait que, selon le chercheur, il suffirait d'une centaine de millions de ces dispositifs (1.000 fois plus efficaces qu’un arbre) de la taille d’un container pour absorber nos émissions de CO2, ce qui semble bien à notre portée. Même si cette technique n'est pas la bonne, cela suffit à démontrer qu'on n'est pas dans l'ordre de l'impossible et qu'on devrait finir par y arriver. Dès lors, le plus tôt serait le mieux.

 

Une fois qu'on admet la possibilité de capture le CO2 à grande échelle, on en voit tous les avantages. D'abord de traiter le problème à la source au lieu d'en corriger les effets pervers, ce qui distingue la capture du CO2 de tous les autres projets, plus ou moins fous, de géoingénierie. Ensuite on peut voir quelque avantage à se constituer ainsi un stock pouvant être utile à beaucoup plus long terme pour repousser une nouvelle glaciation (puisque nous sommes au milieu d'une période interglaciaire). L'objectif premier devrait être de revenir aux niveaux antérieures de CO2, non pas que ce serait un optimum absolu (bien difficile à déterminer) mais pour stabiliser notre environnement actuel avec lequel la civilisation s'est bâtie (la CIA elle-même s'intéresse à la géoingénierie comme agent stabilisateur). Cette possibilité de capturer ou relâcher du CO2 nous fait entrer dans l'ère d'une homéostasie du climat entièrement nouvelle, ce thermostat global transformant d'une certaine façon notre planète en organisme vivant dont nous serions les agents régulateurs. On n'est plus cette fois dans la réaction à un événement mais dans la régulation de notre maison commune, laissant par ailleurs chacun libre d'agir à sa guise. Cette régulation aurait dû être idéalement celle de nos émissions mais, il est un peu tard et si celles-ci devront de toutes façons diminuer, le respect des objectifs en reviendra plus sûrement à un organe spécialisé, sorte de poumon de la planète, projet qui peut paraître à bon droit délirant mais qui semble inévitable - et ce n'est pas la première fois que les humains prendront la place des dieux après leur avoir volé le feu et cultivé la terre.

 

Les réticences que peuvent susciter la capture du CO2, notamment parce que cela irait contre les efforts de réduction, sont tout-à-fait déplacées et purement idéologiques. Il faut les dépasser pour ne pas perdre de temps et s'y engager immédiatement. Bien sûr, les résines ionisées citées plus haut sont loin d'être la seule technologie envisageable. D'innombrables procédés sont à tester et qui peuvent se compléter au lieu de miser sur un seul cheval. Cela va de nanoparticules en forme de ballon (buckyballs) à des arbres artificiels et toutes sortes de filtres. Des bactéries ou des algues peuvent être cultivées pour cela. Une étude suggère qu'il suffirait de couvrir 9% des océans avec des fermes d'algues pour capturer l'équivalent de la totalité des émissions de carbone actuelles de l'humanité. Il serait profitable aussi de convertir la matière végétale en biochar, etc.

 

Les procédés chimiques de capture du CO2 sont spectaculaires et variés, comme l'olivine écrasée (un minéral qui absorbe le CO2) ou de nouvelles formes de fabrication du ciment qui arrivent à un bilan négatif en carbone. Si tout le ciment du monde provenait de ces nouvelles méthodes de fabrication de béton capable de capter le CO2 de l'air au lieu d'en produire, près d'une gigatonne de carbone pourrait être capturée par an. Certaines technologies de pointe ont même le potentiel de transformer le CO2 en matière plastique ou en hydrocarbures.

 

L'intégration du CO2 dans les objets eux-mêmes, leur matière, constitue effectivement un bon moyen de le prélever de l'atmosphère. Tim Flannery plaide également pour le stockage sous la croûte océanique (trois kilomètres ou plus en dessous de la mer) préférable au stockage terrestre car la pression exercée par l'eau permet de comprimer le gaz et de le garder stable. Le stockage sous forme chimique, par exemple dans le basalte volcanique l’intégrant à la roche, me semble malgré tout plus sûr mais il souligne de façon très pertinente qu'il suffirait en tout cas de fixer le prix du carbone en fonction du prix de son stockage pour financer le système (il est vrai que le marché du carbone - abusivement appelé des "droits à polluer" car le seul droit à polluer est de brûler des hydrocarbures - a été un énorme fiasco mais donner un prix aux émissions de gaz à effet de serre est inévitable).

