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11 mai 2022 3 11 /05 /mai /2022 16:16

 

 

 

 

Publié le 4 mai 2022

Voici un intéressant document d’Arberoa Bizirik, d’Aiherra Bizirik et d’Arberoa Babestu sur la 5G, cheval de Troie de notre « nouveau monde ». La lutte qu’ils ont entamé contre un projet de Free est celle du bon sens contre une fuite en avant numérique vers des points cycliques indéfinis.

Une année de mobilisation anti-5G dans la vallée de l’Arberoue

C’était un lundi, le lundi 29 mars 2021 ; nous étions une trentaine de personnes réunies sur le sommet d’une colline surplombant la vallée de l’Arberoue.

Un appel avait été lancé dans le but de se retrouver là haut à midi pour faire bloc face à un projet d’antenne 5G de Free mobile.

Le temps exceptionnel ne nous a pas seulement donné des coups de soleil mais également les conditions parfaites à un rassemblement festif comme on sait les faire. Chacun avait apporté son pique nique, sa boîte de pâté maison, son pain, ses bières et bouteilles de vin. Les conversations partaient dans tous les sens mais un sujet principal dominait : la 5G, mais aussi tout son monde : ondes, écologie, politique, société, capitalisme, identité,…

La fête fût quelque peu perturbée vers 13h lors de l’arrivée du premier pion de Xavier Niel, patron de Free, un conducteur de travaux de la société Axian (sous traitant de Free) indéniablement gêné par la situation. Il semblerait qu’il n’avait pas l’habitude de trouver des opposants sur leurs chantiers.

L’échiquier se met en place au fur et à mesure que les ouvriers, responsables, huissier et gendarmes arrivent. Nous ne sommes pas beaucoup mais nous sommes tenaces, Free le comprendra vite. Renforcé par la presse, notre groupe est plus uni que jamais et malgré les
menaces et les tentatives de passages nous ne bougeons pas. Ils ont également essayé de nous faire changer d’avis en vantant les soi-disant bienfaits de ce nouveau réseau…

Une tentative de conciliation avait eu lieu deux semaines avant à la mairie de Saint Martin d’Arberoue en présence d’élus, de membres du collectif, du Collectif des Associations de Défense de l’Environnement (CADE), de représentants de la Fibre64 ainsi que de Free bien entendu. Il est évident que nous n’avions pas réussi à nous mettre d’accord.

Les responsables n’avaient pas l’air d’être au courant de cette entrevue et encore moins du fait que la commune avait voté un moratoire contre la 5G quelques jours auparavant.

Au bout de deux heures de « négociations » et devant le constat d’un sérieux manque d’organisation au sein même de leur entreprise, le chef de chantier décide de faire demi tour.

Le chantier est reporté ! Victoire !!

Comment nous sommes nous retrouvés sur cette colline ? Pourquoi ? Qu’est ce que la 5G ? Quels sont les problèmes liés à cette technologie ? Que pouvons nous faire contre elle ? Qu’est-ce que la 5G ?

Lors d’une réunion publique organisée par Aiherra Bizirik, José Lavictoire du CADE nous a présenté ce qu’était cette fameuse 5G.

La 5G est tout simplement la 5ème Génération de réseau de télécommunication mobile. Elle fait suite à :

  • 1G : appel
  • 2G : + possibilité d’envoyer du texte (sms)
  • 3G : + accès à internet
  • 4G : internet plus rapide, visioconférences, streaming…
  • La 5G doit permettre de transmettre encore plus de données, encore plus
    vite.

Le but étant d’entrer dans les l’ère du « tout connecté » : internet des objets, voitures et usines autonomes, livraisons par drones,vidéosurveillance , reconnaissance faciale, métavers,…Les fréquences de la 5G s’ajouteront aux fréquences des générations précédentes.

