Cinq jours sans électricité. C'est ce que vivent depuis le 29 juillet 120 personnes, dont des migrants, résidant dans 54 logements sociaux à Tours (Indre-et-Loire). EDF les a plongés dans le noir après un contentieux avec le propriétaire au sujet de factures. Le litige pourrait avoir un lien avec le compteur Linky, selon une association de défense des migrants et de l'avocat du propriétaire, explique Metronews. "EDF a coupé le courant vendredi avec l'aide des forces de l'ordre que la préfecture a mises à sa disposition", dénonce l'association Chrétiens-Migrants dans un communiqué. 18 migrants, dont 11 enfants, répartis dans six studettes de l'immeuble, sont hébergés par cette association.
Lundi 1er août, une audience en référé d'heure à heure, une procédure plus rapide que les délais habituels, s'est tenue au tribunal de grande instance de Tours. La décision a été mise en délibéré au 3 août. "Les locataires sont en grande précarité et la coupure d'électricité pose des problèmes d'hygiène et de sécurité", a souligné l'avocat, Me Morin.
La facture annuelle augmente de 43.000 euros
Chrétiens-Migrants explique que tout part d'un litige opposant la SCRI ACF, qui possède les studettes, à EDF qui a fait grimper la facture annuelle de 16.000 à 59.000 euros. Une procédure judiciaire est d'ailleurs déjà en cours entre le propriétaire et EDF, qui réclame 20.000 à la SCI. Une audience est prévue le 6 septembre devant le juge des référés.
"EDF a procédé à la coupure en invoquant des dispositions contractuelles et les impayés, mais mon client conteste la facturation de la consommation, car le nombre de locataires n'a pas bougé depuis 10 ans", ajoute Me Morin, qui estime que le problème pourrait venir "d'erreurs d'un compteur Linky de première génération installé en novembre 2012". L'avocat réclame une expertise judiciaire indépendante du compteur.