 

Il ne s'agit pas de se focaliser uniquement sur le CO2, la bombe méthane étant aussi, sinon plus, menaçante. Les études sont partagées sur le sujet mais la déstabilisation des hydrates de méthane des océans et la fonte du permafrost pourraient provoquer un réchauffement rapide et incontrôlable. Si le méthane reste moins longtemps dans l'atmosphère que le CO2, il a un pouvoir réchauffant 20 fois supérieur. Il est donc bien évident que plus on s'approchera du pic de température, plus il deviendra urgent de réduire les émissions de méthane en priorité (entre autres, d'arrêter l’exploitation des gaz de schiste responsables de fuites importantes. On nous parle aussi d'un riz OGM produisant moins de méthane, sans parler des vaches). Ceci dit, pour l'instant, la priorité reste la diminution du charbon, comme s'y engage Obama, sauf que le problème pourrait être simplement déplacé car la chute des prix que cela provoque encourage son exportation vers les pays pauvres...

 

Répétons que la capture du CO2 ne peut remplacer un ensemble de politiques (reconversion énergétique, économies d'énergie, relocalisation, durabilité, etc.) n'en constituant qu'un élément indispensable sans lequel les niveaux de réchauffement deviendront vite intolérables pour la plupart (même pour une bonne part des pays les plus froids qui verront leur environnement initial disparaître). L'intérêt général est celui d'une stabilisation (ce qu'on pourrait appeler la défense du monde vécu ?) alors qu'on en est si loin mais que seule la capture du CO2 pourrait éventuellement nous assurer. Pour l'instant, la conscience qu'on n'arrivera pas aux objectifs annoncés d'une limitation du réchauffement à 2°C gagne les esprits, suscitant un regain d'intérêt pour les techniques de géoingénieries mais, bizarrement, assez peu pour la capture du CO2 qui est pourtant à peu près la seule pertinente. Il est certain qu'envoyer une nuée des satellites pour nous protéger des rayons du soleil avec des miroirs fait un peu plus futuriste mais l'assombrissement du ciel pose de multiples problèmes, de même que la technique, considérée en général comme la plus crédible, consistant à répandre dans la haute atmosphère du soufre (ou même de l'acide sulfurique), tout comme le font déjà les volcans. Cela pourrait, entre autres, déclencher des réactions chimiques qui réduisent la couche d'ozone. Même si on le limitait aux régions les plus sensibles comme le Pôle Nord, cela aurait des conséquences immédiates sur les précipitations en Afrique par exemple. Il ne suffit pas de faire des calculs de coin de table pour prétendre que la géoingénierie, c'est facile. Il a même été proposé qu'un nuage de poussière fait à partir de la Lune ou d'astéroïdes soit répandu autour de la Terre pour bloquer le rayonnement solaire (des lasers suffiraient à pulvériser des roches de la Lune en poussière et 300 tonnes pourraient être ainsi répandus dans l'espace pendant 10 ans). Plus acceptable, sans aucun doute, on teste l'injection de sel de mer dans les nuages ​​marins pour augmenter la teneur en gouttelettes d'eau des nuages, ce qui fait qu'ils reflètent plus de lumière solaire (cloud brightening), ou bien on cherche à rendre les cirrus de la haute atmosphère plus transparents au rayonnement que renvoie la Terre dans l'espace en les ensemençant avec des substances (comme le bismuth tri-iodure) qui poussent l'eau à former des particules de glace afin de permettre à plus de rayonnement de s'échapper. Sinon, remonter les eaux froides des océans à la surface pourrait certes baisser la température au début mais aggraverait le réchauffement et le déséquilibre biologique ensuite. Certaines techniques plus locales (comme des bateaux générant des nuages ou même le simple fait de rendre nos toits plus réfléchissants avec juste de la peinture blanche) peuvent être utiles mais n'ont justement pas de portée globale.