Bien que la 2G soit vouée a être abandonnée dans lesprochaines années, la 3G et la 4G resteront toujours dans le paysage électromagnétique. Là où aujourd’hui les fréquencesutilisées pour la radiocommunication nedépassent pas 2,7Ghz, pour fonctionner, cette nouvelle génération sebasera dans un premier temps sur la fréquence 3,5Ghz. Cette fréquence est équivalente à celle de la WIFI domestique mais aussi, certes à des puissances plus faibles, à celle utilisée dans les fours à micro ondes.Pour toujours plus d’efficacité il est prévu de monter jusqu’à 26Ghz dansun futur très proche puis jusqu’à 70Ghz par la suite.

L’inconvénient avec les fréquences élevées est que plus on augmente lafréquence moins la portée est grande… Là où une antenne 4G à 700MHza un rayon d’émission de 3-4 km, une antenne 5G à 3,5Ghz n’émet qu’à1,5km. Il faudrait donc 3 fois plus d’antennes pour couvrir la même zone.Autre inconvénient, plus la fréquence est haute et moins le signal estpénétrant. Un simple arbre au feuillage bien fourni suffit à bloquer lesondes. Autant vous dire que les arbres ne seront plus les bienvenus sur nos sommets de montagnes…Pour un fonctionnement optimal il faudrait une antenne tous les 2 km en milieu rural et tous les 100m en milieu urbain (plus d’obstacles). Elles seront intégrées aux abris bus, panneaux publicitaires, lampadaires,… Unjoli brouillard électromagnétique !

Ces antennes différeront des autres également par leur fonctionnement. Une antenne 4G par exemple émet un signal dans toutes les directions,les ondes recouvrent l’intégralité de la zone bombardée. Une antenne 5G utilisera la technologie MIMO (Multiple Input Multiple Output) et sera en réalité composée de tout un tas de mini antennes qui orienteront le signal directement sur l’appareil demandeur de réseau. Les ondes serontdirigées exclusivement sur la personne qui souhaitera utiliser l’itinérance de données.Petite nouveauté de nos ingénieurs en télécommunication : un appareil réceptionnant la 5G se verra également offrir un nouveau rôle, celui d’émetteur, car chaque téléphone ou tablette sera également lui-même une mini antenne 5G. Le but étant de se connecter à absolument tout. Elle doit être capable de connecter des millions d’objets au kilomètrecarré.La 5ème génération de réseau est bien une révolution technologique car elle va complètement changer l’usage du numérique et nos modes de vie.En bien ou en mal ? À vous de juger.

Suite à cette réunion, le collectif Arberoa Babestu, fraîchement créé dansle but de s’opposer au projet d’antenne Free mobile à Saint Martind’Arberoue et l’association Aiherra Bizirik, ont pris la décision de travailler ensemble sur la problématique de la 5G sous le nom d’Arberoa Bizirik.Cette collaboration a permis d’entamer un programme de sensibilisation plus important au niveau des deux villages mais également sur Isturitz où une antenne 4G venait d’être installée. Qui dit 4G dit sans aucun doute future 5G !

Nous avons rédigé et distribué des tracts aux villageois, fait passer des pétitions dans le but de demander aux mairies de voter un moratoire sur l’installation d’antennes (qui a été voté par les 3 mairies), organisé une seconde réunion publique d’échanges avec le collectif Stop Linky-5G Ez souletin, et finalement nous avons appelé au rassemblement le 29 mars pour bloquer le début du chantier.

Bien que le chantier fût bloqué nous savions très bien que les sbires de Xavier n’abandonneraient pas en si bon chemin. Nous avons profité de cet élan pour garder nos forces en action afin de continuer notre combat. Durant les mois qui ont suivi nous étions donc attentifs à ce qui pouvait se passer dans le monde de la 5G ; à l’affût du moindre article, communiqué d’association, décision politique, moratoire, … ce qui nous a permis de nous construire une bonne base documentaire et de peaufiner nos
connaissances en la matière.

