Mardi 2 mai 2017 par François Jarrige
Karl Marx, quelqu’un qui s’y connaissait, écrivait en 1853 : "La vapeur et l’électricité conspirent contre le statu quo". On a peine à l’imaginer, mais en effet, avant la vapeur et l’électricité, l’énergie hydraulique motorisait des milliers de fabriques en Europe (par exemple à Tourtre, dans le Vercors, des moulins, scieries, soieries). Faut-il souligner que Marx était tout-à-fait favorable à l’utilisation de la vapeur, de l’électricité, et au bouleversement du statu quo. C’est-à-dire, au développement des forces productives et par conséquent, in fine, au bouleversement des rapports sociaux.
L’histoire de l’utilisation de l’électricité retient qu’elle fut d’abord produite et employée localement, et non pas en réseau. Qu’il y eut quelques réticences, quelques résistances à sa généralisation.
François Jarrige, historien des "briseurs de machines" à l’université de Bourgogne, résume dans ce texte la trajectoire qui va de l’utilisation industrielle de l’électricité au compteur Linky et aux objets connectés. Il souligne que, contrairement à son image, la "Fée électricité" est "sale" - polluante et destructrice pour l’environnement.
Ce texte clair, concis et précis prolonge nos propres réflexions sur la société électrique, présentées dans "Le compteur Linky, objet pédagogique pour une leçon politique" (ici)
Le texte de François Jarrige est publié sur le site Alternatives agriculturelles