Monsieur G. Labazée nouveau président du CG64
Bayonne, le 11 mars 2011
Objet : Réponse à votre courrier adressé aux candidats PS et PRG relatif à la LGV
A l’attention de l’Association Nivelle-Bidasoa,
Nous avons bien reçu votre courrier présentant votre position et vos arguments à propos du projet de la LGV Tours-Bordeaux et nous vous en remercions.
La réalisation de la LGV Tours-Bordeaux et ses prolongements vers le Pays Basque et le Béarn relèvent d’un triple intérêt:
- international avec la connexion au Réseau à Grande Vitesse espagnol;
- départemental avec la desserte de l’ensemble des Pyrénées-Atlantiques ;
- local par ses conséquences pour le développement de nos territoires.
Ce projet indispensable au désenclavement de notre département fait l’objet d’une convention de financement et de desserte entre l’Etat, les collectivités territoriales concernées et Réseau Ferré de France.
37 collectivités ont ou vont prochainement délibérer représentant 72% de la part des collectivités locales, signe de leur reconnaissance pour ce projet.
Ces financements apportés par les différentes collectivités territoriales sont autant d’investissements, pour le développement des territoires et pour le développement des entreprises, vecteurs d’emplois.
Concernant la prétendue incompétence départementale, en la matière, la clause de compétence générale permet si l’intérêt départemental le justifie, de participer au financement de cette grande infrastructure.
Or cet intérêt existe bel et bien pour l’avenir de nos territoires et l’on ne peut éluder ses multiples avantages tant du point de vue économique qu’environnemental.
La réalisation de cette grande infrastructure va tout d’abord créer des emplois pour sa réalisation. Elle sera l’occasion de former des personnes en recherche d’emploi et de les sortir de la précarité. Sa mise en service sera porteuse de dynamisme pour notre économie en permettant des relations plus nombreuses et plus rapides avec les grand centres de décision régionaux ou nationaux.
La LGV aura ainsi des retombées économiques concrètes pour l’ensemble du territoire départemental :
- pour les entreprises, ce sont plus de marchés pour diffuser leurs produits et services, et un meilleur accès à des sous-traitants;
- pour les territoires, c’est plus de dynamisme grâce à l’amélioration des dessertes et des temps de parcours ;
- pour les hommes et les femmes, c’est plus de lien social, plus de tourisme, plus d’attractivité pour les universités et les écoles,
La LGV sera également un outil au service des collectivités et de leurs objectifs en matière de développement durable.
D’abord en permettant de développer les réseaux de transport collectifs et d’organiser une meilleure intermodalité entre les différentes autorités organisatrices de transport. Ter, car départementaux, bus des agglomérations, vélos… de nouvelles opportunités d’amélioration de l’offre s’offrent aux décideurs locaux.
Face au Mur de camions de la RN10, que devons-nous faire ? Se résoudre à l’inacceptable avec toujours plus de voitures, plus de camions et plus de dangers ou réagir ?
Grâce à la LGV, outre un gain de temps significatif, cette infrastructure libérera des capacités sur la ligne existante, pour développer véritablement le fret ferroviaire.
La libération des lignes existantes permettra, également, de développer les transports ferrés inter et intra-urbains dont notre territoire a un très grand besoin.
Votre argumentaire sur l’aménagement de la ligne actuelle se heurte à de nombreuses contraintes techniques : modification des courbes, dans un milieu urbain très dense, suppression de nombreux passages à niveau, limitation du débit de la ligne. Faire circuler des trains plus vite a pour conséquence de diminuer le nombre de leurs circulations
Peut-être faut-il ajouter que faire passer un train toutes les 5 mn dans la zone agglomérée du BAB ne sera sans doute pas vécu comme un progrès pour les très nombreux riverains de la ligne…
Conscient des problèmes engendrés par l’arrivée d’une telle infrastructure, il sera indispensable de trouver ensemble les meilleures solutions techniques et environnementales, pour le tracé et son insertion.
Il n’est pas concevable pour nous que la lutte contre le changement climatique se double d’une lutte contre la mobilité. Il n’est pas concevable non plus attendre un demi-siècle de plus pour réaliser ces infrastructures. Cet attentisme serait le pire des immobilismes car les décisions que nous avons à prendre aujourd’hui auront un impact dans 20 ans.
Il s’agit donc de faire preuve de responsabilité et d’anticiper pour préserver l’intérêt des générations futures.
L’intérêt général commande de décider pour demain en réservant les espaces disponibles dès à présent mais en respectant les habitants et les territoires.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de notre considération distinguée.
Georges LABAZEE
Président du Groupe