Nous avons également pu nous exprimer à travers différents articles, notamment un constatant l’inaction de la Communauté d’Agglomération Pays Basque sur ce sujet et le refus de faire voter un moratoire aux conseillers communautaires par la vice-Présidente chargée de la transition écologique. Adieu Martine, Agur Mme Bisauta !

Une cuvée de bière a également été brassée par nos soins afin d’aider à
financer notre lutte.

1er septembre branle-bas de combat !!!

Nous avons reçu l’information d’un futur redémarrage (ou démarrage) du chantier au mardi 02 novembre 2021.

Deux mois tout pile pour organiser la riposte à la deuxième vague. Hasard de calendrier le 1er novembre étant férié nous avions la chance de pouvoir profiter d‘un long week-end pour asseoir notre lutte. Il a été prévu d’organiser différents évènements tout au long du week-end : conférences, assemblées générales, concerts, repas, pour finir par une occupation de chantier.

Les mois de septembre et d’octobre ont été rythmés par de nombreuses réunions, opérations de collage d’affiche, de déploiement de banderoles et appels au rassemblement dans les médias.

Quel est l’impact environnemental de la 5G ?

Samedi 30 octobre, le week-end démarre par une conférence sur l’impact environnemental de la 5G. Dabid Martinez, activiste et blogueur pour le journal Argia nous a permis de mieux comprendre l’impact de la 5G et plus largement du numérique sur la nature. La pollution numérique est bien trop souvent oubliée des débats écologiques, pourtant elle est bien plus importante que ce qu’on peut penser !

Quelques exemples concrets pour s’en rendre compte :
– À lui-même,le numérique représente 4 % (en 2019) des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Cela représente l’équivalent d’1,5 fois la pollution engendrée par l’ensemble du trafic aérien mondial ! Les prévisions pour 2030 seront, notamment à cause du développement de la 5G, de l’ordre de 8 %.

– Si internet était un pays il serait le 3ème plus gros consommateur
d’électricité mondial derrière les États-Unis et la Chine.

– 1 mail envoyé = 1 h d’ampoule allumée soit 10g de CO2, c’est la quantité qu’un arbre peut absorber en une journée. Avec une pièce jointe cela passe à 19g de CO2. Envoyer 20 mail par jour pollue autant que de parcourir 100km en voiture.

Chaque année plus de 300 milliards de mails sont envoyés…
– La consommation mondiale de streaming vidéo émet 300 millions de tonnes de CO2 dans le monde chaque année. Regarder une heure de vidéo consomme autant d’électricité qu’un réfrigérateur pendant une année.

Comme dit précédemment, pour que la 5G fonctionne, le nombre d’antennes va exploser et avec elle la consommation électrique. Les développeurs de la 5G nous affirment pourtant qu’elle sera moins énergivore que la 4G. Ce serait théoriquement le cas dans une situation donnée.

Imaginons une personne souhaitant se connecter à internet pendant 5 minutes. Une antenne 4G arrose la zone à longueur de temps ; avant que la personne ait besoin d’internet, pendant et continuera après. Avec la technologie MIMO de la 5G, l’antenne est sensée émettre seulement lorsque la personne a besoin d’internet, en l’occurrence ici 5 minutes.

Même si la puissance électrique nécessaire à faire fonctionner la 5G est plus importante que pour la 4G elle est sensée être moins souvent activée, donc moins énergivore. Ça c’est sur le papier … car ce type d’exemple repris par les pro 5G occulte le fait que la consommation de données mobile augmente chaque année (10 fois plus en France ces 5 dernières années) et que la mise en place de ce nouveau réseau et de son monde ultra connecté ne feront qu’augmenter encore plus le volume de données consommées.

