Les travaux préalables à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes pourraient débuter en 2014 – AFP
Par Les Echos | 16/12 | 11:33 | mis à jour à 20:11 |
Le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée, va signer « très prochainement » les arrêtés environnementaux qui autorisent le lancement du chantier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes.
Les travaux de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, suspendus depuis un an face à une forte opposition sur le terrain, pourront juridiquement débuter à partir de 2014, a annoncé lundi la préfecture de Loire-Atlantique. Les arrêtés environnementaux qui autorisent le début des travaux préalables à sa construction, vont être signés « très prochainement », a indiqué lundi lors d’une conférence de presse le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée.
« Un arrêté va être pris par le préfet de région qui répond aux exigences environnementales », a confirmé le Premier ministre et ex-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, lundi depuis Alger. Selon lui, « cet arrêté va être pris dans les prochains jours, c’est la poursuite des procédures (...) C’est un dossier qui avance pas à pas, tranquillement et sereinement », s’est-il réjoui.
Christian de Lavernée. s’est toutefois refusé à donner une date précise pour le démarrage des travaux de ce projet d’aéroport très contesté sur le terrain. Pour ce qui concerne la date des travaux, il a expliqué que l’autorité publique chercherait « à choisir un calendrier sans se laisser imposer de contraintes ni dans le sens d’un retardement ni dans le sens d’une accélération du projet ». Toutefois, « une fois ces arrêtés signés (...) tout est ouvert pour le chantier... sauf les recours légaux », a-t-il en outre expliqué, précisant qu’il s’agira de « l’ultime confrontation juridique très importante ».
Une allusion à la forte opposition que rencontre ce projet sur le terrain (voir encadré). Les travaux, notamment les transferts d’espèces et le défrichage, qui devaient débuter à l’automne 2012, avaient été suspendus fin novembre 2012 à la suite de l’importante contestation rencontrée par les forces de l’ordre, afin d’ouvrir une période de « concertation ». Quelque 200 opposants anti-capitalistes campent toujours sur le site prévu pour l’aéroport et risquent de perturber l’engagement des travaux comme ils l’ont fait à l’automne 2012.
Début des travaux en 2014
Présent à la conférence de presse, le directeur de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) Patrick Gandil, a évoqué pour sa part un lancement du chantier « en 2014 », sans plus de précision. Le projet initial de la construction de Notre-Dame-des Landes, concédé à Vinci, prévoyait une inauguration en 2017. Dans une étude parue début novembre, la DGAC soutient que maintenir l’actuel aéroport de Nantes coûterait plus cher qu’en construire un nouveau sur le site de Notre-Dame-des-Landes.
Revers pour les opposants, « A ce stade, il ne semble pas indiqué d’ouvrir une procédure d’infraction » contre la France, a affirmé Karl Falkenberg, un haut-fonctionnaire de la Commission européenne, directeur général chargé de l’Environnement.
Le « carton rouge » des opposants
Les trois principales associations d’adversaires au projet, l’Acipa, le Cédpa et l’Adeca, ont donné un « carton rouge » à ce « feu vert » dans un communiqué commun. Elles ont dénoncé « la concertation qui n’a eu lieu que dans la forme » et « l’impossible confiance envers un Etat qui est juge et partie », réclamant une expertise indépendante des dernières études apportées au dossier, notamment par la DGAC.
Si les arrêtés font l’objet d’un « référé suspension », comme les opposants ont manifesté à plusieurs reprises l’intention de le faire, la procédure juridique qui s’ouvrira « suspendra l’autorisation » des travaux, a précisé Christian de Lavernée. Les travaux attendront alors, pendant deux mois au moins (délai juridique minimum, ndlr), l’examen de ces recours.
Les opposants font valoir en outre, que les transferts d’espèces animales protégées préalables aux travaux ne peuvent se faire qu’à des saisons précises. Les batraciens, en particulier les « tritons crêtés », devenus symboliques de la lutte anti-aéroport, ne peuvent être transférés qu’entre février et mai, les espèces végétales parmi lesquelles les « fluteaux nageants », en juin ou juillet et les « capricornes », insectes réfugiés dans certaines souches de chênes, ne peuvent l’être qu’à l’automne.