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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 09:16

 

 

 

 

 

Publié le 13 mai 2012


En découvrant les incroyables comestibles pour la première fois, plusieurs personnes ont posé la même question : mais si les fruits et légumes sont gratuits partout dans la ville de Todmorden, comment l’économie locale peut-elle s’en sortir ? Ou encore, que deviennent les maraîchers locaux ou les marchands de légumes ? Nous allons tenter de regarder de près cet aspect des choses essentiel, puisqu’il concerne l’argent et les revenus, ainsi que la richesse produite par ce nouveau mode de vie totalement transparent, éthique, solidaire et co-responsable.


En fait, la réponse est simple. Le processus des incroyables comestibles est un catalyseur. Il permet d’aider à opérer un changement de regard qui conduit à créer une autre façon de vivre harmonieuse, féconde et bienveillante. Les habitants quittent la croyance erronée que tout est séparé, divisé, et conflictuel pour survivre, et prennent conscience qu’en réalité, tout est relié et interagit. Par conséquent, du point de vue collectif, si vous agissez avec des intentions de dialogue, de respect de l’autre, sans jugement, en acceptant les différences de chacun, dans le partage et les coopérations à tous les niveaux, vous créez une nouvelle dynamique vertueuse, et donc, au bout du compte, une nouvelle économie vertueuse. Il y a une co-responsabilité de chaque co-créateur dans ce nouveau type d’échange.


Maintenant, qu’en est-il de l’économie locale des territoires de plus en plus nombreux qui font le choix de ce nouveau système ? Nous dirions, qu’avec ce nouveau regard et cette nouvelle façon d’agir individuellement et collectivement, il y a un changement complet du cadre initial qui offre de nouvelles perspectives inédites. Par exemple, il y a une quantité croissante de bacs de plantations sur l’espace public de Todmorden où on peut se servir des fruits et légumes gratuitement. Il est évident que la totalité des bacs de partage ne suffit pas à nourrir toute la population des 14.000 ou 15.000 habitants. Mais, grâce à l’action de ces bacs de partage, le catalyseur, les gens ont changé de regard, et de fil en aiguille, d’attitude et de comportement. Alors, chacun agit différemment dans son quotidien par la conscience qu’on est co-responsable et donc co-créateur du tout, c’est à dire de l’ensemble du système, de l’ensemble de la communauté locale. Il y a par conséquent un désir de plus en plus fort d’aider l’autre, car en aidant l’autre, on renforce toute la communauté, et donc soi-même.


Prenons un exemple concret pour illustrer la façon dont le changement s’opère. Vous avez un apiculteur qui produit avec ses abeilles une certaine quantité de miel dans une petite entreprise familiale locale. Cet apiculteur vit de son activité. Et avec les revenus du miel qu’il produit chaque année, il doit satisfaire les besoins de son foyer. Dans l’ancien système séparé, cet artisan va vendre son miel sur le marché de la commune. Cela ne suffit pas à écouler son stock. Alors, il va passer un temps considérable à aller de plus en plus loin de chez lui pour vendre sur les marchés des villages voisins. Cet apiculteur arrive ainsi difficilement à vendre au meilleur prix 30 ou 40, voire 50 % de sa production. Pour le reste, il va devoir céder son stock invendu localement à des distributeurs intermédiaires, à des prix très bas, où son miel partira on ne sait où.

 

Or, c’est « la vente obligée » auprès de ce distributeur qui fait que ce petit producteur abandonne sa marge bénéficiaire, le fruit de son travail. Et ainsi, comme de nombreux petits producteurs agissant dans le système de la compétition, il est toujours sur le fil du rasoir et a du mal à s’en sortir. Pendant ce temps, les habitants de sa commune qui n’ont pas acheté le miel au marché, représentant la plus grande quantité de la consommation locale dans les pratiques consuméristes de l’ancien système, vont se rendre dans des boutiques d’approvisionnement de chaines de distribution et acheter du miel produit, la plupart du temps, à des distances éloignées du lieu de fabrication, voire à l’autre bout du monde. Ce sinistre scénario se reproduit actuellement pour de nombreux artisans et petits producteurs locaux partout.


Dans le cas de la ville de Todmorden, ou de toutes les autres qui ont fait le choix de changer de pratique par ce changement de regard, on recherche tout ce qu’il est possible d’imaginer pour tendre vers un nouveau modèle vertueux reposant sur l’idée de produire et consommer localement. Fin 2011, après trois années d’expérimentation du processus Incredible Edible, un sondage a été réalisé auprès de la population de Todmorden pour connaître les évolutions de son mode de consommation. Les résultats sont sans appel, 83 % des actes d’achats des habitants privilégient les produits de la production locale. L’idée de l’autosuffisance alimentaire de la collectivité devient une perspective réalisable. Imaginez le gain pour chaque producteur local, comme notre apiculteur, lorsque tout, ou presque tout, est produit et consommé localement. L’apiculteur n’a plus besoin d’abandonner sa marge à des intermédiaires. Il retrouve une certaine sérénité, car il n’est plus en tension perpétuelle avec un avenir incertain, ni constamment sur le fil du rasoir. C’est pareil pour tous les autres fermiers, maraichers et artisans locaux. Il suffit de les écouter s’exprimer dans le reportage vidéo « Incredible Edible Todmorden ». On a changé de système.


Les commerçants locaux ne sont pas perdants non plus, parce que il y a un rééquilibrage des ventes. Ce qui est produit localement est privilégié par les clients qui sont devenus des consommateurs éco-responsables et solidaires à l’échelle de toute la collectivité. De plus, la collectivité locale qui était en déclin depuis une centaine d’années, retrouve une nouvelle dynamique car elle rayonne. On cherche des guides interprètes des langues du monde entier pour accompagner les visiteurs étrangers de plus en plus nombreux à venir à Todmorden pour comprendre comment une telle économie vertueuse est possible et applicable partout, seulement par le fait de changer de regard.


Nous tenterons tout au long de cette expérience des incroyables comestibles de partager sur ce site les exemples de plus en plus nombreux, ainsi que les témoignages d’acteurs qui deviennent les co-créateurs de cette nouvelle économie vertueuse basée sur le partage et la co-responsabilité.


Vous êtes toutes et tous les bienvenus dans cette belle expérience qui n’est plus du domaine de l’utopie, mais bien une nouvelle réalité pour de plus en plus de gens dans de nombreux pays, comme vous pouvez vous en rendre compte sur la carte géographique de localisation des incroyables comestibles dans le monde. Le lien de cette carte est ICI. Sur les onglets du menu horizontal du haut de page du site, vous pourrez prendre connaissance, pays par pays, territoire par territoire, communauté locale par communauté locale, que l’abondance partagée produite par les incroyables comestibles est bien devenue une nouvelle réalité pour de plus en plus d’habitants partout dans le monde, ou en phase de le devenir selon le choix des acteurs.

 

 

Par la transparence, la sincérité et l’intégrité, la confiance est restaurée. 

C’est la raison pour laquelle, les enfants sont nos guides.

Bien amicalement à tous,

François Rouillay

 


xxx

Si vous souhaitez faire la visite et découvrir la Green Route des incroyables comestibles sur le site, vous êtes cordialement invités à entrer par la grande porte, vous y êtes attendus en fête par les enfants et les citoyens jardiniers de l’abondance partagée. L’entrée se situe là où tout à commencé, c’est-à-dire à Todmorden, au Royaume-Uni.

Le lien vers la Parade Festive se trouve ICI.

 


 

Source: http://www.incredible-edible.info/?p=200

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