Autres soucis avec ce nouveau réseau : incompatibilité des appareils. En effet un téléphone qui a été conçu pour la 4G ne fonctionnera pas en 5G. C’était déjà le cas entre les générations précédentes, mais aujourd’hui il a été recensé (en janvier 2022) 8,12 milliards de mobiles en circulation, c’est plus que le nombre d’êtres humains sur la planète (7,91 milliards) ! Alors imaginez s’il fallait changer l’intégralité de ces appareils…

La production d’un smartphone est ultra-consommatrice de ressources. 70Kg de matières premières sont mobilisées pour produire un seul smartphone, lui même composé de 50 à 70 matériaux différents. Bien évidemment ces matériaux ne proviennent pas du même endroit et il est estimé à 4 fois le tour du monde la distance parcourue par un portable durant sa production (conception aux États-Unis, mines en Afrique et en Amérique du Sud, fabrication des composants en Asie, États-Unis, Europe, assemblage en Asie du Sud Est, distribution partout dans le monde). L’extraction des métaux et terres rares utilisés est un vrai désastre écologique. D’énormes quantités d’eau sont consommées dans les mines et cela au dépens du besoin en eau des populations locales. Des produits chimiques sont utilisés pour l’extraction et la séparation des métaux, notamment de l’acide sulfurique, et sont bien souvent relâchés directement dans la nature chargés en métaux lourds.

Cette pollution pénétrant les sols est inaltérable par le vivant et se retrouve donc dans tous les maillons de la chaîne alimentaire. Soit dit en passant c’est aussi le cas pour batteries des voitures électriques « écologiques ». Cette pollution n’est pas visible pour les populations occidentales car les mines se trouvent essentiellement en Afrique, en Amérique du Sud et en Chine… On ne fait que déplacer le problème.

Pour en finir sur le côté écologique il ne faut surtout pas oublier l’impact des data centers, ces énormes fermes de serveurs informatiques qui stockent toutes nos données, qui stockent internet. Lors de leur fonctionnement les composants de ses serveurs chauffent, or l’inconvénient est qu’ils n’aiment pas du tout la chaleur. Il est donc impératif de refroidir le bâtiment, ce qui consomme une quantité phénoménale d’énergie. Un data center de 10 000 m² consomme autant d’électricité qu’une ville de 50 000 habitants. On en dénombre aujourd’hui environ 5000 dont certains d’une taille dépassant l’imaginaire comme celui de Langfang en Chine d’une superficie de 600 000 m², 60 hectares de super-ordinateurs !!!!

Même si certaines entreprises essaient de réduire l’impact environnemental en utilisant de l’énergie renouvelable ou en construisant leurs serveurs dans des zones froides (Sibérie, Pays Nordiques) la majorité des data centers dépendent encore d’énergies fossiles, notamment de centrales à charbon.

À la suite de cette conférence nous nous sommes réunis autour d’un verre pour digérer toutes ces bonnes nouvelles sur l’avenir de notre planète. Cela a été l’occasion de faire connaissance avec les personnes présentes, de les inviter à continuer le week-end à nos côtés, et de croiser quelques têtes connues comme celles d’un collectif anti-antennes de Beyrie qu’on avait déjà rencontré et de faire un point sur nos combats respectifs.

Le lendemain était consacré à la mise en place de la journée du lundi où deux conférences, des repas et des concerts devaient avoir lieu. La bergerie est devenue notre QG, salle de conférence, cantine et même dortoir. La parcelle à côté a été préparée à accueillir le petit chapiteau où se seront tenus les concerts grâce à la mise en place d’un mur de boules de foin pour le protéger tant bien que mal du vent d’ouest qui balaye quotidiennement ces sommets.

Le soir nous avons accueilli autour d’un repas Matthieu Amiech et sa famille, invité à tenir la première conférence le lendemain matin. L’impact sociétal Le temps n’étant pas avec nous le matin pour assurer la randonnée prévue au programme (occasion de découvrir l’environnement qui serait impacté par cette antenne et de montrer les autres luttes qui ont eu lieu sur la vallée, notamment celle qui a permis de faire échouer un projet de carrière sur le massif d’Eltzarruze), les personnes présentes en ont profité pour nous donner un coup de main pour les préparatifs et ont commencé à investir et à prendre leurs aises dans la borde en attendant le début de la première conférence.

