Déclaration de presse
Nous demandons aux autorités et aux décideurs locaux de suspendre et de réétudier dans les meilleurs délais le projet mené par l’Acba (Agglomération Côte Basque Adour) et la municipalité de Bidart. Notre regroupement réunissant le CADE (Collectif des Associations de défense de l’Environnement), la Sepanso ainsi que les associations ACE, Attac, Coordination Santé Environnement, Ideal et Zipadour a été constitué en réponse aux incohérences du projet que nous avons déjà évoquées par voie de communiqué de presse (voir pièce jointe).
De nombreux éléments montrent les limites et approximations du système proposé. Ces éléments que nous avons déjà présentés ont également été mis en avant par des organismes qualifiés à l’image de l’Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques (Onema) pour qui « le projet ne consiste pas à réduire les sources de pollution mais à les déplacer sur une zone Natura 2 000 (côtier). Ce procédé est en contradiction avec la Directive Cadre sur l’Eau et avec le plan de gestion Anguille de la France. Son impact est imprécis. » Pour la Direction régional de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (Dreal), « le projet n’est tout simplement pas acceptable pour la partie porte à clapets car l’Uhabia est à enjeux au niveau de l’anguille, que la porte ne permettra pas d’assurer la continuité écologique. La mise en place d’un barrage sur l’Uhabia est contraire aux orientations du SDAGE (Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux), de la loi Grenelle 1 (trame bleue)) et de la Directive Cadre sur l’Eau. Cet ouvrage ne permettra pas de satisfaire aux exigences de la continuité écologique et va conduire à une artificialisation des débits contraire à la notion de bon état ». Tandis que du côté de l’autorité environnementale, il est stipulé que « des approximations et incertitudes subsistent sur les aspects environnementaux du dossier en particulier sur la notice d’évaluation. » (voir pièces jointes)
Notre objectif est écologique et économique
Nous insistons sur le fait que nous poursuivons un objectif commun à savoir la défense de l’environnement et celle des économies liées à la préservation des milieux (tourisme, pêche …). Déplacer la pollution est une solution ruineuse en terme d’impact qui engendrera des retombées économiques négatives tant au niveau du tourisme que de la pêche. Vu les approximations du système proposé, les doutes sur son fonctionnement futur peuvent réellement être invoqués. Autant dire que plusieurs millions d’euros vont été gaspillés et ne feront qu’empirer la situation. Et même si cela fonctionnait, la gestion des eaux de la Côte basque passera pour être calamiteuse (voir l’article du monde) et sera montrée du doigt à l’extérieur du territoire. Sans compter que les pollutions rejetées au large par l’émissaire, auront de forte probabilité de s’échouer sur d’autres plages vu la mécanique des courants marins .
Notre groupement a décidé d'utiliser toutes les voies de recours possibles pour que le projet soit réétudier.
Nous avons conscience que le temps est désormais compté et qu’il faut aller vite pour éviter la fermeture de la plage de L’Uhabia. Ce n’est cependant pas parce qu’il y a urgence qu’il faut proposer un système défaillant.
Entre autres :
Nous revendiquons notre présence au contrat de bassin.
Pour nous, la priorité reste avant tout la dépollution de l’Uhabia. L’Uhabia est un petit fleuve qui ne traverse pas de zones à très forte densité urbaine. L’Uhabia est une opportunité pour la mise en place d’une expérience pilote de dépollution d’un fleuve. Si ce pari réussit, les retombées économiques seront là (car l’image de la commune et de la côte sera porteuse). L’expérience pourrait permettre d’impulser un mouvement plus global pour traiter les autres effluents.
Nous demandons également à ce qu’une délégation de notre groupement soit reçue par la municipalité bidartare dans un esprit de solidarité et de bonne volonté afin de travailler main dans la main pour atteindre un objectif commun. Même si des divergences subsistent aujourd’hui quant aux moyens à mettre en œuvre, rappelons que notre objectif est le même.
Nous avons saisi le commissaire européen pour l’alarmer sur le fait qu’un certain nombre de directives préconisées par l’Europe telle que la Directive Cadre sur l’Eau ne sont pas respectées par la mise en place du nouvel ouvrage.
Associations signataires:
ACE (Action Citoyenne Environnementale)
Attac
CADE (Collectif des Associations de défense de l’Environnement)
Coordination Santé Environnement
Ideal
Sepanso
Zipadour