Gard - Publié le 12/02/2016 à 16:16
Ouest-France avec agences
Gard. 46 personnes d'anciennes mines, contaminés aux métaux lourds | Infographie Ouest-France
Des taux anormaux d'arsenic, cadmium et plomb ont été décelés sur 46 personnes, dont des enfants. Tous vivent à proximité d'anciennes mines de fer et de zinc, dans le Gard.
Un dépistage avait été effectué, fin décembre 2015, sur la base du volontariat auprès de 675 habitants de cinq communes gardoises concernées par des activités minières (fer et zinc) qui ont pris fin en 1971. Bilan, parmi les habitants de Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille, Générargues, Saint-Félix-de-Pallières, Thoiras et Tornac, 46 adultes et enfants présentent des imprégnations en métaux lourds.
L'Agence régionale de santé (ARS), à l'origine de ce dispositif de surveillance sanitaire (lire en encadré), révèle, cette semaine, que « l'arsenic, le cadmium et le plomb » étaient effectivement présents à des taux bien supérieurs aux valeurs de référence.
Un lien avec la pollution des sols ?
« Pour l'instant on ne peut pas tirer de conclusion globale » sur un lien entre les imprégnations en métaux lourds et la pollution des sols à la suite d'une longue période d'activité minière, a toutefois détaillé la directrice générale de l'ARS Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, Monique Cavalier.
« Pour pouvoir tirer une conclusion globale, il faut une exploitation plus profonde et notamment les résultats des questionnaires sur les habitudes de vie et de consommation alimentaire des 675 personnes dépistées », a précisé une inspectrice de santé publique auprès de l'ARS, le Dr Béatrice Senemaud.
Une nouvelle campagne de dépistage à compter du 15 février
Pour le moment, l'ARS ne dispose que des premiers résultats biologiques, prises de sang et analyses d'urine, ayant permis d'identifier 46 personnes. Des habitants qui pourront bénéficier d'un suivi médical personnalisé, « en relation avec leur médecin traitant et les médecins spécialistes, toxicologues, neurologues, néphrologues du CHU de Nîmes », a précisé la directrice générale de l'ARS.
« Sur demande des habitants et d'un certain nombre d'élus, une nouvelle campagne de dépistage va être mise en place à compter du 15 février », a indiqué Didier Lauga, le préfet du Gard.
Dans un rapport rendu public en 2015, l'ARS a révélé des « teneurs en plomb et en arsenic élevées » et des « teneurs importantes en cadmium », entre Anduze et Alès, avant de décider de mettre en place une veille sanitaire pour les riverains de cinq communes. Selon l'ARS, la découverte de la pollution remonte à 2007, mais les riverains n'en ont eu connaissance qu'en décembre 2014.
