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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 21:28

 

 

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À partir de la semaine prochaine, un camion traversera le bourg de Laruscade toutes les dix minutes

et de plus gros engins de chantier arriveront, comme ici en Charente. (archives « so »)

 

Après l'accident mortel, les riverains du chantier de la LGV ont pu s'exprimer lors d'une réunion publique.


Publié le 27/10/2012 à 06h00


Par Jérôme jamet


Laruscade

 

Les camionneurs du chantier de la LGV ont été briefés. Et même formés, pendant trois heures au minimum, aux règles de sécurités. La première d'entre elles est le respect impératif du Code de la route, notamment dans le bourg de Laruscade où la vitesse est limitée à 30 km/h. « Mais nous ne pouvons pas être derrière chaque camion pour les surveiller. Cependant, nous vous invitons à nous faire savoir quand un camion fait une infraction ; il faudra nous fournir son immatriculation et préciser le moment et la route empruntée pour que l'on puisse le retrouver. »


Les responsables de Cosea, le groupement d'entreprises piloté par Vinci Construction en charge des travaux de la LGV, se voulaient les plus compréhensifs possible avec les habitants de Laruscade, lors d'une réunion publique lundi soir. Un exercice pas évident, face à un auditoire d'environ 90 personnes qui attendaient des réponses à leurs inquiétudes, avec, à l'esprit, l'accident et le décès d'un Ruscadien au début du mois, pris dans les roues d'un camion en plein centre-bourg.


De plus gros camions

Lors de cette opération de communication et de transparence, Patrick Germain, responsable du chantier sur la partie qui concerne Laruscade, n'a pas caché que les plus gros camions n'étaient pas encore arrivés. Et que la noria d'engins allait s'intensifier dès la semaine prochaine. « Il y aura, en moyenne, un camion toutes les dix minutes. Cela va durer pendant un mois ou deux, selon la météo. »


Après une présentation du chantier dans ses grandes lignes pour les mois à venir, un échange entre l'assistance et les responsables de Cosea s'est engagé sur des points précis de circulation. Comme au pont de Ferchaud où un miroir a été posé. La D22, qui sera coupée début décembre, avec une déviation prévue. À la Maillerie, où un bus scolaire a dû attendre qu'un camion manœuvre, laissant les enfants sous la pluie pendant un quart d'heure.


Le ton monte

Le président de la Communauté de communes, Alain Renard, propose de poser des bandes rugueuses dans les secteurs dangereux, une solution « simple et efficace » qu'approuve Cosea. « Si vous avez des endroits à nous signaler, on est preneurs », ajoute le concessionnaire.


Le ton est monté d'un cran quand des parents d'élèves ont évoqué la sécurité à l'entrée et à la sortie de l'école, qui donne directement sur une des routes empruntées par les camions du chantier. « Quand est-ce qu'il y aura de vrais trottoirs pour les enfants. La sécurité de nos enfants, ce n'est pas plus important que la LGV ? », interroge un parent. Le maire, Jean-Paul Labeyrie, s'agace : « Instrumentaliser un drame, on connaît la chanson... L'aménagement du bourg, il se fera, mais ce n'est pas l'endroit pour en parler. » Jacques Germain propose d'installer des barrières anti-émeute le long des trottoirs. « C'est mieux que rien. »


« Ce n'est pas acceptable »

Le sous-préfet Jérôme Burckel, qui participait à la réunion, s'est posé en juge de paix à la fin des échanges. Gratifiant « des élus responsables qui se sont fédérés en une association dans l'intérêt général ». Et sermonnant Cosea quand il annonce « qu'il y aura forcément des loupés » : « Les questions sans réponses, ce n'est pas acceptable. » Précisant par exemple « qu'un engagement doit être formalisé, avec des délais », concernant la réfection des chemins forestiers empruntés par les camions. Le sous-préfet a aussi moqué, gentiment mais fermement, les « gribouillages » présentés au public, représentant les cartes du chantier. « Il faut plus de pédagogie, vous en avez les moyens. »


À un Ruscadien en colère, dont le terrain frôle le chantier et qui lui demande comment faire valoir le préjudice pour la perte de valeur de sa maison, le sous-préfet lui répond laconiquement que ce n'est en aucun cas un préjudice, seulement une nuisance.


Quant au drame de Laruscade, Jérôme Burckel a reconnu que la configuration du bourg était difficile et que le temps de son aménagement n'était pas compatible avec celui des travaux de la LGV. En termes de solutions, il a promis une présence accrue des gendarmes pour sanctionner les infractions routières dans le bourg, la vitesse et le stationnement notamment. Et pour la sécurité des écoliers, il a proposé d'aménager les horaires de passages des camions en fonction de ceux de l'école.

 


Source: http://www.sudouest.fr/2012/10/27/une-cohabitation-difficile-862106-4723.php

 

 

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