10h début de la conférence. Une quarantaine de personnes étaient réunies autour de Matthieu Amiech qui nous a permis d’exploiter les dérives sociétales que pourrait engendrer une telle technologie.

En effet le numérique est de plus en plus présent dans nos vies et devient même indispensable dans certaines situations (déclarations administratives par exemple, certains restaurants n’ont même plus de cartes et il faut flasher un Qr code pour pouvoir voir le menu). Il s’immisce dans les moindres recoins de notre quotidien jusqu’à en devenir la norme, même les compteurs électriques sont maintenant connectés à internet.

Avec la 5G et son internet des objets, absolument tout pourra être connecté. Des petits objets les plus absurdes comme le marque-page connecté qui vous envoie un sms au moment où vous reprenez votre livre pour vous dire à quelle page vous êtes, à l’électroménager connecté comme le frigo intelligent qui pourra de lui-même créer une liste de courses en fonction des produits manquants et de nos habitudes, l’envoyer directement au supermarché le plus proche où des robots se chargeront de préparer la commande et de la remettre à un drone Amazon qui la livrera directement devant notre porte.

Tout cela pose évidemment le problème de la cyber sécurité car pour fonctionner et s’adapter à nos habitudes ces objets auront besoin de connecter énormément de données personnelles. La collecte de ces données et la revente de celles-ci par et à des entreprises privées est le nouvel eldorado mondial, c’est le big data. Pour les grosses multinationales nous sommes avant d’être des humains des portefeuilles sur pattes, des consommateurs. Alors les moindres informations nous concernant valent de l’or. D’où l’intérêt pour elles d’investir au maximum notre vie quotidienne en nous « facilitant » la vie notamment grâce à la domotique (maison automatisée) ou à toutes ces applications gratuites.

Mais attention rappelez-vous bien que si c’est gratuit c’est que c’est vous le produit… Ce développement ne s’arrêtera pas simplement au simple foyer car l’objectif de la 5G est également l’avènement des villes intelligentes ou smart-city. Ces villes nous sont vendues comme écologiques (gestion des ressources énergétiques et des déchets par l’intelligence artificielle, lampadaires automatiques, voitures électriques), fonctionnelles (gestion de la circulation des voitures et transports en commun autonomes, livraisons par drones) et sécuritaires (vidéo surveillance, reconnaissance faciale).

Ceci est bien joli sur le papier mais comme vu précédemment au niveau écologique la numérisation de nos vies ne fait que déplacer le problème. Au niveau de l’automatisation induite par l’intelligence artificielle, un grand nombre d’emplois seront détruits… Les industriels voient la 5G comme une réelle opportunité pour l’automatisation des chaînes de productions dans les usines, les entrepôts, et les administrations. Quant à la vidéo surveillance et la reconnaissance faciale elles représentent une dangereuse porte d’entrée
à un contrôle total de la population. On pourra tout savoir de nous (localisation, habitudes, régime alimentaire, religion, orientation sexuelle et politique, …) et ce 24/24h.

Pas le moindre de nos mouvements n’échappera à l’oeil d’une caméra ou à l’écoute d’un micro. Ceci dépassera même la vision de Georges Orwell dans son roman «1984» (publié en 1949). « Big Brother is watching you ! ».

Ces villes intelligentes sont la porte d’entrée de l’autoritarisme numérique comme en Chine avec son « crédit social ». Chaque habitant se voit remettre un score, un nombre de point. Tant que la personne va dans le sens du régime en ne commettant aucune infraction et en étant un « bon citoyen » elle pourra vivre « librement ». Mais si elle commet une infraction (repérée par une caméra, un micro, un modérateur sur internet, et traité par l’intelligence artificielle) son nombre de points se verra débité du nombre de points en lien avec la gravité de son infraction. Si sa note devient trop basse elle se verra retirer des droits et libertés (accès à certains endroits, sanctions administratives, accès à l’emploi, inscription à certaines écoles, impossibilité de voyager,..) et se verra inscrit sur liste noire et afficher en place publique, dans les halls de gares par exemple. Pour regagner des points l’individu devra prouver qu’il est bon citoyen, mais il pourra également en regagner en dénonçant les mauvais comportements de ses concitoyens.

