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4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 11:20

 

 

08.10.2015

 

Le Conseil des ministres de ce mercredi 7 octobre a amorcé la suite du plan Ecophyto en adoptant une ordonnance sur les certificats d’économie de pesticides, censés inciter les distributeurs à réduire leurs ventes. Tandis que l’usage de pesticides n’a pas diminué en France depuis le démarrage du plan Ecophyto en 2008, cette ordonnance cacherait en fait un nouvel indicateur de suivi adopté sous l’impulsion du monde agricole et desagrochimistes, leur permettant de maintenir en l’état la consommation actuelle de pesticides. 

Donnez-nous notre dose de pesticides quotidienne

Donnez-nous notre dose de pesticides quotidienne

 

Si aujourd'hui les pesticides sont présents dans 95% des cours d’eau français, c’est qu’ils sont aussi présents dans notre quotidien, dans l’eau que l’on boit, dans l’air que nous respirons, et dans nos assiettes. Il faut ouvrir les yeux sur les conséquences pour la santé humaine, sachant que certains produits utilisés, comme le glyphosate, sont classés cancérogènes probables par l’Organisation Mondiale de la Santé.

 

Pour Adrien Brunetti, coordinateur du réseau santé de FNE, " La manipulation de pesticides par les agriculteurs est déjà reconnue comme une source de maladies professionnelles, allant de la dermatose à la maladie de Parkinson. Le plan Ecophyto répond à une urgence sanitaire et alimentaire qu’on ne peut pas cacher sous le tapis. "

 

Changer d’indicateur pour éviter de réduire ?

Le plan Ecophyto avait depuis son démarrage pour principal indicateur le NODU, fondé sur le nombre de doses vendues. Même imparfait, cet indicateur traduit bien l’usage des produits, et leur impact sur l’environnement. Sous l’impulsion d’une partie de la profession agricole, l’ordonnance adoptée hier s’appuie elle sur la quantité de pesticides, pondéré par la dangerosité des produits. L’appréciation des risques est complexe et peu fiable vue la diversité des molécules utilisées, des aléas de leur dispersion dans les milieux et de la diversité des espèces touchées. Par ailleurs, il est impossible de hiérarchiser les risques liés aux divers compartiments de l’environnement (eau, sol, biodiversité, air) ou encore à la santé humaine.

 

Pour Claudine Joly en charge du dossier pesticide à FNE, «Par leur nature, tous les pesticides sont dangereux. En utilisant un indicateur de risque, le gouvernement permet la substitution d’un produit par un autre et il contourne l’objectif de réduction qui est l’essence même du plan écophyto. Pour réduire les conséquences sur la population et les impacts sur les milieux, c’est l’usage des pesticides qu’il faut réduire. La priorité du plan Ecophyto devrait toujours être de mettre au point et diffuser largement des méthodes alternatives à l’usage des pesticides. Il faut s’appuyer sur l’ensemble des principes de l’agroécologie pour réduire l’usage globale des pesticides.. »

 

Télécharger ce communiqué en format PDF.

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. C'est la porte-parole d'un mouvement de 3000 associations, regroupées au sein de 80 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. Retrouvez-nous sur fne.asso.fr,Facebook et Twitter (@FNEasso).

 

 

Source : http://www.fne.asso.fr/fr/pesticides-au-lieu-de-soigner-le-malade-l-etat-remplace-le-thermometre.html?cmp_id=33&news_id=14467&vID=2146

 

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