L’urgence d’une capture du CO2 massive

 

Un des obstacles majeurs à ces projets de reconfiguration planétaire, c'est l'impossible gestion politique d'intérêts divergents, l'autre, c'est une cascade d'effets plus ou moins imprévisibles qui détruisent tout autant les milieux. Si on garde à l'esprit qu'on ne peut avoir d'autre but que de stabiliser nos conditions climatiques actuelles, seule la capture du CO2 répond au cahier des charges avec le minimum d'effets pervers. Les projets de terraformation, comme certains voudraient appeler la géoingénierie, ne sont que de la science-fiction faisant fi de la période d'adaptation nécessaire à ces utopies exigeant de gigantesques "destructions créatrices" avant d'éventuellement montrer quelques bénéfices. Une fois admis les limites du politique, qu'on ne se laissera pas griller sur place et que nos émissions restent trop élevées (n'ayant fait qu'augmenter jusqu'ici malgré les engagements pris), il faut bien admettre que la capture du CO2 reste la seule option raisonnable restante, et qu'il n'y a pas de temps à perdre pour s'y engager à grande échelle.

 

C'est donc bien la technologie qui pourra, peut-être, nous sortir de l'impasse, non par a priori dogmatique mais parce que l'énergie solaire et la capture du carbone ont la capacité effective de limiter les gaz à effet de serre (pas de tout régler, pas la perte de biodiversité notamment) mais, là aussi, le maillon faible c'est encore nous et notre incapacité politique à les mettre en oeuvre. Il ne s'agit pas de renoncer à influencer les politiques pour autant et déserter le terrain des institutions (dans une délégitimation de l'Etat qui sert un libéralisme débridé) mais juste de ne pas s'illusionner sur ce qu'il est possible d'obtenir dans l'état actuel du monde. Il ne s'agit pas non plus de renoncer à transformer un système de production à bout de souffle, en tirant partie de la révolution numérique pour le rendre plus soutenable et le réorienter vers le développement humain. Toutes les expériences alternatives peuvent y participer à leur petite échelle sans qu'on puisse se monter la tête à s'imaginer que cela suffira pour sauver ce monde en perdition. En fait, il faut faire feu de tout bois et appliquer, ce que Ludwig von Bertalanffy appelle l'équifinalité, ce qui est la propriété du vivant d'arriver à ses fins par différentes voies et différents moyens, mobilisant en parallèle toutes ses ressources tendues vers le même but jusqu'à ce qu'il soit atteint. C'est toute la différence de cette approche systémique avec les conceptions mécaniques ou paranoïaques (voire messianiques) de la société, intégrant notamment toutes les incertitudes qui restent, et sont considérables, empêchant un accord unanime mais pas de multiplier les initiatives et les angles d'attaque.

 

C'est en tout cas sous cette forme maladroite et insuffisante que notre espèce invasive, qui devrait atteindre bientôt son pic de population, entre véritablement dans l'Anthropocène. Nous voilà effectivement devenus responsables de notre planète, assumant à notre corps défendant la tâche surhumaine de stabiliser notre environnement, homéostasie guidée par l'information mais qui reste tâtonnante et plurielle. Il ne s'agit pas de modeler le monde à notre convenance, le passer au cordeau de notre rationalité plus ou moins défaillante, mais juste de réagir à l'information, faire ce qu'il faut faire, dicté par l'extérieur et par l'urgence, pour simplement persister dans l'être. Plus rapidement on en prendra conscience, mieux cela vaudra, notamment pour se décider à s'engager résolument dans la capture du CO2 sans rien céder sur le reste, l'extrémisme écologiste sur ce point se révélant aussi néfaste à nier la réalité que les négationnistes du réchauffement.

 

 

Source : http://jeanzin.fr/2015/08/08/l-urgence-d-une-capture-du-co2-massive/

 

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