Après une première tentative tombée à l’eau en 2017, la mairie d’Anglet a renouvelé sa demande de permis pour la construction d’un centre de secours central plage de l’Océan. Un projet "quasi-similaire" pour le Cade, qui craint un simple changement de nom pour pouvoir déroger à la loi Littoral.
Anaiz Aguirre Olhagaray|05/02/2019 11:00|0 commentaires Mis à jour à: 11:03
Pour le Cade, le poste de secours actuel est déjà le plus grand de toutes les plages d'Anglet. © Isabelle MIQUELESTORENA
La dénomination du nouveau projet et son coût jugé inutile ont conduit la commission Eau-Industries du Cade (Collectif d’associations de défense de l’environnement) à déposer un second recours gracieux le 29 janvier, auprès du maire d’Anglet Claude Olive. Alors que la première demande de la municipalité portait sur la construction d’un local associatif, la seconde consiste en la création d’un poste de secours central et de stockage de matériel.
Pour être conforme à la loi Littoral, qui règlemente de façon très stricte la construction dans une bande de 100 mètres au bord de l’eau, le projet doit "relever des services publics exigeant la proximité immédiate de l’eau". Les postes de secours entrent dans ce cadre, et l’enquête publique relative au second projet a abouti à une conclusion favorable. Mais le Cade reste vigilant : "Il en existe déjà un, et on ne peut en aucun cas appeler un ‘poste de secours central’ un bâtiment derrière la dune, dos à la mer", dénonce Pascal Burgues, responsable de la commission Eau-Industries.
Il soutient son propos en se référant au chapitre deux de la circulaire n°86-204 du 19 juin 1986 relative à la surveillance des plages et lieux de baignade d’accès non payant. "Le poste doit être installé au milieu de la zone contrôlée. Il tient compte de la topographie des lieux, des vues sur la plage ou plan d’eau et des commodités d’accès" y est-il précisé.
Contexte d’érosion du littoral
En 2017, la municipalité envisage la création d’un local communal pour les sauveteurs côtiers et les adeptes du handisurf. Après un recours gracieux rejeté par la mairie d’Anglet, Ideal (association de défense de l’Adour et du littoral, membre du Cade) dépose un recours hiérarchique auprès du préfet des Pyrénées-Atlantiques. Celui-ci conclut, comme le commissaire-enquêteur, à un avis défavorable au projet de construction. La mairie d’Anglet perd son procès au tribunal administratif de Pau.
S’appuyant sur les préconisations du Groupement public d’intérêt (GPI) Littoral Aquitain, Pascal Burgues suggère "d’utiliser des structures démontables en bois pour des raisons de préservation de l’environnement et pour faire face à l’érosion qui grignote petit à petit le littoral Aquitain". Pour le Cade, ce nouveau projet vient une nouvelle fois "miter" le littoral "pour justifier à terme l’effet ‘hameau’".