Une vingtaine d'élus de l'association « Alternative LGV » étaient rassemblés devant la gare d'Agen, hier matin./Photo Morad Cherchari
Des élus du département, emmenés par le collectif « Alternative LGV » ont manifesté hier devant la gare d'Agen contre le projet de ligne à grande vitesse de Réseau Ferré de France (RFF).
Écharpes tricolores en bandoulière, un « convoi » d'une vingtaine d'élus du département - maires, conseillers généraux ou régionaux - a fait halte en gare d'Agen, hier matin, pour dire tout le mal qu'il pense du projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse, tel que le dessine Réseau ferré de France (RFF). Un projet auquel « Alternative LGV », cette association d'élus créée en février dernier, compte bien opposer le sien, autrement moins glouton en deniers publics (« un à deux milliards d'euros » contre huit environ pour le projet de RFF), et infiniment plus soucieux d'aménagement du territoire, résume Bernard Faucon-Lambert, le président de la communauté de communes du Val d'Albret, qui chapeaute l'association avec le conseiller général Raymond Girardi.
Appel à un cabinet conseil
Cette manifestation devant la gare d'Agen est déjà tout un symbole, puisque l'association prône un aménagement de la ligne existante en voie plus rapide. Et pour mieux faire entendre ses arguments, sans laisser à RFF le monopole de l'expertise technique, Alternative LGV a fait appel au cabinet Robert Claraco Conseil, spécialisé dans les questions de transports. Moyennant 80 000 €, celui-ci devra livrer une « pré-étude » d'ici 5 semaines, avant de proposer, dans les mois à venir, une étude finalisée.
Parmi le chapelet d'arguments brandis par ces pro « vieille » ligne, pêle-mêle : le projet de RFF serait un désastre environnemental, il ne ferait qu'accentuer la « métropolisation » de Bordeaux et Toulouse au détriment de villes comme Agen, Marmande ou Montauban, le gain de temps ainsi obtenu serait finalement bien maigre en proportion des sommes engagées (« On joue sur un quart d'heure », dit le conseiller régional Bernard Péré), enfin les études de saturation de la ligne actuelle menées par RFF montrent qu'on dispose encore d'une sacrée marge, pour peu que la signalisation « archaïque » de certains tronçons soit revue. Bref, pour les élus rassemblés hier, le jeu n'en vaut vraiment pas la chandelle, et ils entendent bien le démontrer dans les mois à venir, chiffres à l'appui.
« La gare actuelle peut être un point de développement central d'Agen et de sa périphérie. La construction d'une gare excentrée serait une faute politique majeure », assure le conseiller général Guy Saint-Martin.
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2010/09/29/916189-Pour-le-TGV-sur-les-lignes-existantes.html