Imaginez un peu ça chez nous. Un monde où l’on devrait montrer patte blanche pour pouvoir entrer dans un restaurant, un transport en commun ou encore pire dans un lieu culturel… Où seront nos libertés dans un monde où tout ce qui fait de nous des humains sera stocké sous forme de données dans d’énormes bases de données et pourra être utilisé à tout moment contre nous ? Serons nous toujours des humains ?

Midi, c’est l’heure de déjeuner tous ensemble et de se rappeler que nous sommes encore bien vivants. Nous faisons le point sur la journée, sur l’avancement des préparatifs pour la soirée, des gens partent et d’autres arrivent.

Matthieu mets en place son stand pour présenter les livres des Editions de La Lenteur et les manifestes de l’association Écran Total dont il fait partie.

La journée n’a pas aiguisé seulement la curiosité des citoyens mais également celle des forces de l’ordre qui viennent vérifier que tout se passe bien et que nous ne sommes pas en train de réunir une armée.

Qu’en est-il par rapport à la santé ?

L’après midi les groupes de musique commencent à arriver, mettent en place leur matériel et effectuent les balances tandis qu’Asier Arregui s’installe dans la bergerie pour sa conférence sur l’impact sanitaire de la 5G.

On le sait déjà, les ondes sont à l’origine de nombreux débats quant à leur impact sur la santé. En effet les longueurs d’ondes utilisées pour la télécommunication pénètrent facilement dans le corps. Même si les ondes de la 5G (à partir de 3,5 GHz) sont moins pénétrantes, un téléphone utilisant cette technologie collé à l’oreille, ou dans la poche n’aura pas de mal à faire passer son flux électromagnétique au travers du corps.
En traversant une matière, les ondes créent une agitation moléculaire. C’est le principe du micro-onde. Les ondes influent sur les molécules d’eau contenues dans la nourriture à chauffer et créent une agitation qui crée de la chaleur. Soit dit en passant le corps humain est composé à 65 % d’eau… Et plus la fréquence est haute plus l’agitation est grande. Donc
plus on augmentera les longueurs d’ondes des futures générations de communication plus leur impact sera dangereux. Ce désordre moléculaire serait à l’origine de nombreux cancers, dérèglements hormonaux, maux de tête, altération de la barrière hémato-encéphalique (protège le cerveau des agents pathogènes), troubles de la fertilité…

Des études démontrent également une similitude entre les fréquences des téléphones et celles des connections électriques du cerveau avec comme conséquences des troubles de la mémoires, de la concentration, de l’apprentissage, du sommeil…
Bon nombre d ‘études démontrent la dangerosité de ces ondes sur la santé mais les seules écoutées par les gouvernements sont celles qui vont dans leur sens… Notamment celle de l’ANSES qui conclue qu’il n’y a « pas de risques nouveaux pour la santé » avec le déploiement de la 5G.

L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ) est comme son nom l’indique un organisme public et dont le directeur général est nommé par le président de République. Pas sûr qu’il ne soit vraiment impartial… C’est d’ailleurs eux qui continuent d’autoriser l’épandage de pesticides nocifs en France. Une antenne émettant un champ magnétique modifie forcément le milieu dans lequel elle est implantée. Si comme le disent les études approuvées par l’État les antennes ne sont pas nocives alors pourquoi il est interdit d’en ériger de nouvelles à côté d’écoles maternelles ou de crèches ?

Pourquoi ici le principe de précaution s’appliquerait et pas sur l’intégralité du déploiement de la 5G ?

Ces champs électromagnétiques n’influent pas que sur les humains mais sur tout le milieu environnant. On observe une réduction considérable du nombre d’abeilles dans les endroits concernés. Mais aussi des effets sur la migration des oiseaux, sur les chauves-souris ou sur les animaux d’élevage.

