NOUVELLES DE MAI 2012 SUR L'INTERDICTION DE L'AUBERGINE TRANSGENIQUE AUX PHILIPPINES

La  Court Suprême a décidé d'arrêter la production de l'aubergine Bt aux Philippines, Greenpeace et les ONG s'en félicitent, les études scientifiques indépendantes ont montré  que l'aubergine OGM Bt, ainsi que le maïs Bt, avaient des effets significatifs sur le foie, les reins ou le sang.

http://www.gmwatch.org/index.php?option=com_content&view=article&id=13920    

Evaluation des études de Mahyco sur l'aubergine Bt en Inde par le Pr G.E Séralini - Janvier 2009

Le Pr Gilles-Eric Séralini a évalué pour la Cour Suprême de l'Inde les études de Mahyco qui demande la mise sur le marché d'un nouvel OGM, l’aubergine Bt. Il annonce que  « Cet OGM peut présenter un risque grave pour la santé des humains et des animaux et la mise sur le marché devrait être refusée en l'état ». Sa critique du dossier de Mahyco révèle des preuves évidentes au Régulateur Indien Apex (le GEAC) et à la Cour Suprême (cf Lire la suite). Le 14 janvier dernier, le GEAC a pris en compte cela et il n'a pas donné son autorisation à l'aubergine OGM.

Professor Gilles-Eric Séralini assessed for the Supreme Court of India Mahyco studies on Bt brinjal who claims the release of a new GMO: Bt brinjal. He announced "this GMO may present a serious risk to humans and animals health and the release should be refused in the state." His criticism of Mahyco studies reveals clear evidence to the Indian regulator Apex (the GEAC) and the Supreme Court (see Indian press release & especially summary in the full report below).

Indian Press Release, read more  

Full report (in English)

Article in Nature Oct. 2009 Answer to Nature by Prof. Séralini Nov. 2009

Minutes of the Workshop

En août 2008, après une bataille qui a duré deux ans et un ordre de la Cour Suprême avec un procès mené par la principale pétitionnaire Aruna Rodrigues et les co-pétitionnaires R. Baruah, P.V. Satheesh et D. Sharma, le GEAC a publié le dossier de Mahyco sur les tests de l’aubergine Bt et l’a placé dans le domaine public via le site Internet du Ministère de l’Environnement et Forêts. Pendant ce temps, le GEAC permettait des essais en pleins champs à large échelle avant la commercialisation de l’aubergine transgénique (Bt). L’aubergine est le légume « favori » et le plus important en Inde. Elle est très présente dans l’assiette du consommateur urbain ou rural, riche ou pauvre. Elle existe en Inde depuis plus de 4000 ans. Étant donné que l'Inde est également un Centre fonctionnel de l'Origine de l’aubergine, toute libération de cette dernière dans l'environnement pose un risque important de contamination des espèces sauvages sexuellement compatibles, et par conséquent peut nuire à la biodiversité, en plus de la contamination des variétés non génétiquement modifiées.

Le Prof. Gilles-Eric Séralini a été accrédité par GreenPeace Inde pour une évaluation qualitative des études de Mahyco. L’évaluation du Pr Séralini comprend les impacts sur la santé (a) et sur l’environnement (b), en particulier, le flux des gènes et la contamination environnementale, ainsi que les impacts sur les organismes « cibles » et « non cibles ».

Les trois points suivants permettent de remettre en question les études de Mahyco :

La bonne pratique du laboratoire a été sérieusement mise en doute car les études n'ont pas été authentifiées ni signées par les laboratoires, et la dernière découverte très surprenante et importante est que l’aubergine Bt a toujours fait référence dans les documents à la protéine Cry1Ac, il s’agit en fait, à la suite de l’examen rigoureux des caractéristiques moléculaires par le Pr Séralini, d'un transgène chimérique qui a été modifié « pour produire une toxine insecticide chimérique  mal connue contenant des séquences modifiées Cry1Ab et Cry1Ac ». En outre, dans les « tests de toxicité sur les insectes cibles et non cibles, cette toxine chimérique n’a pas été utilisée en tant que telle mais une toxine Cry1Ac impropre, certainement parce que ce contrôle était plus facile ».

Les points principaux :

Santé  

a - L’aubergine Bt produit une protéine dans ses cellules incitant une résistance à la Kanamycine, antibiotique bien connu. Ceci est typique de la première génération des OGM qui ont été créés sans prendre en considération ce problème. La résistance aux antibiotiques est reconnue pour être un problème de santé important à cause du développement grandissant dans les milieux des gènes de résistance aux antibiotiques. Il est inconvenant de commercialiser un aliment contenant un gène de résistance aux antibiotiques, puisque plusieurs compagnies de biotechnologies ont déjà développé des plantes transgéniques sans ces gènes marqueurs. « Il est possible que Mahyco ait acheté une ancienne technologie OGM inutilisée à la compagnie Monsanto ».

