Trois organisations du Pays basque nord engagées
contre les choix de fret de la SNCF. Photo : EITB
Rédaction - 07/01/2010 | eitb.com |
A l'appel de la CGT, du CADE et de Bizi, sera organisée à Bayonne le 6 février prochain une journée de mobilisation contre la décision de la SNCF de réduire son fret court, au profit de la route.
C'est à l'appel de la CGT Rail, du collectif de défense de l'environnement CADE et du collectif d'urgence sociale Bizi que, le samedi 6 février prochain, sera organisée à Bayonne (Pays Basque nord) une journée de mobilisation citoyenne autour de l'abandon programmé du "wagon isolé" par la SNCF, avec comme mot d'ordre : "La SNCF fait fausse route ! Gardons le fret sur les rails !"
En ligne de mire d'un nouveau plan national d'économie du fret, ce service de "wagon isolé" se doit de correspondre aux besoins de clients ayant des marchandises à transporter rapidement sur des distances courtes et moyennes, et permettre ainsi de ne pas demander aux seuls camions de répondre à cette demande.
"Toucher au wagon isolé est un contresens social et écologique", ont déclaré en chœur les trois organisations réunies pour la 1ère fois sur cet objectif commun.
De multiples contradictions ont ainsi été exposées, visant à démontrer que l'affaiblissement constaté de ce moyen de fret est largement imputable aux choix stratégiques de la SNCF qui l'a fortement dévalorisé, avant, aujourd'hui, de le déclarer moribond.
"Pour relier Toulouse à Pau, la fermeture de nombreuses services de fret sur ce tronçon de 200 km oblige aujourd'hui à passer par Paris, puis Bordeaux, puis Dax, puis Pau", expliqua le porte-parole du CADE, Victor Pachon, ce que confirme Peio Dufau, syndicaliste CGT : "De fait, avec ce détour, on arrive à des délais trop contraignants pour les clients qui ont plus vite fait de téléphoner à un transporteur routier".
A terme, ont-ils estimé, l'abandon de ce mode de fret jettera 1,2 millions de poids lourds supplémentaires sur les routes.
"Un décalage inacceptable entre les discours volontaristes à la tribune de Copenhague et les faits constatés", commente Marie Larzabal, porte-parole de Bizi, "qui confère à cette décision de la SNCF la responsabilité de devoir se justifier auprès de la société civile par ces choix qui l'engage".
Représentant 40% du fret total, le wagon isolé est remis en question par la SNCF parce qu'il induit un maillage plus serré du territoire, une plus grande masse salariale et, au-delà des investissements qui font défaut aujourd'hui, une révision de ses équipements.
"La rentabilité ne peut pas être le seul facteur qui doit guider la réflexion de la SNCF", estime Peio Dufau, "quand le wagon isolé crée du lien social et économique sur le territoire, alors que la LGV, par exemple, n'en créée que sur les seules agglomérations de départ et d'arrivée".
Contestant d'autant le choix univoque de cet investissement massif, couplé au passage à 3 voies de l'autoroute A65, les trois organisations prônent la sauvegarde d'un service public du wagon isolé, une réflexion sur les "transports indécents" mais également sur l'imputation réelle au transport routier de ses coûts externes de maintenance des routes, de pollution, et de de mise en sécurité.
"Le wagon isolé sur le rail s'impose comme une solution incontournable", ont-ils conclu.
Programme de la journée de mobilisation du 6 février, à Bayonne
14h30 : projection à l'Atalante du film "The navigators" de Ken Loach, sur les désastres sociaux de la privatisation des chemins de fer en Angleterre
16h30 : point de ralliement devant la gare de Bayonne
18h : conférence débat sur cette problématique, "où toutes les têtes de listes des Régionales, à l'exception du front national, seront invitées à donner leur position", précise Bizi
20h : concert de clôture
Plus de renseignements sur le site de Bizi