Petit point à part : sans parler d’effets directs de ces technologies sur la
santé. La 5G veut tendre vers le tout connecté et la numérisation de toutes les composantes de notre vie. La dépendance à internet et aux réseaux « sociaux » sera de plus en plus grande et entraînera avec elle encore plus de problèmes d’anxiété, de  harcèlement, de solitude et de dépression.

Le soleil commence à tomber, les premiers coups de guitares se font entendre et l’ambiance de la soirée se met en place. Cinq groupes sont venus pour l’occasion, pour soutenir le combat. Les jeunes du Ttattola Gaztetxea sont également là pour donner un coup de main à servir au bar.

Bientôt une centaine de personnes se trouvent sous le chapiteau, oscillant la tête au rythme de la grosse caisse.

Comme bien souvent lorsque la soirée traîne les discussions politiques arrivent et le « 5G » barré de rouge suspendu au dessus de la scène nous oriente la discussion. On se rend vite compte que la 5G est un sujet bien plus politique que ce que l’on ne croit. Bon nombre d’études sanitaires, climatiques et sociales montrent bien la dangerosité du déploiement de cette technologie. Alors pourquoi les dirigeants continuent son développement ? Alors que la demande d’un moratoire sur la 5G faisait partie des mesures de la convention pour le climat, que Macron s’était engagé à mettre en oeuvre, il décida de passer outre en dénonçant « un retour à la lampe à huile » et en qualifiant les opposants à la 5G de «Amish»… Après tout nous sommes habitués à ce qu’il emmerde les gens.

La 5G est un enjeu politique car au-delà du simple fait que cette technologie permette un contrôle de la population elle prouve également la puissance d’un pays. Celui qui prend le virage du numérique le plus vite aura un avantage sur les autres. La radiocommunication est une connexion au même titre que la fibre optique mais aussi qu’une autoroute ou qu’une LGV. Toujours plus vite, toujours plus forts ! C’est clairement un des principes fondamentaux du néo capitalisme ultra libéral. C’est donc un enjeu intra-étatique mais aussi international. Car le « toujours plus fort » marche aussi à une plus grande échelle. Huawei contre Ericsson et Nokia, Chine contre Occident, la nouvelle guerre froide…

L’entreprise chinoise (largement financée par l’état) qui fabrique les émetteurs s’implante partout dans le monde, tandis que les pays occidentaux refusent cette intrusion chinoise en optant pour des marques de chez eux.

Qui possède les données, possède la richesse. Big Data.

On se demande pourquoi nous ? Pourquoi vouloir mettre de la 5G sur un petit sommet de l’Arberoue pour arroser tout au plus 500 personnes ? Quel est le but ? En voyant ce problème plus largement on se rend compte que nous sommes juste sur leurs plans. Comme si nous étions partie intégrante d’un énorme jeu économique et de pouvoir.
Nous « petit » Pays Basque grignoté par deux ogres espagnol et français depuis des siècles, puis par des ogres américains, européens et chinois encore plus gros. En plein sur leurs tracés de conquête et de contrôle (LGV, 5G, gazoducs, autoroutes, nouvelles routes de la soie, …). Que pouvons nous faire ?

La réponse est simple. Continuer ! Continuer à faire ce qu’on sait faire, être nous même, se retrouver, réunir nos forces. Si nous étions là le 29 mars et ce week-end c’était pour contester le déploiement de la 5G mais pas que. Si nous étions là c’était surtout pour défendre notre terre, celle de nos ancêtres et des générations futures.

La brigade de Free est revenue le lendemain, nous étions 70 à les attendre.

Et devinez quoi …… ils ont fait demi tour !

Affaire à suivre. Ikus arte !

Version en euskaraz

 

 

 

Source: https://www.cade-environnement.org/2022/05/04/une-annee-de-mobilisation-anti-5g-dans-la-vallee-de-larberoue/

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