b - L’aubergine Bt n’a pas été correctement évaluée en terme de sécurité sur la santé et sur l’environnement. Dans les tests alimentaires, de nombreuses différences significatives ont été notées par rapport aux contrôles non Bt correspondants : l’aubergine Bt semble contenir 15% de moins kcal/100g, elle a une teneur en alcaloides différente et 16-17 mg/kg de toxine insecticide Bt mal caractérisée pour ses effets secondaires, et produite par la plante génétiquement modifiée pour faire cet insecticide. Chez les animaux nourris par cet OGM, plusieurs paramètres ont été affectés comme les cellules sanguines ou la chimie, avec des différences significatives selon la période de mesure dans l’étude, ou le sexe des animaux. Cela inclut la prothrombine (coagulation du sang), les paramètres biochimiques tels que la bilirubine totale (un indicateur de la santé du foie). La phosphatase alcaline a également été modifiée, ainsi que la consommation d’aliments et la prise de poids, la production de lait chez les vaches était de 10 - 14% plus élevée. Il y avait une augmentation de la production de lait et de la consommation de fourrage sec, comme si les animaux étaient traités aux hormones. Des rats nourris aux OGM avaient la diarrhée, consommaient plus d’eau, une diminution du poids des foies était constatée ainsi que de la taille, celle-ci étant relative à une diminution du poids corporel (voir le résumé pour plus de détails).

c – Ces différences bien souvent ne sont pas mentionnées dans les résumés des différentes expériences, mais sont « visibles » dans les données brutes. Elles n’étaient pas prises en compte pour un certain nombre de raisons, principalement parce qu’elles faisaient partie d’un éventail d’un large groupe « référence » (beaucoup plus grand que le vrai groupe de contrôles le plus proche). Ce groupe référence représente une large gamme d’aubergines et ne constitue pas une comparaison stricte. Ces déclarations que les différences observées ne sont pas de pertinence biologique ne sont pas étayées par les données présentées dans les tests alimentaires. De telles différences significatives soulèvent la question de la sécurité alimentaire et l’investigation de garanties plus approfondies.

« Tout cela rend l’aubergine Bt potentiellement dangereuse pour la consommation humaine. » --- Il sera également potentiellement dangereux de manger ces animaux qui ont été nourris aux OGM. L’aubergine Bt GM ne peut pas être considérée comme sûre, comme son homologue non GM. En effet, elle devrait être considérée comme impropre à la consommation humaine et animale. En outre, les plus longs tests de toxicité qui sont à seulement 90 jours ne sont pas en mesure d'évaluer les effets à long terme, comme le développement de tumeurs ou de cancers ".

Environnement

a – Les Organismes non cibles : Il est extrêmement grave que les études dirigées sur les impacts des Organismes non cibles soient lacunaires. Le Pr Séralini affirme : « Il est presque impossible par le biais de mesures de toxicité pour quelques espèces d'organismes non-cibles seulement, d’obtenir une vue suffisante des dommages possibles des écosystèmes déjà complexes, et qui d'ailleurs vont varier considérablement d'un endroit à l'autre en Inde. Les expérimentations sur la toxicité potentielle de l’aubergine Bt GM sur les organismes non cibles (tels que les papillons et papillons de nuit), sur les insectes bénéfiques et sur la santé du sol à long terme sont cruellement insuffisantes et ne donnent pas de garanties pour la sécurité environnementale concernant la culture de l’aubergine Bt GM. En effet, dans de nombreux cas, les expériences ont été considérées comme non pertinentes (par exemple, elles ne prennent pas en compte des effets indirects, tels que les effets dans la chaîne alimentaire). »

b - Les études sur les flux de gènes sont insuffisantes, en particulier en ce qui concerne la possibilité de contaminations des cultures voisines à l’aubergine GM.

c – Les études ont totalement négligé les autres voies de contamination (par exemple, les mélanges des semences), l’erreur humaine, etc.

"Sur la base de ces tests, l’aubergine Bt ne peut pas être considéré comme «sûre». On sait que les toxines Bt naturelles n'ont jamais été autorisées pour la consommation des mammifères. Celles qui sont artificielles ne devraient pas l’être non plus avant une évaluation sérieuse. Des effets significatifs en comparaison aux contrôles sont également constatés avec d'autres OGM tolérants au Roundup, et aussi avec au moins quatre OGM pour lesquels ces types d'essais ont été faits. Ils ressemblent aux effets secondaires classiques des pesticides en toxicologie, et ont également été observées pour le maïs MON810 produisant un insecticide et qui est présent en partie dans l’aubergine Bt, Cry1Ab ".---" L'autorisation de mise sur le marché de l’aubergine Bt, d’un point de vue environnemental, alimentaire (humains ou animaux) ou agricole, peut présenter un risque grave pour la santé humaine et animale, et elle devrait être interdite ".

L'expertise du Pr. Séralini dans ce domaine est largement reconnue. Depuis 9 ans, de 1998 à 2007, il a été membre de deux commissions d'évaluation des OGM avant et après la mise sur le marché, (les commissions du ministère français de l'Agriculture et le Ministère de l'écologie). En particulier, le maïs Bt MON810 a été jugé toxique après qu'il ait été approuvé par l'EFSA (Autorité européenne de sécurité alimentaire), à la suite de quoi, il est désormais interdit de le cultiver en France et est revu sérieusement par les autres pays de l'UE. Il a été expert pour l’Union Européenne dans le différend avec les Etats Unis et le Canada sur le moratoire OGM à l'OMC. (2003), et aussi pour le Comité européen pour la réévaluation des biotechnologies (2008). Son expertise en tant que toxicologue de renom et auteur est reconnue. Il travaille, entre autres, sur les effets des pesticides sur la santé.