Un projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne est actuellement en concertation. La ligne devrait partir de la centrale nucléaire du Blayais, située au nord de Bordeaux, traverser le Médoc et le Golfe de Gascogne pour finir à Gatika, près de Bilbao. Pour le CADE, c’est un nouveau projet inutile qui pourrait nuire à l’environnement.
MEDIABASK|26/10/2017 10:05|0 commentaires le 26 octobre 2017
Pour le CADE, c’est un nouveau projet inutile qui pourrait nuire à l’environnement. ©Bob EDME
Le CADE a, comme à son habitude, repris les chiffres donnés par les autorités et fait ses propres calculs. Selon ces derniers, le projet est inutile. La France comme l’Espagne ont une capacité électrique excédentaire et une consommation stagnante depuis plusieurs années. En France, cela fait six ans qu’aucune augmentation de la consommation n’a été dénombrée d’une année sur l’autre. En Espagne, la consommation a même chuté de 11% entre 2008 et 2014.
Selon les documents du CADE, les capacités d’interconnexion actuelles entre les deux pays sont sous-utilisées. Les lignes déjà existantes suffiraient donc amplement à assurer l’importation et l’exportation d’électricité entre les deux pays. "À quoi bon dépenser 1,8 milliards d’euros dans ce projet ?" se demande Victor Pachon.
Au-delà de l’inutilité du projet, ce sont ses conséquences qui inquiètent aussi grandement les associations impliquées dans la défense de l’environnement. Car construire une ligne souterraine dans le Médoc demandera de lourds travaux qui pourraient remuer les métaux lourds présents en grande quantité dans certains cours d’eau et générer des pollutions éléctromagnétiques néfastes pour la santé des populations. Le projet de faire passer la ligne en sous-marin dans le Golfe de Gascogne commence à inquiéter les pêcheurs locaux.
Le problème de la centrale du Blayais
Autre conséquence prévisible : la centrale nucléaire du Blayais, qui alimenterait la ligne, est en fin de vie et devrait être démantelée d’ici quelques années. Les opposants craignent que ce projet justifie de rallonger la durée de vie de la centrale alors qu’ils militent pour un arrêt progressif du nucléaire.
Ce projet n’est que le premier d’une série de trois, dont un au Pays Basque. Dans les cartons de la RTE et de la CEE dorment deux autres idées d’interconnexion franco-espagnole, l’un entre Morcenx dans les Landes et la Navarre et qui impliquerait d’électrifier soit la côte, soit la vallée d’Arnéguy. L'autre partirait de Marsillon, près de Pau et rejoindrait l'Aragon.
Le premier projet est pour l’instant au stade de la concertation et le CADE entend peser sur le processus afin d’empêcher l'aboutissement de ce programme qu’ils jugent inutile et destructeur.
Pour rappel :
