Huit employés volontaires d'une société de marketing ont désormais une puce électronique dans leur chair. Une pratique qui peut inquiéter.
Il n'ont plus besoin de badge ni de clé. Huit employés de NewFusion, une société marketing numérique de Malines (Mechelen, en flamand) près d'Anvers (Belgique), accèdent désormais aux locaux de leur entreprise grâce à une une puce sous-cutanée, selon le site du «Soir». Une pratique qui suscite des inquiétudes sur de possibles dérives notamment pour le respect de la vie privée.
Six personnes s'étaient portées volontaires en décembre pour cette expérience alors largement relayée par les médias flamands. La puce, un microprocesseur qui fait la taille d'un grain de riz, est insérée entre le pouce et l'index, comme le montrent les photos dans le tweet ci-dessous. Elle est poussée sous la peau à l'aide d'une grosse aiguille placée dans une sorte de pistolet.
Chaque puce, d'une valeur de 100 euros environ, contient des données personnelles du porteur. Si vous placez un smartphone devant, vous pouvez transmettre vos données de contact immédiatement à quelqu'un», avait expliqué sur le site de 7sur7, le porte-parole de NewFusion, Vincent Nys.
«Fliqué au plus profond de sa chair»
«L'idée est venue d'un collaborateur qui oubliait souvent son badge», avait-il poursuivi, qualifiant l'initiative de «ludique». L'utilisation de la puce n'est pas inscrite dans un règlement de travail car l'entreprise n'a pas de représentation syndicale. La société de marketing n'a pas non plus suscité d'avis juridique.
«C'est un réel danger, a estimé Alexis Deswaef, président de la ligue des Droits de l'Homme sur la RTBF. On flique dorénavant les employés au plus profond de leur chair. C'est un outil de contrôle total. On peut savoir à quelle heure l'employé a commencé son service, quand celui-ci a pris sa pause cigarette. On analysera ensuite s'il est assez productif ? Que fera-t-on de cette collecte de données ? Dans le futur, braderons-nous un peu plus nos droits à la vie privée pour plus de sécurité ou de confort ?»